Coupe du monde de rugby 2023 / France - Italie - Le fait du match : l'inquiétude n'aura duré que deux minutes
Les Français se sont brillamment qualifiés pour les quarts de finale en disposant très facilement d'une équipe italienne toujours pas remise de son humiliation subie face aux Blacks. Pour leur premier match "couperet" dans cette Coupe du monde, les Bleus ont répondu présents. Vite, la suite !
En avons-nous trop fait ? Aurions-nous dû être plus cliniques avant ce match, ce "huitième de finale" comme il a été nommé durant toute la semaine, et regarder uniquement les faits qui étaient pourtant devant nos yeux ? Les mêmes faits qui apportaient, déjà, toutes les réponses : aucune qualification pour un quart de finale en Coupe du monde pour l'Italie, sept cuillères de bois sur les huit dernières années, une mêlée écrabouillée par les All Blacks une semaine en arrière, un Paolo Garbisi loin des standards du rugby international.... Nous pourrions continuer. Pourtant, malgré tous ces indices, une petite inquiétude s'est installée durant la semaine. Elle n'était pas grande, non, mais suffisante pour regarder avec attention un début de match que les Français avaient tendance à galvauder depuis plusieurs rencontres.
Cette "inquiétude", toute légère fut-elle, ne dura que deux minutes. 120 secondes à cauchemarder d'un possible scénario catastrophe, avant de revenir à la raison. Les Bleus ont vite rappelé que les défaites de 2013 et 2011 dans le Tournoi face aux Transalpins, de 2011, encore, face au Tonga, dataient d'un autre temps et d'une période définitivement révolue où l'équipe de France était capable de passer à côté en jouant des équipes de "seconde zone".
Une défense de fer
Damian Penaud continue d'écrire sa légende, et celle du XV de France par la même occasion. C'est lui qui vint concrétiser le début de match intense de ses coéquipiers, en dézonant sur l'aile de Bielle-Biarrey pour conclure un long mouvement où Uini Atonio toucha plusieurs ballons, où Cameron Woki se démêla pour trouver son ancien coéquipier en club Matthieu Jalibert, déjà décisif au bout de quelques secondes de jeu. "Tout dépendra du scénario, prédisait avec talent Pierre Villepreux avant la partie. Si les Italiens craquent rapidement, il n'y aura pas photo. Autant ils peuvent être rigoureux et engagés dans leur rugby si le score se tient, autant ils lâchent rapidement quand ils commencent à prendre l'eau." L'ancien entraîneur des Bleus ne s'est pas trompé.
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Les Bleus ont brillé par leur puissance, l'intensité de leurs courses, mais aussi en défense. Ce point fort du mandat de Fabien Galthié était légèrement décrié depuis le début de la Coupe du monde, à raison car le rideau tricolore se faisait trop souvent percer. La défense est la grande satisfaction de ce 48ème France - Italie de l'histoire. La preuve, si besoin est d'en apporter, est la copie rendue par Anthony Jelonch. Le Toulousain a disputé son meilleur match en équipe de France depuis son retour de blessure. La troisième ligne Jelonch - Ollivon - Alldritt, qui s'est tant croisée ces derniers mois (c'était seulement la troisième fois qu'elle jouait ensemble depuis le début du mandat de Galthié) a régné sur la partie. "On voulait sortir cette première mi-temps. On doit monter en intensité, être plus intense sur les basiques. Les basiques", réclamait le sélectionneur à la mi-temps.
La charnière de l'UBB brille
Maxime Lucu, dont il a été beaucoup question cette semaine après la blessure d'Antoine Dupont, a lui aussi montré pourquoi le staff français lui faisait confiance depuis plusieurs saisons. Précis dans son jeu au pied, dynamique dans ses sorties de balle, le demi de mêlée a livré un match plein. Sérieux. Costaud. Son compère à la charnière Matthieu Jalibert, déjà décisif face aux Blacks en ouverture du Mondial, a lui aussi répondu présent. Dès la deuxième minute en décalant Penaud, mais aussi sur sa magnifique passe au pied pour Penaud, encore lui (6 essais depuis le début de la Coupe du monde), ou sur sa chevauchée dans la défense au retour des vestiaires. Qualifiés, sans aucun nouveau blessé à déplorer, les Bleus attendent leur futur adversaire sereinement. La peur peut changer de camp.
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