Pro D2 - Paul Mallez (Provence Rugby) : "Ici, je progresse dans un jeu qui ressemble à l’ADN du Stade Toulousain"

Par Mathias Merlo
  • Paul Mallez passera la saison à Provence Rugby
    Paul Mallez passera la saison à Provence Rugby Icon Sport
Publié le
Partager :

Après avoir prolongé à Toulouse jusqu’en 2026, le pilier droit a été prêté chez l'ambitieux Provence Rugby, actuel leader de Pro D2. À 22 ans, l’ex-champion du moins U20 revient sur son choix.

Vous avez eu un été agité avec un nouveau contrat à Toulouse et un départ provisoire à Provence Rugby. Comment avez-vous fait votre choix ?

En fin de saison dernière, j’ai eu une longue conversation avec Ugo (Mola, NDLR). On a commencé à parler de l’hypothèse de me prêter une saison pour que je puisse grandir. J’ai accepté cette idée, et il restait à connaître le club prêt à m’accueillir. Je visais la ProD2, un championnat que j'apprécie. J’avais sélectionné quelques clubs dans ma liste. Provence Rugby a été intéressé, j’en ai discuté avec Ugo. Mauricio (Reggiardo) connaît bien Ugo, et j’ai décidé, après avoir visité le club, de m’engager avec eux.

En parallèle, vous avez prolongé avec le Stade. Expliquez-nous votre décision ?

À partir du moment où on a parlé d’un prêt, Ugo m’a rassuré sur le fait que ce n’était pas un prêt pour me faire finir mon contrat avec le Stade et que je sois lâché en dehors du club. Il a voulu me prolonger, et il a tenu parole. La prolongation a été une marque de confiance. C’est vraiment super pour moi. À l’heure actuelle, je me projette avec Provence Rugby, mais aussi sur un retour au Stade. Je suis là pour grandir après avoir été freiné par de nombreuses blessures dernièrement. Il est temps d’avoir une saison pleine à mon actif.

Quand on est pilier droit, un poste à maturité tardive, est-ce qu’il est obligatoire de passer par la case Pro D2 pour s’aguerrir ?

C’est clair. Bien sûr, j’aurais préféré être titulaire en Top 14, tous les week-ends. Maintenant, avec la concurrence au Stade, j’ai conscience que ce n’était pas possible. Avant tout, je voulais jouer des matchs. De 18 à 21 ans, je m’entraînais avec les pros, j’avais du travail physique, mais rien ne remplace les matchs. Pour passer le cap, il fallait faire une saison pleine notamment dans le domaine de la mêlée. C’est super intéressant de se frotter à des mecs qui ont de l’expérience. J’apprends beaucoup.

\u2705 ???????? | ᴘᴀᴜʟ ᴍᴀʟʟᴇᴢ est prêté pour une saison par le @StadeToulousain ?

????????? ???? !#ProD2

— Provence Rugby \u26ab\ufe0f\ud83c\udfc9 (@ProvenceRugby) June 22, 2023

Reggiardo est un ancien pilier. Est-ce que cela a compté dans votre choix ?

Bien évidemment. Chez les Espoirs, à Toulouse, j’étais en concurrence avec Jean-Baptiste (Reggiardo, le fils de Mauricio qui joue désormais au CO Berre NDLR). Ugo m’a dit qu’il avait été attentif à mes performances. C’est un coach qui aime bien faire progresser des jeunes. En fait, ça part un peu de là mon arrivée ici. Après, j’ai eu l’occasion de beaucoup discuter avec Virgil (Lacombe). Il m’a dit que c’était le choix idéal pour notamment progresser sur mes routines au poste, et notamment faire évoluer mes cervicales. Mauricio sait de quoi il parle. Il donne beaucoup d’importance à me faire progresser dans ces domaines.

Est-ce que Toulouse a insisté pour que vous preniez la route de Provence Rugby ?

On ne m’a rien imposé, il n’y avait aucune obligation. Provence Rugby, c’est aussi mon choix. Le projet est super sain. C’est un club qui prend son temps, qui ne brûle pas les étapes. Le centre d’entraînement est le meilleur de Pro D2. Dernièrement, il y a eu l’agrandissement du stade. Ces petits détails démontrent l’ambition du club. Mauricio et Denis (Philipon, président de l’entité NDLR) ont su me convaincre notamment en me parlant de la venue de Julien (Dupuy, NDLR). J'avais apprécié travailler avec lui par le passé. Je savais que la philosophie de jeu allait me plaire.

Sur les premiers matchs, Provence Rugby est une des équipes les plus séduisantes du championnat…

Quand je vous ai parlé du fait que j’avais coché un certain type de club, c’est pour une bonne raison : je ne voulais pas perdre la fibre toulousaine. Sans dénigrer ce type de rugby, et sans viser des clubs qui le pratiquent, je ne voulais pas jouer dans une équipe de dépossession. Ici, je progresse dans un jeu qui ressemble à l’ADN du Stade Toulousain. On porte le ballon, on se fait des passes. Ça a énormément compté dans mon choix. Sur ce que je vois depuis ma venue, je ne me suis pas trompé.

Sur quel aspect avez-vous le plus envie de progresser ?

Je veux progresser en mêlée. Je veux faire des mêlées et enchaîner les efforts à haute intensité. Je dois mettre plus d’intensité dans le jeu, tout en restant bon en mêlée. Pour l’instant, après un enchaînement de mêlées, je laisse beaucoup de jus. Je deviens un peu moins dynamique. Avec les matchs, je sais que je vais progresser. Ici, il y a de la concurrence avec Quentin (Samaran, NDLR) et Francis (Thomas, NDLR), qui va arriver après la coupe du Monde. Avec ça, je ne peux qu’élever mon niveau de jeu. Sans prétention, je suis venu ici avec l’idée de jouer le plus possible, et avec l’envie d’être un titulaire en puissance. Les débuts sont bons, et le collectif tourne… ça aide ! Ce jeudi, on va passer un autre test contre Nevers.

Bravo les mecs ! \ud83d\ude0d pic.twitter.com/PVvvjHOcqp

— Provence Rugby \u26ab\ufe0f\ud83c\udfc9 (@ProvenceRugby) August 25, 2023

Justement, quels ont été les mots de votre staff avant ce choc ?

On met l’humilité au-dessus de tout. On a bien débuté, mais on sait tous que la Pro D2 se jouera sur la durée. Il faut rester invaincu à domicile pour finir le plus haut possible. Aujourd’hui, les deux premiers matchs sont bons. Il est important de le dire, mais ce n’est pas une finalité. On est en confiance, mais ça reste fragile. Ça fait deux saisons que Provence se brûle les ailes. Il est temps de garder la tête sur les épaules, surtout dans une semaine courte avec seulement six jours de préparation. Nevers sera au rendez-vous.

Durant ce prêt, avez-vous des contacts avec le staff du Stade Toulousain ?

Bien évidemment, le suivi est constant. J’ai déjà eu Ugo. Il m’a envoyé des messages. On a joué à Dax, et le Stade Toulousain nous a permis de faire la mise en place sur ses installations. On a bien discuté à cette occasion avec Ugo. Jérôme Cazalbou m’a également contacté pour savoir si tout allait bien en dehors du sportif. Carl (Axtens), que j’avais côtoyé à Toulouse, a été important dans son rôle de 'papa' pour bien intégrer à Provence Rugby. Au niveau sportif, Virgil suit ce que je fais, et notamment sur le travail en dehors des séances. D’ailleurs, ce jeudi, plusieurs membres du staff doivent venir me voir jouer contre Nevers parce qu’ils prennent la route d’Oyonnax. Le suivi est franchement top. C’est important, car cela montre que Toulouse me porte un réel intérêt. Maintenant, c’est à moi de jouer sur le terrain. Je veux redonner la confiance à Provence Rugby et au Stade Toulousain.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
GuydEg Il y a 8 mois Le 30/08/2023 à 15:26

Paul Mallez a vraiment bien commencé sa saison avec Provence Rugby dans un contexte devenu favorable par ses 2 1eres victoires. NEVERS un nouveau gros morceau. Il dit qu'il garde la tête froide et que l'état d'esprit dans ce club est "humilité". A prendre en exemple pour l'EdF et ses supporters avant son entrée en coupe du monde, aucune équipe ne gagne avant d'avoir joué et les marges de progrès sont toujours valables même pour un favori.