Ça matche entre Toulouse et Nanai-Williams

  • Tim Nanai Williams face au biarrot Kuridrani
    Tim Nanai Williams face au biarrot Kuridrani
Publié le Mis à jour
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TOP 14 – Les recrues ont été rares cet été au Stade Toulousain mais de qualité. Avec Anthony Jelonch, l’international samoan et ex-Clermontois Tim Nanai-Williams a aussi réussi ses débuts avec les lignes arrières. Le tout avec polyvalence, talent et discrétion.

Cela a ressemblé à un adoubement. Pour sa première titularisation sous ses nouvelles couleurs rouges et noires du côté du Pays Basque le weekend dernier, Tim Nanai-Williams s’est vu offrir une passe dé de Sa Majesté Antoine Dupont à la 58e minute. Une croisée et une accélération plus tard, le Samoan passait la ligne pour la première fois du match et son premier essai personnel avec Toulouse, mettant les doubles champions de France et d’Europe sur les rails d’une 5e victoire de rang cette saison.

À travers le prisme de cette action où les talents se comprennent, on s’aperçoit que si l’adaptation de TNW (1,82m et 90kg) a été réussie, c’est avant tout grâce au jeu où la symbiose semble opérer. "Ce qui est intéressant, détaille le principal intéressé, c'est que les coaches proposent un cadre, une structure mais aussi des prises d’initiatives qui reposent sur les nombreux talents qui composent cet effectif et qui savent s’adapter aux adversaires qu’ils ont en face. C’est aussi ce rugby que j’aime pratiquer."

Un jeu fait d’appuis courts, d’accélérations, de prises d’intervalles et de clairvoyance qu’apprécie son nouveau coach Clément Poitrenaud. "Il est pleinement intégré au système toulousain et il est sur la bonne voie pour maitriser les automatismes inhérents aux postes décisionnaires chez nous."

Franck Azéma : "Les Toulousains ne se sont pas trompés"

Franck Azéma est l’entraîneur qui l’avait fait venir à Clermont en 2018. "À Toulouse, il a les hommes et un collectif autour de lui qui facilitent la tâche de chaque individualité. Les Toulousains ne se sont pas trompés car Tim a un talent fou, très technique tout en étant capable d’évoluer à tous les postes et de buter. Il sait tout faire et rend les choses faciles. Il a une très bonne lecture du jeu tout en étant très instinctif dans sa façon de jouer. Il aime prendre des initiatives, provoquer et porter le ballon. Il se retrouve dans les fondamentaux des Toulousains."

La tournée d’automne approche et l’international aux 16 capes avec les Manu Samoa (et 14 avec le Seven) sera pleinement disponible pour son club. Et il y a fort à parier que sa polyvalence sera aussi un atout comme son ex coach Franck Azéma a eu le luxe d’en profiter en Auvergne. "Son positionnement dépend de ses états de forme ou de celle de ses coéquipiers, voire de choix stratégiques. J’ai bien aimé sa façon d’évoluer à l’ouverture lors du match à Biarritz où il a pesé fort sur la défense. Même s’il est capable d’avoir de la longueur au pied, c’est positif qu’il puisse être soulagé dans ce secteur car instinctivement, il va plutôt porter ou faire jouer."

Pour Tavaefa Timothy Nanai-Williams, qui comporte presque autant de noms et prénoms que de postes auxquels il excelle, cette question relèverait presque du détail. "Nombreux sont les joueurs du groupe qui sont polyvalents comme moi, ce qui est un atout. Moi, j’aime juste jouer et rendre service à l’équipe pour qu’elle gagne. Que ce soit à la charnière, au centre ou à l’arrière, je n’ai pas d’exigences." Les anglosaxons appellent ce genre de pépites des utility backs, capables de répondre présent à tous les postes des lignes arrières. "Quelqu’un qui apporte beaucoup et un super recrutement pour l’équipe et le staff", selon Maxime Médard.

Cousin de Sonny Bill Williams

L’autre intégration réussie est humaine pour celui qui a évolué trois saisons à Clermont avec seulement 55 matches et 53 points aussi liés à une forte concurrence avec Camille Lopez. "C’est certainement le meilleur changement de club que j’ai connu durant ma carrière, reconnait Nanai-Williams. Tout est fait afin de nous mettre à l’aise, notamment en comparaison au Japon où j’ai aussi joué. Tous les joueurs, des plus expérimentés aux plus jeunes, les anglophones et ceux qui ne le sont pas sont venus discuter avec moi. C’est appréciable car quand on découvre un nouveau cadre de vie, cela fait un peu peur, un peu comme lorsque l’on découvrait une nouvelle classe à la rentrée scolaire. Après, Clermont et Toulouse sont des clubs assez proches. Peut-être que les aspects médicaux et de vie hors terrain sont plus forts ici. Je ne regretterai pas le froid clermontois et on ne cesse de découvrir Toulouse avec ma famille qui est une belle ville. Quand le quotidien est facile, le rugby le devient aussi" À ce propos, son nouveau camarade Thomas Ramos pense "qu’il va se régaler dans ce jeu quand on voit les différences qu’il est capable de faire. Après, c’est quelqu’un de discret qui est encore dans l’observation mais c’est normal au début."

Parmi la communauté anglophone voire sudiste du squad, les Néo-Zélandais Faumuina et Kaino sont des atouts pour celui qui est né à Auckland il y a 32 ans. "Ils ont facilité mon adaptation. Quand je repense qu’on a grandi ensemble dans la même ville en Nouvelle-Zélande et que je subissais leurs plaquages lors des matches Blues - Chiefs, c’est plutôt agréable de se dire qu’on est collègues à l’autre bout du monde aujourd’hui. Ils facilitent mon intégration."

Il faut aussi dire que l’homme offre un caractère facile à vivre pour un groupe. Posé et intelligent, Franck Azéma de préciser que le fils de Tavaefaga Nanai et Aolele Williams, frère de Nick et cousin de Sonny Bill Williams "est quelqu’un de calme, capable de très bien supporter la pression. Il connait parfaitement son corps et il est très attentif à son hygiène de vie. Il accorde beaucoup de temps à sa famille. Au sein d’un groupe, il est souriant et volontaire. Pas le genre d’individu à faire des histoires. Il force le respect ce qui se transforme en influence positive sur ses coéquipiers, dont les plus jeunes."

Vainqueur de deux Super Rugby et d’une Challenge Cup tout en ayant participé à deux Coupes du monde ou aux JO, Tim Nanai-Williams pourrait achever une carrière déjà bien fournie par un Brennus ou une Coupe d’Europe, voire en participant à un troisième et dernier Mondial dans cet Hexagone qui l’a, ou qu’il a, si bien adopté.

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