Top 14 - "Je suis entré dans l'arène et les lions étaient déjà là" : Jean-Michel Guillon évoque son départ de l'ASM

Par Paul Arnould
  • Jean-Michel Guillon quittera la présidence de l'ASM le 1er juin.
    Jean-Michel Guillon quittera la présidence de l'ASM le 1er juin. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Jean-Michel Guillon quittera la présidence de l'ASM Clermont le premier juin et sera remplacé par Jean-Claude Pats. Dans une interview à nos confrères de La Montagne, le futur ex-président revient sur les raisons de son départ après trois ans de mandat, et regrette d'avoir été seul en première ligne dans la période difficile du club. 

Jean-Michel Guillon ne sera plus le président de l'ASM Clermont la saison prochaine. Remplacé par Jean-Claude Pats, issu de l'entreprise Michelin comme lui, l'homme sur le départ s'est longuement confié à La Montagne et y évoque une certaine lassitude : "Dès le départ, je me suis retrouvé dans une position qui n’était pas celle d’un président. Je me suis retrouvé face à tout. Et être en première ligne, ça use pas mal. Il fallait que je m’impose également à l’extérieur, vis-à-vis des instances (la Ligue, le syndicat des clubs), j’ai pris large. Aujourd’hui, j’estime que l’on est organisé pour que le président préside et ne soit pas là pour rattraper toutes les balles."

Devenu président suite au décès brutal d'Eric de Cormières, la période du Covid en 2020 n'a pas arrangé le début de son mandat, loin s'en faut. "Je suis arrivé dans des circonstances douloureuses et compliquées à la fois. Il y a eu le Covid, les contacts avec le public et les partenaires ont été mis entre parenthèses, c'est donc pour moi frustrant. Le second point, c'est le salary cap. On peut parler du niveau de l'équipe, du manque de résultats, mais la vérité et que pendant deux ans, on n'a pas pu recruter comme on le voulait. Aujourd'hui, on commence à sortir la tête de l'eau", même si les finances du club restent préoccupantes. 

"C'est un boulot très dur"

L'homme reconnaît des erreurs, notamment le remplacement de Franck Azéma, parti à Toulon dans des conditions difficiles : "Quand Franck Azéma s’en va, et les gens ont la mémoire courte, qu’est-ce qu’il y a sur le marché ? On fait parfois des paris. Il y en a qui marchent, et d’autres pas. Aurélien Rougerie, team manager, ça fonctionne. Jono Gibbes, ça a moins fonctionné." Jean-Michel Guillon, moins ancré dans la culture du rugby que son successeur, a trouvé le monde de l'ovalie particulièrement redoutable. "Il y a trois ans, je suis entré directement dans l’arène et les lions étaient déjà là. Le milieu du rugby n’est pas simple. Il y a des codes que je ne connaissais pas, il y a des chapelles aussi qu’il faut apprendre à connaître. Parfois, dans ce monde, j’ai eu l’impression de jouer les Don Quichotte face à une armée de moulins. Mais j’ai mené les combats avec beaucoup de passion et d’authenticité."

Le président de l'ASM Clermont a donc mis son ego de côté, pour le bien du club. Selon lui, "l’ASM a besoin d’une nouvelle énergie, d’un regard nouveau. Et si on fait la saison prochaine qu’on peut imaginer, je n’aurai pas besoin d’être président pour être heureux. J’ai passé mon temps à déconstruire, d’autres seront là pour construire." Des raisons personnelles expliquent aussi son départ de la présidence, et notamment une exposition sur les réseaux sociaux qui a heurté sa vie personnelle. Comme le Midi Olympique l'expliquait, la période de janvier 2023 (succession de défaites entraînant le licenciement de Jono Gibbes) l'a profondément marqué. "Dans les moments très difficiles, quand votre fille ou votre fils vous dit, papa on t’aime... Il y a un truc. Je ne lis pas les réseaux, cette exposition, les vagues que j’ai prises, elles ne m’ont pas empêché de dormir. Mais quand vos proches sont marqués, oui, ça peut avoir un impact." Jean-Michel Guillon s'est retiré de la présidence de l'ASM lors du dernier conseil d'administration. Le seul candidat à sa succession, Jean-Claude Pats, a été élu pour prendre le relais le 1er juin. Le début d'une nouvelle ère à Clermont.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?