Top 14 - Jean-Michel Guillon et Clermont : retour sur une présidence en eaux troubles

  • Jean-Michel Guillon n'aura passé que trois années à la tête de Clermont.
    Jean-Michel Guillon n'aura passé que trois années à la tête de Clermont. Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Jean-Michel Guillon ne sera plus le président de Clermont la saison prochaine, après trois années en poste. Le mandat de l'ancien DRH Michelin, qui aura été très mouvementé, avait débuté dans un rude contexte.

L'information courait depuis plusieurs jours, elle est maintenant officielle. Jean-Michel Guillon ne sera plus le président de Clermont la saison prochaine. Arrivé à l'été 2020, l'ancien cadre de Michelin a vécu un mandat noirci par les résultats et les affaires.

L'arrivée de Jean-Michel Guillon à la présidence de l'ASM a été précipitée par le décès brutal d'Éric de Cromières, le 23 juillet 2020. Frappé d'un cancer du poumon, l'ancien cadre Michelin a passé sept années à la tête de Clermont (un bouclier de Brennus en 2017 et une Challenge Cup en 2019). Seulement six jours après sa disparition, le conseil d'administration du club a dû se réunir en urgence pour nommer un nouveau président. Dans ces conditions difficiles, également marquées par le pic de la pandémie de Covid-19, Jean-Michel Guillon a finalement été nommé à la tête du club auvergnat.

Éric de Cromières a dirigé Clermont entre 2013 et 2020.
Éric de Cromières a dirigé Clermont entre 2013 et 2020. Icon Sport

Dans un entretien accordé à Rugbyrama, l'ancien directeur du personnel chez Michelin avait notamment déclaré que ses deux premiers objectifs étaient "de faire en sorte que l’ASM survive. Et il va falloir se bouger. Puis il faut que ce club ait sa voix, comme elle l’avait avec Éric, dans un contexte national et international pour que le rugby et ses valeurs vivent". Miné par des finances en berne à cause d'un manque de recettes évident (matchs à huis clos) et un salary cap corseté par des contrats imposants, le début de mandat de Jean-Michel Guillon a été mouvementé.

Les affaires Azéma et Lapandry en lame de fond

Sur le plan sportif, l'ASM a maintenu son standing en se qualifiant pour les barrages à l'issue de la saison 2020-2021. Les Clermontois se sont finalement inclinés à Bordeaux-Bègles et ont manqué l'occasion de retrouver Toulouse en demi-finale, deux ans après leur finale. Mais le club auvergnat a également fait parler de lui sur le plan judiciaire avec en premier lieu, l'affaire "Franck Azéma".

En février 2021, l'entraîneur de Clermont (2014-2021) avait fait savoir qu'il voulait quitter l'Auvergne deux ans avant la fin de son contrat. Mais le Catalan avait refusé de signer la résiliation imposée par l'ASM, entraînant un combat juridique entre les deux parties qui devrait se conclure cet été.

Après la publication d'un communiqué officiel suite aux dépôts de plaintes d'Alexandre Lapandry, l'ASM a également réagi par l'intermédiaire de son président, Jean-Michel Guillon, expliquant notamment "avoir accompagné le joueur pendant deux ans". https://t.co/rAZAwM5K6g

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 6, 2022

Entre-temps, Jean-Michel Guillon avait misé sur Jono Gibbes pour succéder à Franck Azéma. Après une première saison conclue à la huitième place, et marquée par le départ de plusieurs cadres (Parra, Lopez, Fofana...), le président clermontois a de nouveau été invité sur le terrain judiciaire. Le 5 décembre 2022, Alexandre Lapandry déposait quatre plaintes contre X dont une pour "mise en danger de la vie d'autrui".

Jean-Michel Guillon avait alors réagi en expliquant que l'ancien flanker "avait été accompagné pendant deux ans. L’ASM Clermont Auvergne ne saurait voir sa responsabilité engagée à quelque titre que ce soit, n’ayant pas commis la moindre faute". L'affaire est aujourd'hui entre les mains de la justice.

La mise à l'écart de Gibbes et le pari Urios

Au milieu de ce contexte électrique, Jean-Michel Guillon n'a pas pu se réconforter avec les performances sportives de son club. La greffe Jono Gibbes n'a jamais véritablement pris et après une lourde défaite face à Leicester, le président clermontois a écarté son manager le 15 janvier 2023 en admettant avoir pris "la pire décision" de sa carrière, quelques jours après le départ de Xavier Sadourny (entraîneur de l'attaque). Miné par les départs de Damian Penaud et Arthur Iturria, et les revers cinglants au Michelin, Guillon a vécu un hiver infernal.

Jean-Michel Guillon avait donné les clés du camion jaune et bleu à Christophe Urios.
Jean-Michel Guillon avait donné les clés du camion jaune et bleu à Christophe Urios. Icon Sport

Le 19 janvier, le président de l'ASM retrouvait néanmoins le sourire en annonçant l'arrivée de Christophe Urios pour les deux prochaines saisons (une en option) à la tête de l'effectif jaune et bleu. "Christophe Urios est le bon choix pour l’ASM, j’en suis convaincu" a sobrement expliqué le président de Clermont. Cinq mois après la nomination d'Urios, Jean-Michel Guillon quittera donc sa fonction de président de l'ASM avec amertume et sans le sentiment du devoir accompli.

Si l'hémorragie financière a été stoppée, Jean-Michel Guillon imaginait un autre destin à la tête de l'institution auvergnate. Charge maintenant à Jean-Claude Pats de faire à nouveau sourire les bruyants supporters jaune et bleu.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?