Nationale - Benoît August (Dax) : "Je crois que le sportif est allé plus vite que le projet"

  • Le directeur général du club landais, Benoît August, est revenu sur les clés de la réussite dacquoise
    Le directeur général du club landais, Benoît August, est revenu sur les clés de la réussite dacquoise Pablo Ordas
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Large vainqueur de sa demi-finale aller face à Blagnac, l’US Dax est à quatre-vingts minutes de retrouver le Pro D2. Cette semaine, le directeur général du club landais, Benoît August, est revenu sur les clés de la réussite dacquoise et s’est projeté sur cette rencontre décisive.

En s’imposant face à Blagnac 12-32 à l’aller, l’US Dax a-t-elle fait la moitié du chemin ?

Oui, on peut dire que la moitié du chemin est faite. Les quatre-vingts premières minutes sont positives en notre faveur, mais la loi du sport fait qu’il y a encore un match. Il ne faut surtout pas penser que tout est acquis.

Comment s’est passée la manche aller ?

Comme le staff l’avait prédit. Nous sommes tombés sur une équipe de Blagnac qui n’est pas en demi-finale pour rien. Jusqu’à la mi-temps, elle a été très défensive, avec un excellent jeu au pied. Ils menaient au score à la pause, mais sur le coaching, à la 50e, on a senti qu’on prenait le dessus et on a réussi à marquer l’essai du bonus offensif à la toute dernière minute.

Craignez-vous un relâchement ?

Non. Blagnac nous a battus une fois cette saison et nous a posé des problèmes. Il n’y avait aucun sentiment de supériorité avant le match. Au retour, dans le bus, les joueurs étaient très calmes. Ils ont bu deux bières et se sont vite projetés sur la semaine, qui est très studieuse.

Quelle est la clé de la réussite de la saison dacquoise ?

Pour moi, il y a eu un travail depuis la descente. La satisfaction, c’est que sur l’équipe qui survole le championnat, la majorité des joueurs sont formés au club ou à Dax depuis quatre ans. Il y a aussi eu l’apport de quelques recrues qui ont fait la différence. Il y a eu du ménage de fait à l’intersaison pour assainir le groupe et il y a eu l’arrivée d’un staff de haut niveau, qui a directement matché avec les joueurs. Le staff a réussi à tirer le meilleur du groupe.

Diriez-vous que la Nationale est le championnat idéal pour lancer les jeunes ?

Le championnat l’a permis, oui. Mais lorsque nous sommes descendus, la Nationale n’existait pas. Nous étions en Fédérale 1. Nous avons fait le choix de s’appuyer sur les joueurs formés au club, ceux qui sont restés. Ces garçons-là sont maintenant aux portes de la Pro D2. Nous sommes aussi allés chercher des garçons dans des centres de formation à Bayonne ou Chambéry. Nous nous sommes appuyés sur cette jeunesse, qui est arrivée à maturité. Le staff a trouvé la bonne formule pour les faire adhérer à leur discours.

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Vous avez aussi récupéré des anciens professionnels. Quel apport ont-ils eu ?

Il faut toujours trouver la bonne alchimie entre les jeunes pleins de fougue et les briscards qui ont de l’expérience. Il faut le faire à dose homéopathique, il faut que les anciens ne viennent pas en retraite. Ce sont toujours des paris, mais depuis que Lévi, Faitotoa Asa, Bolakoro sont arrivés, ils ont tout de suite apporté un plus dans le jeu. Cette année, l’apport de Maxime Delonca et Matt Luamanu, devant, a aussi été notable. C’est rassurant, pour les jeunes, d’être encadrés.

À quoi vous attendez-vous ce week-end ?

À un match dur, quoi qu’il arrive. On en parlait avec Jeff Dubois. Il faut se mettre à leur place. Est-ce qu’on serait venu en victime au match retour en ayant perdu à l’aller ? Je ne crois pas. On sait que ça va être compliqué, mais on a eu un résultat positif à l’aller, les joueurs n’ont pas été blessés, ils ont une bonne préparation. Eux vont jouer leur quatrième match d’affilée. Nous, c’est notre deuxième avec trois semaines de repos. Nous avons un objectif clair, le stade sera rempli. On va essayer de tout faire pour ne pas gâcher la fête.

L’US Dax attend un retour en Pro D2 depuis cinq ans. Est-ce le moment de retrouver cette division ?

C’est quelque chose qui ne se commande pas. On voulait, sur un projet à cinq ans, rendre le club éligible à la Pro D2. Nous n’avions pas la prétention de dire “à telle date, on y sera”. Je crois que le sportif est allé plus vite que le projet. L’un a porté l’autre, l’autre a poussé l’un et maintenant, nous sommes sûrement prêts à franchir le cap et nous serons prêts, l’an prochain, si on gagne sur le terrain, samedi, le droit de revenir en Pro D2.

Sentez-vous un nouvel élan par rapport à la venue de nouveaux investisseurs, dont Benjamin Gufflet, qui va prendre la tête du club ?

C’est arrivé en bout de saison. Le nouvel élan est arrivé, aussi, quand Philippe Jacquemain a repris la présidence à mes côtés. Il a réussi à refédérer énormément de monde et l’équipe a plutôt bien marché. On termine 7e l’an dernier avec des histoires difficiles dans l’encadrement. On a essayé de repartir sur un vrai projet. Nous avons eu la chance d’avoir un staff avec Jeff Dubois, l’histoire a pris et, petit à petit, les résultats sportifs nous ont poussés à bien travailler. De toute façon, l’un ne va pas sans l’autre.

Sentez-vous l'excitation en ville ?

Oui, mais on l’a sentie toute la saison. Au-delà de gagner, le staff a réussi à bien faire jouer l’équipe. Les gens en sont friands, ils sont contents de voir du beau jeu. Les joueurs se sont donné le droit d’avoir de la chance, petit à petit, ça a pris, il y a eu de plus en plus de monde au stade, de l’engouement en ville.

Les quatre premiers de la poule se retrouvent dans le dernier carré. Y voyez-vous une forme de logique ?

J’aimais les phases finales, car c’est l’ADN du rugby, mais j’ai toujours joué au plus haut niveau, pour un titre. Il n’y avait pas de montée. Maintenant que je suis dirigeant, je vois tout ce que ça peut engendrer. Cette année, on roule sur la Nationale et il faut attendre le 20 mai pour voir si on est en Pro D2. Le système de match aller-retour permet de garder une certaine logique, car sur un match sec, les choses peuvent changer.

Que pensez-vous de ce championnat ?

Il y a des bons et des mauvais côtés. Les bons, c’est que c’est une poule, lisible et compétitive, avec un calendrier qui est assez facile à gérer, car il y a des zones de repos. La Nationale a été construite à la hâte, pendant le Covid, elle n’est pas encore assez exposée, il n’y a pas encore de médiatisation. Les clubs travaillent quasiment en autogestion, en discutant avec la Fédération, mais il y a beaucoup de choses à améliorer. Après, sportivement, c’est une réussite.

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