Coupe du monde de rugby 2023 - Qu'est-ce que le bunker ? L'ancien arbitre international Romain Poite nous explique

Par Romain Poite
  • Romain Poite décrypte le dispositif du bunker.
    Romain Poite décrypte le dispositif du bunker. - Icon Sport
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Pour cette Coupe du monde 2023, l'ancien arbitre international Romain Poite est consultant pour le Midi Olympique. Il explique le bunker, mis en place pour le Mondial, et les objectifs de ce nouveau dispositif.

Ce que dit le dispositif du bunker

Le bunker, ce n'est pas une nouvelle règle. C'est un nouveau processus de prise de décision quand un jeu déloyal a été identifié par les arbitres désignés sur une rencontre et qu'un probable carton sanctionne cet acte de jeu déloyal.

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Son objectif

Nous pouvons dire que la mise en place du bunker permet de ne pas perdre de temps dans l'analyse précise de l'action à réviser. Et ce, tant dans le nombre d'images sollicitées que dans les potentielles discussions entre les arbitres désignés sur la rencontre pour trouver le consensus et la décision la plus appropriée. L'analyse du bunker effectuée en parallèle du match permet de reprendre le jeu plus rapidement.

L'opportunité qu'il offre pour les arbitres

L'appel au bunker permet aux arbitres de sortir de l'urgence temps, mais aussi de la pression de la décision à prendre. Le bunker a huit minutes pour réviser la décision initiale du carton jaune, pour la maintenir, ou élever cette dernière par un carton rouge. Durant ces minutes d'analyse, le bunker, assisté de techniciens vidéo, accède à tous les angles de caméra qu'il souhaite. Il y a aussi un accès à la précision de la technologie, comme le ralenti ou le zoom sur une partie de l'action. Le bunker peut même revoir plusieurs fois les angles les plus opportuns. Il est constitué de deux experts en arbitrage. Des arbitres de champs comme des arbitres vidéo peuvent être désignés pour constituer cette équipe arbitrale.

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Une réduction du nombre de cartons rouges directs ? Le constat est assez évident sur la compétition. Il est certain que les arbitres ne prennent plus le risque d'une erreur de décision quant à la couleur du carton. Ils sécurisent leur décision en faisant appel au bunker qui possède les meilleures technologies et conditions pour s'assurer la décision la plus juste. Maintenant, derrière la technologie, on place de l'humain qui, avec ses forces et ses faiblesses, peut se positionner sur des décisions qui peuvent parfois discutées et/ou débattues...

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Les commentaires (3)
ouloulou Il y a 7 mois Le 03/10/2023 à 11:03

Bunker ou pas ca n a rien changé a la vraie problematique de l arbitrage actuel a savoir : l incoherence des decisions !

chtibigor Il y a 7 mois Le 03/10/2023 à 10:31

C'est un peu logique que le système du bunker entraîne moins de cartons rouges directs décidés par l'arbitre ! Pourtant, Romain Poite laisse entrevoir une autre question. Le carton rouge est une sanction dirigée contre le joueur qui a produit un jeu dangereux. Mais ce carton rouge est aussi (et surtout?), une mesure de protection des joueurs qui devraient intégrer la recherche d'une posture différente du défenseur pour éviter le contact dangereux avec le porteur du ballon. Je n'ai pas les statistiques, mais il me semble qu'il y a beaucoup de cartons rouges « potentiels » (qui auraient été sanctionnés directement sans le bunker) qui ne se confirment pas parce que le bunker atténue la peine en recherchant à tout prix des circonstances au geste dangereux. Mais les circonstances ne changent rien au dégâts déjà faits. Il est essentiel que les arbitres continuent à mettre des rouges et puissent dire au fautif: « je pense bien que vous n'avez pas fait exprès de faire mal, mais vous êtes sanctionné parce que vous n'avez pas suffisamment cherché une solution pour l'éviter. Ce carton vous oblige à vous arrêter pour y travailler ». Le bunker n'a plus le contact direct avec les joueurs, et Romain Poite doit bien comprendre de quoi il s'agit, lui qui était très pédagogue.

Evolian Il y a 7 mois Le 03/10/2023 à 12:02

...Une solution pour l'éviter...? c'est parfois un peu compliqué surtout lorsqu'on ne dispose bien souvent que d'une fraction de seconde pour adapter sa position à celle du porteur de ballon qui arrive comme un skud. Alors oui il faut lutter contre les plaquage dangereux, mais aussi lutter contre ce que beaucoup de joueurs ont appris en club ou en sélection pour stopper la progression du ballon, à savoir un plaqueur aux jambes et un plaqueur aux bras/épaules pour empêcher la passe ou le off load. Quand on plaque aux bras on s'expose aux chocs tête contre tête.