Pro D2 - Tim Nanai-Williams (Béziers) : "J'ai changé, j'aime voir le jeu et créer des intervalles pour les autres"

Par Loïc Bessière
  • Tim Nanai-Williams a quitté Toulouse pour l'ASBH.
    Tim Nanai-Williams a quitté Toulouse pour l'ASBH. - Icon Sport
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Arrivé en septembre à Béziers comme joker médical de Romain Uruty pour la saison, Tim Nanai-Williams s'épanouit dans un groupe où les arrières sont jeunes. Il aime leur distiller quelques bons tuyaux, même si, il le rappelle, il prend encore du plaisir à jouer !

Est-ce difficile d'arriver dans une équipe après le début de la saison ?

Oui et non. Quand je suis arrivé, il n’y avait pas de matchs pendant deux semaines, que des entraînements. Donc ce n'a pas été difficile pour moi de m'intégrer. Puis, cela reste du rugby, c'est partout pareil. J'ai eu besoin de comprendre les annonces et les mouvements à faire, mais ça va maintenant ! Il y a eu une semaine sans match, la semaine dernière, après le match à Nevers, donc j'ai encore eu du temps pour travailler avec les gars !

Vous découvrez la Pro D2, quelles sont vos premières sensations dans ce nouveau championnat ?

C'est très différent du Top 14. La vitesse du jeu est plus élevée en Top 14, les impacts y sont plus forts. En Pro D2, le jeu est moins fluide aussi, plus saccadé. J'avais questionné Arthur Bonneval de Brive à ce sujet, et il m'avait dit la même chose. Mais j'aime bien ce championnat !

Lors du match à Nevers, vous étiez remplaçant et vous n'hésitiez pas à parler avec Karne Kaufana, le coach des arrières. Vous lui disiez quoi ?

Je discutais avec lui de la défense. Nous nous replacions au large en défendant mais c'étaient les avants qui se retrouvaient positionnés en bout de ligne, donc il fallait que les avants et les trois-quarts inversent.

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Vous étiez proches de gagner à Nevers car vous avez mené au score quasiment toute la rencontre. Selon vous, pourquoi avez-vous perdu ?

Nous avons perdu trop de ballons dans les rucks... Sur notre défense sur la ligne, nous aurions pu défendre plus fort mais Nevers a été chanceux de gagner cette rencontre. Nous n'avons pas été chanceux de prendre cet essai à la fin, c'est mon avis. Nous aurions pu les arrêter avant de concéder cet essai... C'était mon premier match de Pro D2 et les garçons ont tenu très longtemps, nous n'avons fait qu'une erreur, à la fin... Pierre Caillet (le manager), après le match, a dit que nous avons très bien joué mais nous avons perdu tous nos ballons en touche. Avec juste deux ou trois balles captées, nous aurions marqué plus de points !

Que connaissiez-vous du club de Béziers avant de signer ici ?

C'est un club historique ! Et je savais que ce n'était pas très loin de Toulouse car j'ai un ami, Jarod Poï (NDLR le centre joue à Albi désormais), qui a déjà joué ici et il venait souvent à Toulouse ! Il m'avait parlé de l'histoire de Béziers. J'étais surpris de voir un si grand stade en arrivant ! Il y a aussi une très belle pelouse et une excellente salle de musculation, neuve. C'est comme au Stade toulousain ! Le projet est bien aussi, le club est entre de bonnes mains avec Pierre Caillet.

Dans l'effectif de Béziers, il y a beaucoup de jeunes joueurs dans les lignes arrières. Est-ce difficile d'être le plus vieux derrière ?

(Rires). Non, vraiment ! Je l'étais déjà à Toulouse l'an dernier. Il y a beaucoup de jeunes joueurs avec du potentiel, comme Gabin Lorre, qui est déjà un très bon joueur ! Comme je joue dix, je veux donner des opportunités au jeune de prendre les intervalles. Avant, je pouvais les prendre et accélérer. Maintenant, j'ai changé, j'aime voir le jeu, créer des intervalles pour les autres et être sûr d'envoyer le ballon vers l'aile. Ce n'est pas difficile, je passe la balle à ceux qui doivent l'avoir !

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— ASBH Officiel (@ASBHOfficiel) October 12, 2023

Êtes-vous un joueur qui aime donner des conseils ?

Oui, quand je suis arrivé ici, j'ai parlé avec Pierre Caillet. Je joue depuis longtemps, j'ai de l'expérience, je veux aider les jeunes joueurs ! Je ne donne pas beaucoup de conseils, mais plutôt des petites astuces. Tu ne dois pas juste courir mais regarder autour de toi, trouver la meilleure option, et je leur dis ça pour les aider sur le long terme.

Est-ce que cela signifie que vous aimeriez entraîner un jour ?

Oui ! Je me pose beaucoup de questions à ce sujet mais oui, un jour, j'aimerais devenir entraîneur des trois-quarts ou des skills, pour travailler les passes, les coups de pied... Je joue à tous les postes derrière donc je comprends chaque position !

Vous avez passé plusieurs semaines sans club, était-ce difficile à vivre ?

Oui, un peu, parce que je sens que je peux encore jouer. Mon corps va bien, mon esprit aussi. Il me fallait juste trouver la bonne équipe où aller et donner mon expérience. Ça a été une période difficile. Puis Béziers m'a appelé, j’ai aimé le projet présenté par Pierre Caillet.

Est-ce dur de quitter un club comme Toulouse qui joue chaque compétition pour la gagner et qui compte beaucoup de joueurs de très haut niveau ?

C'est difficile mais, d'un côté, j'avais fait mon temps là-bas. Mon objectif était d'aider le club à remporter la Champions Cup et le Top 14. Nous n'avons pas réussi à remporter une coupe d'Europe mais nous avons remporté le championnat ! Mais à Béziers, c'est pareil. Je suis venu pour gagner la Pro D2, ou au moins essayer d'aider le club à avancer sur le terrain et en dehors. J'envoie toujours des messages aux Toulousains, on s'appelle, je regarde leurs matchs à la Coupe du monde. C'est un très bon club car il y a une très bonne atmosphère. J'ai parlé avec Romain Ntamack après sa blessure. Je lui ai dit de rester positif. Je sais que c'est très triste pour lui, mais je lui ai dit qu'il reviendrait plus fort.

Tim Nana-Williams face à Paris en avril 2023.
Tim Nana-Williams face à Paris en avril 2023.

Vous avez fait la préparation au Mondial avec les Samoa. Ils ont accroché les Anglais, les Japonais et les Argentins mais se sont fait sortir dès le premier tour, quel bilan tirer de cette Coupe du monde ?

Je pense que pour chaque nation qui ne se qualifie pas, c'est une Coupe du monde négative. Quand j'étais avec les Samoa, cet été, lors de notre préparation pour la compétition, notre objectif était les quarts de finale. Tu ne vas pas au Mondial sans viser la qualification. C'était très dur pour moi de les regarder car je les connais tous et je sais qu'ils auraient pu mieux faire. J'étais très déçu pour eux. Ils ont travaillé dur et ils n'ont pas eu les résultats voulus. Les Moana Pasifika aident la sélection car, historiquement, les Samoans jouent en France, en Nouvelle-Zélande, au Japon... Là, ça permet à certains joueurs d'avoir un vécu commun. Et la nouvelle législation de World Rugby, ça a permis d'avoir des joueurs qui ont de l'expérience avec les All Blacks, comme Lima Sopoaga. Avant, c'était difficile de faire tourner, mais ces renforts, ça permet d'avoir plus de joueurs de qualité dans l'équipe. J'étais déçu de ne pas faire la Coupe du monde, mais j'ai tout donné pour être pris...

Vous avez joué cet été avec les Barbarians contre les Samoa, était-ce particulier ?

C'était bizarre... Je venais de passer deux mois avec les gars et une semaine après je joue contre eux ! Je connaissais toutes leurs combinaisons ! Mais c'était un bon moment avec Joe Tekori et Jack Lam, eux aussi samoans.

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