6 Nations 2024 - Les Bleus efficients en attaque à défaut d’être efficaces... Ce que les datas disent du XV de France (2/4)
Peu offensifs depuis le début du Tournoi, les Bleus n’en présentent pourtant pas moins des statistiques intéressantes en termes de réalisme. Preuve que tout n’est pas à jeter, mais à améliorer…
Peut-on considérer l’équipe de France comme efficace depuis le début du Tournoi ? Si l’on se fonde sur la définition exacte de la notion d’efficacité au travail, qui "mesure l’atteinte d’objectifs prédéfinis ou l’utilisation optimale des ressources" (et en partant du principe que l’objectif d’une équipe nationale demeure la victoire, et si possible la manière), évidemment pas. En revanche, si l’on se hasarde à la définition de l’efficience, qui "calcule la performance du résultat obtenu selon les ressources utilisées", on se rapproche certainement beaucoup plus de la vérité. Car oui, si l’équipe de France est parvenue à rester dans le match contre l’Irlande jusqu’à la 62e à 14 contre 15, puis à battre l’Écosse à Murrayfield malgré une faible qualité de jeu, elle le doit avant tout à une efficience supérieure, effet résiduel incontestable du travail accompli ces quatre dernières années.
5,7 points par incursion dans les 22m adverses
Lors de leurs deux premiers matchs, les Bleus ne sont entrés qu’à douze reprises dans les 22 mètres adverses, soit près de trois fois moins que l’Irlande (21). En revanche, il ont inscrit quatre essais, soit un ratio de 33 % d’efficacité, et présentent surtout une moyenne globale de 5,66 points par incursion dans les 22 mètres adverses. Pas si mal…
Le travail de Servat récompensé
En effet, malgré un faible nombre d’incursions dans les 22 mètres adverses depuis le début du Tournoi (seulement 12, seule l’Italie a fait moins avec 8…) les Bleus ont inscrit quatre essais. Mieux, leur ratio entre points marqués et entrées dans les 22 mètres adverses est le deuxième meilleur du Tournoi, avec une moyenne de 5,66 points, juste derrière l’Irlande qui culmine à une stratosphérique moyenne de 7,22. D’autant plus remarquable que le XV de France est, depuis le début de la compétition, l’équipe qui a réalisé le moins de passes (229, contre 431 pour l’Irlande)… La raison de ces chiffres ? Elle réside, pour l’essentiel, dans l’efficacité des Bleus au sujet de son "jeu en black" lorsqu’il parvient dans les 22 mètres adverses.
239 passes réalisées en deux matchs
C’est une tendance depuis la prise de fonction de Galthié : puisqu’il privilégie l’occupation du terrain, le XV de France se fait peu de passes. Depuis le début de la compétition, les Bleus n’en ont réalisé que 239, plus bas total des 6 Nations. La surprise vient plutôt du faible nombre de passes après contact (11) qui étaient une des clés du jeu tricolore. Signe probable de l’actuel manque de confiance des Bleus…
Un jeu à zéro passe développé autour de William Servat, qui vise à concentrer au maximum la défense par le biais de sorties de balles rapides (56 % de rucks en moins de 3 secondes, deuxième meilleure moyenne derrière l’Irlande) puis à l’écarter dans le bon tempo, ce qui a d’ailleurs permis à Matthieu Jalibert d’offrir deux passes décisives à Penaud et Fickou. Un point fort étroitement lié à la puissance des joueurs français, qui gagnent en moyenne 3,5 mètres par course depuis le début du Tournoi (meilleure moyenne avec l’Irlande).
3,5 mètres parcourus par course
S’ils portent peu la balle, les Bleus n’en demeurent pas moins intéressants puisqu’ils gagnent en moyenne 3,5 mètres par course, meilleur ratio du Tournoi avec l’Irlande, malgré un nombre de franchissements bien plus faible (18 contre 8). Signe qu’ils ont toujours de la puissance à revendre…
L’efficience des Bleus est par ailleurs étroitement liée à la qualité de sa mêlée (100 % de ballons conservés), dans les tirs au but (87,5 % de réussite quand l’Irlande est en-dessous des 70), mais aussi au plaquage (89 % de réussite) et dans le jeu au sol (5 ballons grattés), autant de secteurs où le XV de France demeure ce qui se fait de mieux dans la compétition… Leur marge de manœuvre, alors ? Elle réside en premier lieu au niveau de l’alignement, où les Bleus ont notamment perdu deux pénaltouches. Laquelle pourra leur insuffler le supplément de confiance susceptible de les faire évoluer un peu plus libérés, notamment au sujet de leurs lancements…
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