Guillon : " Ce qui m’intéresse c’est la performance et les personnes "

Par Rugbyrama
  • Jean-Michel Guillon, président de l'ASM.
    Jean-Michel Guillon, président de l'ASM.
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Jean-Michel Guillon, haut cadre chez Michelin de 61 ans, a été nommé président de l’ASM CA. Il a pour objectif de maintenir le cap du club jaune et bleu. Entretien.

Quel sentiment domine après cette prise de fonction ?

C’est avec beaucoup d’émotions que je prends cette présidence après les hommages que nous avons rendus à Éric (De Cromières) ces derniers jours. Et aussi car nous sommes dans le monde du sport et quand je revois Éric lors de ces derniers mois et son combat face à la maladie, je me disais qu’en tant que président, j’aimerais avoir autant de guerriers que lui sur le terrain pour pouvoir continuer à gagner. Cette image d’Éric lors de ces derniers mois est quelque-chose que l’on peut retenir pour notre sport et pour notre club.

Pouvez-vous nous parler de vos origines et de vos centres d’intérêts ?

Je serai officiellement retraité de Michelin au 1er novembre. Avec Éric de Cromières nous avons à peu près la même formation. J’ai fait mes études de commerce à Nancy après une enfance dans la région parisienne et nous avons suivi le même parcours chez Michelin. J’ai commencé comme représentant et j’ai fait ma carrière à l’international. J’ai eu la chance de rencontrer mon épouse en Suède, elle est suédoise et j’ai trois enfants âgés de 21 à 24 ans.

Avez-vous joué au rugby ?

Je suis tombé dans la marmite du rugby dès que je suis revenu en 2008 à Clermont et j’ai suivi quelques belles campagnes au cours de ces dernières années. Je suis un fan de l’ASM. Je suis un amoureux du sport mais contrairement à Éric, je n’ai pas pratiqué le rugby, même en Universitaires. Est-ce que cela doit être un des nouveaux critères de choix du nouveau président de l’ASM ? René Fontès n’avait pas pratiqué non-plus mais j’ai fait du Volley-ball, du foot et la natation. Et j’ai été marathonien dans l’âme. Mais je suis en randonnée pratiquement toutes les semaines. C’est l’avantage d’être en Auvergne.

Un président doit avoir une certaine distance avec ses joueurs, ce n’est pas un copain. Mais ce matin, quand je me suis retrouvé avec les joueurs dans l’amphi, j’étais ému. J’étais dans les tribunes depuis des années et ils faisaient partie de mon rêve.

Vousinscrivez-vous dans la continuité de la présidence d’Éric de Cromières ?

Je ne m’inscris dans rien. Certains m’ont déjà comparé avec les anciens présidents mais cela m’intéresse peu. Ce qui m’intéresse c’est la performance puis les personnes. Éric avait apporté au club dans la proximité avec les personnes une touche intéressante car il y avait une identification dans cette proximité avec les gens. Si je peux m’inscrire dans la performance et dans les personnes je serai dans la continuité d’Éric mais en termes de personnalité je suis complètement différent et je l’assume. Le troisième point important ce sont les valeurs. Nous sommes dans un monde du rugby à la croisée des chemins avec un rugby qui va de plus en plus vers le sport spectacle. Quand vous êtes à Clermont-Ferrand, en lien avec ce monde socio-économique dont Michelin est une composante, mais une composante seulement, avec ce rapport à ces valeurs, on ne peut se permettre de dire : " on va rentrer dans un autre monde" car ce sont nos racines. C’est un des éléments clé de mon mandat, pouvoir s’accrocher aux valeurs que le club représente pour l’ensemble du territoire. L’ASM, c’est une locomotive, il faut l’assumer et l’incarner.

Quels conseils vous a donné Éric de Cromières ces derniers mois ?

Il ne m’a pas donné de conseil car nous n’avions pas de discussion sur la suite, il était président encore pendant deux ans. Pour avoir échangé avec lui lors des derniers jours, il était encore à fond sur les questions de la jauge, les questions relatives à la relation entre la FFR et la LNR… Ce qui m’intéresse dans le contact avec les personnes et les joueurs, c’est comment aider le collectif et Franck (Azéma) à travers ma vision dans le mode de fonctionnement et de mon expérience précédente mais le patron du sportif ce n’est pas moi c’est lui. Un président doit avoir une certaine distance avec ses joueurs, ce n’est pas un copain, il faut trouver l’équilibre. Mais ce matin, quand je me suis retrouvé avec les joueurs dans l’amphi, j’étais ému. J’étais dans les travées depuis des années et ils faisaient partie de mon rêve. Je ne suis pas celui qui sortira régulièrement dans les médias. Chacun doit être à sa place. Il y a des personnes plus médiatiques au niveau du sportif pour assurer ce rôle.

Vous avez-vu les joueurs. Comment les avez-vous trouvés ?

Demandez à Franck mais ils ont bien passé le confinement. Je suis venu leur passer un message rapide. C’est ce que je leur dois en tant que président, pour savoir directement à qui ils ont affaire. Pour moi c’est important, car sans les joueurs, le club n’existe pas. Deuxièmement, l’ASM, son fondement c’est la performance et ce sont les joueurs qui la représentent. Mon rôle c’est de créer les conditions de cette performance sur le terrain. Il y a une certaine jeunesse dans cette équipe et cela représente les fondements de l’ASM.

Beaucoup de chantiers ont été réalisés par vos prédécesseurs. Quels sont vos projets à vous ?

Dans le contexte actuel, de l’économie du rugby, je ne suis pas sur les projets. Ce qui m’intéresse, c’est de faire en sorte que l’ASM survive et il va falloir se bouger. Puis il faut que ce club ait sa voix, comme elle l’avait avec Éric, dans un contexte national et international pour que le rugby et ses valeurs vivent. Si on peut déjà réussir sur ces deux points on aura amené notre pierre à l’édifice.

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