6 Nations 2024 - L'Italie, adversaire idéal pour permettre à Matthieu Jalibert (XV de France) de briller

Par Paul Arnould
Publié le Mis à jour
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Matthieu Jalibert n'a pas brillé sur le début du Tournoi. Mais la réception de l'Italie, une nation qui lui réussit depuis ses débuts en Bleu, pourrait lui permettre de retrouver de la confiance, et avec lui celle de toute la sélection française.

Matthieu Jalibert et l'équipe de France, c'est un petit peu Romeo et Juliette. D'un côté, "Jali", éternel romantique de la gonfle, issu d'une famille girondine portée vers l'attaque sous la direction d'un Yannick Bru, nouveau grand manitou du jeu total. Et de l'autre, l'équipe de France, belle mais tiraillée entre des principes de jeu qui ont fait sa gloire et la lucidité de ne pas être (encore) en mesure de les reproduire sur la scène internationale. Tout indique alors que la sélection nationale est promise au comte Ntamack, même si son patriarche (Fabien Galthié) n'est pas insensible au talent du jeune prodige bordelo-béglais. Permettez-nous de mettre un terme ici à la comparaison Cappelletti-Galtoche, même si certains y verront d'autres similitudes. 

Jalibert à la relance

Passé cette introduction littéraire en hommage au futur adversaire du XV de France, la réception de l'Italie apparaît comme le match parfait pour Matthieu Jalibert pour se relancer en Bleu. Car les interrogations fusent depuis le début du Tournoi à propos du demi d'ouverture. Est-il compatible avec le jeu français qui se veut efficace (même s'il n'est qu'efficient en 2024), imperturbable, létal ? C'est toute la question après le début de compétition difficile de nos Français où la défense du numéro 10 (Irlande) et ses erreurs en fond de terrain (Écosse) ont plus été mises en avant que son immense talent ballon en main occasionnant deux passes décisives pour Penaud et Fickou. 

Le constat posé, la Nazionale réussit plutôt bien au joueur du petit Paris. Un an auparavant, c'est lui qui s'était montré décisif face aux mêmes Italiens en sortant du banc à 15 minutes du terme pour marquer un essai importantissime et permettre aux Bleus de s'imposer à Rome dans un match galère. Il n'y a pas qu'avec le costume de super remplaçant que Jalibert est capable de merveilles. Au Mondial 2023, il avait dirigé avec grâce le jeu tricolore dans le match décisif pour la qualification. Un affrontement, présenté comme délicat pour la France, et qui s'était conclu par une démonstration historique (60-7) avec huit essais inscrits, dont sept par des joueurs de l'UBB. 

Les statistiques de Jalibert face à l'Italie au Mondial 

1 essai, 

3 passes décisives,

1 franchissement, 

3 défenseurs battus, 

4 plaquages réussis sur 4 tentés,

57 mètres parcourus.

La France pourrait davantage tenir le ballon

"On sait que la force de l’équipe de France est d’avoir une grosse défense et de marquer sur les ballons de récupération, expliquait l'intéressé après la victoire à Lyon en octobre dernier. Maintenant, depuis le début de la préparation, nous travaillons sur notre faculté à tenir le ballon pour proposer des séquences longues et d’étouffer notre adversaire avec beaucoup d’intensité." Sans dédouaner l'ouvreur, les deux premiers rendez-vous du Tournoi n'ont pas permis à la France de retrouver cette philosophie et à Jalibert d'exprimer à 100 % ses qualités. Les hommes de Galthié ont subi le tempo à défaut de le contrôler, et les ballons de récupération - force indéniable et redoutée - ont été bien trop maigres. Mais avec 15 minutes et 24 secondes de possession, l'Italie est la seule nation à avoir eu moins le ballon que les Français après deux matchs (33'36" pour la France).

Statistiques de la France face à l'Italie au Mondial

56 % de possession (44 % au Tournoi 2023),

58 % d'occupation (58 % au Tournoi 2023),

8 essais (4 au Tournoi 2023),

11 franchissements (6 au Tournoi 2023), 

10 passes après contact (11 au Tournoi 2023),

22 défenseurs battus (37 au Tournoi 2023 !),

164 passes (135 au Tournoi 2023),

6 pénalités concédées (16 contre l'Italie) contre 18 au Tournoi 2023

17 ballons perdus (22 au Tournoi 2023).

Il faudra donc bien qu'une équipe se décide à enchaîner les séquences, et la dernière rencontre de la phase de poules de la Coupe Webb Ellis a prouvé que les Bleus en étaient capables. Si cette hypothèse se réalise et que le pack français retrouve son aisance à gagner la ligne d'avantage, Matthieu Jalibert évoluera dans un confort où il n'est jamais aussi dangereux pour l'adversaire. Et un mariage de sauvé monsieur le Maire, un !

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Les commentaires (29)
Terrederugby Il y a 2 mois Le 20/02/2024 à 13:28

Ah...Donc, c'est joué d'avance ? L'Ialie n'a-t-elle pas pris le bonus défensif contre l'Angleterre ? Ce match est parfait pour une victoire, certes (et encore), mais laborieuse, idéal pour augmenter encore les doutes dans les têtes.

Mich2a Il y a 2 mois Le 20/02/2024 à 11:48

Adversaire idéal ? Non sûrement pas. Ce ne sera pas un match où les français vont trembler. L'Italie reste l'Italie. Inutile d'en faire un adversaire terrifiant. Par contre les 2 rencontres suivantes contre Gallois et Anglais vont situer le XV de France dans la hiérarchie européenne. L'Irlande domine sans conteste. Une défaite contre les anglais ferait rentrer la France dans le rang définitivement

HarryCot Il y a 2 mois Le 19/02/2024 à 11:42

Toujours cette comparaison avec Ntamak je suis Toulousain et j'ai déja vu ce dernier faire de belles cagades comme la plupart des grands joueurs peut-étre que Jalibert a plus de mal a s'acclimater en EDF.
Ceux qui croient qu'on peut gagner tous les matchs sont des grands naifs.
Ensuite refaire les matchs rien de plus facile...