6 Nations 2024 - Patrick Arlettaz (XV de France) : "On ne peut pas dire que la charnière Maxime Lucu - Matthieu Jalibert est mauvaise"
L’entraîneur des trois-quarts évoque les difficultés de l’équipe de France à déployer son jeu offensif, et défend les prestations de sa charnière bordelaise.
Quel bilan tirez-vous de vos deux premiers matchs en équipe de France ?
Le premier match, il n’y a pas grand chose à dire. On a joué à 14 très rapidement, et on a mal joué à 14… Ensuite on s’est concentré sur trois choses essentielles après ce match contre l’Irlande, qui a été très difficile pour tout le monde, pour nous et pour la France du rugby toute entière. Il fallait avoir un état d’esprit et une solidarité irréprochable, ce qui était le minimum à faire. Puis on s’est concentré sur la nécessité d’être plus solide sur notre jeu, plus costaud en défense et plus réaliste en attaque. Et ensuite a on a voulu être très ambitieux dans nos objectifs, puisque décider d’aller gagner en Ecosse, c’était très ambitieux. Et le groupe a été merveilleux, car il a rempli ces trois objectifs.
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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 20, 2024
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Elle a gagné, mais sans franchement convaincre. Comment expliquez-vous les difficultés de l’équipe à franchir ?
Il y a plusieurs explications. Contre l’Irlande, c’était très compliqué, bien-sur. Et contre l’Ecosse, on a franchi trop peu de fois, mais on avait été touchés par ce qui s’était passé contre L’Irlande, en défense comme en attaque. On a besoin de confiance dans le sport de haut niveau pour faire des choses avec vitesse et spontanéité. Ça va tellement vite. Et dés qu’on a un peu le doute, on commence à avoir du retard sur tout ce qu’on fait. Mais on a réussi à franchir un peu quand même. Gaël Fickou a franchi, la séquence sur laquelle il marque son essai est très belle aussi, et il y a cet essai de Louis. C’est trop peu sans doute, mais par rapport de là où on venait, il n’était pas possible d’ambitionner qu’on le fasse beaucoup plus. À l’avenir, il faudra y parvenir plus souvent, évidemment, mais on a besoin d’emmagasiner de la confiance pour y parvenir. Et la confiance, ça vient en gagnant. C’est notre première mission. Contre l’Italie, il faut d’abord une victoire. On a l’ambition d’être plus performant, on est conscient qu’il faut progresser sur beaucoup de points, mais il faut gagner pour y parvenir, et nous l’avons fait en Ecosse. Quand on aura plus de confiance, plus de maîtrise, plus de rythme, on pourra être plus libérés, nous trouver de façon plus fluide. Ce sport nous rappelle toujours à quel point qu’avant d’arriver au plaisir, il faut faire énormément d’effort, et que cela nécessite énormément de rigueur.
La découverte d’une équipe, c’est pareil que dans un couple
Quel regard portez-vous sur ce groupe France que vous découvrez ?
On m’avait dit que ce groupe était merveilleux, que ces joueurs étaient supers, qu’il n’y avait pas de starlette. C’est vrai. En tant qu’entraîneur, je dirai que la découverte d’une équipe, c’est pareil que dans un couple : c’est facile quand tout va bien. Mais c’est dans les difficultés qu’on voit les vrais visages. Après l’Irlande, on a vécu une vraie difficulté. Et on est allé gagner en Ecosse. Voilà. Ça veut dire que tout ce qu’on m’avait dit avant sur ce groupe, c’était vrai.
Votre charnière a été très discutée après les deux premiers matchs. Qu'en pensez-vous ?
À peu près la même chose que ce que je viens de dire pour l’ensemble de l’équipe. Il y a une certaine logique là-dessus. Quand l’équipe a des hésitations, quand ça va un peu moins vite, quand les libérations sont un peu moins fluides, quand on a un peu de doute sur les placements, ceux qui en pâtissent le plus, ce sont ceux qui sont censés faire jouer tout le monde autour d’eux, face à quinze mecs qui veulent qu’ils n’y parviennent pas. On ne peut pas dire aujourd’hui que la charnière de l’équipe de France est mauvaise.
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