Pro D2 - Jean-Baptiste Barrère (Dax) : “Il faut éteindre le feu rapidement”

  • Jean-Baptiste Barrère, troisième ligne de l'US Dax.
    Jean-Baptiste Barrère, troisième ligne de l'US Dax. Isabelle Louvier
Publié le Mis à jour
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Après huit saisons passées à Béziers, Jean-Baptiste Barrère (33 ans) a décidé de rentrer dans ses Landes natales, cet été. Alors que son nouveau club, Dax, connaît un début de championnat compliqué, le troisième ligne revient sur les difficultés de son équipe, évoque la sortie médiatique de son président en début de semaine, et parle de son rôle au sein d’un collectif dacquois plutôt jeune.

Après deux défaites en deux matchs, comment allez-vous tenter de redresser la barre ?

Le départ est compliqué, c’est sûr. Ce n’est pas le début de saison que nous espérions et pour lequel nous nous étions préparés. Nous allons essayer de redresser la barre dès vendredi, face à une équipe de Grenoble qui ne joue pas le même championnat que nous, mais j’espère que nous avons appris de nos erreurs. Nous allons essayer de rendre une copie sur 80 minutes et non pas sur 50 ou 60, comme on a pu le faire depuis le début de saison. Il faut qu’on arrive à faire un match plein pour montrer un autre visage de l’US Dax.

Quelles sont ces erreurs, au juste ?

Il y en a plusieurs. Sur le premier match, ça avait été au niveau des turnovers ou des mêlées. Sur le second, notre touche et la gestion défensive des ballons portés. Il y a des points de satisfaction à tous les matchs, mais malheureusement, il y a des gros trous d’air. Notre discipline n’a pas été bonne à Rouen. Il faut trouver de la constance.

Quid de la défense, un secteur où vous avez encaissé 80 points en deux matchs ?

Nous sommes en place, notre ligne défensive est bonne, après, il faut qu’on arrive à sortir des ballons des turnovers. Il y a des moments où on joue à 14. Les équipes se nourrissent de ça. Je pense qu’on travaille dur, on voit les images, mais il faut se les approprier pour retranscrire ce qu’on voit la semaine, le week-end.

Comment est l’ambiance, au club, en ce début de semaine ?

Nous avons continué à bosser. On essaye de se secouer entre nous. Ce n’est pas possible de prendre 80 points et deux défaites. Mais on se dit qu’on est dans le vrai. On bosse dur, il y a un bon état d’esprit et il faut arriver à se lancer à fond dans ce championnat de Pro D2. Nous jouons un peu avec le frein à main, il faut que ça change.

Des leaders ont-ils pris la parole ?

Bien sûr. Il y a des discours à chaque match. Arnaud Aletti avait parlé après la défaite à Rouen. Maxime Delonca a parlé cette semaine. Après, il faut des actes. C’est le terrain qui parlera.

Comment la sortie du président Gufflet, dans les colonnes de Midi Olympique, a-t-elle été accueillie au niveau des joueurs ?

On a pris ça dans les dents, mais c’est à nous de réagir et de montrer qu’on a le niveau du Pro D2. Le président a le droit de nous taper dessus, ça ne fait jamais plaisir, mais quand tu prends 80 points en deux matchs, il faut fermer sa gueule, bosser et rebondir rapidement. Nous voulons montrer à tout le monde qu’on a le niveau pour ce championnat.

Avez-vous été piqués ?

Ça ne fait jamais plaisir. Depuis le 1er juillet, on bosse dur, tout le monde a envie de bien faire. Malheureusement, les résultats ne sont pas là. On met de la grosse volonté, on va en mettre encore ce week-end contre Grenoble. On va s’envoyer comme jamais. Il faut que nous soyons connectés, que les planètes soient alignées. Grenoble est une meilleure équipe que nous, elle a un plus gros budget. On le sait. Mais là, il faut rivaliser droit dans les yeux et être à 300 % sur ce match. À partir de là, tout le monde redémarrera du bon pied.

Les mots du président ont-ils rapproché le groupe ?

Bien sûr, ça nous a resserré. Mais nous l’étions déjà. On s’était dit qu’on allait faire un gros match à Rouen, mais l’entame n’est pas du tout bonne. En tout cas, ça nous a piqué. On va voir si nous sommes un groupe pour relever des challenges et je pense qu’on l’est.

De par votre expérience, comment aidez-vous le groupe à traverser ces débuts difficiles ?

Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui n’ont peut-être pas l’expérience du Pro D2 ou de la bataille du maintien. C’est à nous de prendre les choses en main. Il faut bien préparer tout le monde et être au rendez-vous à 19h, vendredi soir.

Dans quelle mesure accompagnez-vous Arnaud Aletti dans son rôle de capitaine ?

Je suis leader dans l’âme depuis tout jeune, Arnaud fait un gros boulot, il est exemplaire tout au long de la semaine. Il l’a été l’année dernière. C’est un super capitaine. Il me demande de l’aider sur certains points, car c’est un poste très énergivore. Je suis là pour l’accompagner, à 300 % derrière lui. On essaye de l’aider, car on sait que c’est une tâche pas facile. Nous, les joueurs d’expérience, on se doit d’amener ce petit plus.

Aujourd’hui, l’US Dax ne peut-elle que progresser ?

Bien sûr. Nous n’avons perdu qu’un match à domicile. Si tu gagnes contre Grenoble, d’autres équipes perdront à la maison. Il faut éteindre le feu rapidement, car sinon, toutes les équipes vont se dire qu’elles vont venir prendre cinq points à Dax. Il faut arrêter cette spirale qui peut aller très vite. Le train passe, les équipes avec qui on va se battre gagnent. Il faut y aller à fond dès vendredi et accrocher cette première victoire qui est importante pour se lancer, enfin, dans le championnat. Pour l’instant, ce n’est pas notre vrai visage, ce n’est pas ce que l’on travaille aux entraînements.

Après huit ans passés à Béziers, qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre Dax à l’intersaison ?

Le fait de pouvoir retourner aux sources. On m’a parlé d’un projet ambitieux. Je regardais les matchs la saison dernière, c’était super. Ils proposaient un jeu très agréable. Je voulais finir dans les Landes devant mon public, ma famille et rendre ce que le rugby m’a donné. Je redécouvre les Landes où j’ai passé mon enfance, ce sont des repères hyper importants. C’est génial. Après, j’ai encore envie de vivre beaucoup de moments et en aucun cas je n’espère vivre une descente ou autre.

Avez-vous eu du mal à tourner la page après tout ce temps passé à Béziers ?

J’ai été bien accueilli. Ma femme et mes enfants sont avec moi, nous avons vite retrouvé nos amis, notre famille. Dans le club, je suis hyper épanoui, même si pour l’instant, comme je déteste perdre, les dernières semaines ne sont pas évidentes. Après, je m’éclate, je pars à l’entraînement chaque jour avec le sourire, la banane. Avec des victoires, ce sera plus facile.

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