Coupe du monde de rugby 2023 - Le fait du match de Nouvelle-Zélande - Argentine : le luxe de finir à quatorze pour les All Blacks

Par Jérôme Prévôt
  • Les All Blacks filent en finale de cette Coupe du monde 2023.
    Les All Blacks filent en finale de cette Coupe du monde 2023. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Depuis 1987, on n’avait pas vu une demi-finale aussi déséquilibrée. Les Néo-Zélandais ont surclassé les Pumas dans tous les aspects du jeu. Ils se sont même permis de jouer volontairement à quatorze.
 

Autant le dire tout de suite. C’était injouable pour l’Argentine. Il n’y eut pas une once de suspense dans cette demi-finale. Les All Blacks l’ont survolée de bout en bout. Toutes les planètes se sont alignées pour servir les desseins néo-zélandais. Au moment de trouver un fait du match, quelque chose nous a frappés.  Une situation très rare est venue confirmer et même renforcer cette impression de supériorité insolente, les All Blacks ont terminé le match volontairement à quatorze. Scott Barrett avait été victime d'un carton jaune et, une fois sa pénitence finie, son entraîneur n'a pas jugé bon de le faire revenir en jeu. Cette situation a duré huit minutes en tenant compte des arrêts de jeu. Ian Foster en a parlé après la rencontre ! Il ne voulait pas voir son deuxième ligne prendre un deuxième carton.  Tout ça fut la conséquence d'une domination sans partage. On avait déjà vu ce phénomène lors de Nouvelle-Zélande - Italie en poule, un match à près de cent points). 

Le premier paramètre de ce succès, ce fut la capacité des hommes en noir à déséquilibrer la défense adverse, par la vitesse et le soutien. La différence fut énorme entre le jeu des All Blacks et celui des Pumas. Ces derniers ont eu des temps forts, mais sur du jeu lancé en puissance ou sur une ou deux chandelles récupérées. Jamais ballon en main, ils n’ont pu mettre en difficulté la défense adverse. Témoin ce deuxième essai conclu par Will Jordan après un turn-over de Telea, une première percée de Rieko Ioane et une remontée de balle de 90 mètres riche de plus d’une vingtaine de passes. Tout était dit ! Ce genre d’action, les Pumas n’ont pas su les construire, ils sont venus près de la ligne adverse sur des assauts furieux, comme des béliers. Ça ne pouvait suffire. Deuxième paramètre, les pénalités. À la pause, les Néo-Zélandais "menaient" 9 pénalités à trois (11 à 6 au final) . Avec un aussi gros déficit, les Argentins n’avaient aucune chance d’exister, leurs adversaires étaient trop "gavés" de ballons.

Les All Blacks se sont baladés face à l’Argentine... Jordie Barrett au dessus, Marcos Kremer surnage malgré tout !

Les notes de la Nouvelle-Zélande : https://t.co/7EWmq0CQ72
Les notes de l'Argentine : https://t.co/5h3yzXND4a pic.twitter.com/zk36ajElqK

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 20, 2023

Souvenir de 1987

Ajoutons, un troisième paramètre, les individualités. Il en faudra toujours, même dans un sport aussi collectif par excellence que le rugby. Les All Blacks avaient dans leurs rangs, Mark Telea, véritable anguille. Non seulement finisseur, mais accélérateur de particules sur toutes sortes d’actions, y compris au ras de ses avants (quatorze défenseurs battus). Les Argentins n’avaient pas ce genre de phénomène dans leur escouade. Pas le moindre exploit personnel à déclarer pour faire lever leurs exubérants supporteurs. Quatrième paramètre, les All Blacks se sont permis de dompter les Pumas sur leur prétendu point fort, la mêlée. Ce fut anecdotique car il y eut peu de "huit contre huit" dans ce match, mais même dans cet exercice, les hommes des antipodes ont fait la loi. Il n’y avait donc pas une, mais quatre classes d‘écart entre les deux sélections. Pas le moindre tournant ou moment clé à se mettre sous la dent. On se serait crus revenus en 1987 quand ces mêmes All Blacks avaient infligé un terrible 49 à 6 à des Gallois au fond du seau. Ce 44 à 6 est du même tonneau avec cette fin de match à quatorze pour ajouter un peu de piment. 

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