Faits divers - "Sur le plan médical, ça ne tient pas la route" : le Professeur Chazal réagit à l'affaire Vahaamahina

L'affaire a forcément fait grand bruit dans le monde du rugby français. Lors d'une prise de parole pleine de sincérité il y a quelques jours, Sébastien Vahaamahina a évoqué sa situation personnelle, et notamment la fin de sa carrière professionnelle. Face aux Stormers en début de saison, le deuxième ligne international a subi sa dixième commotion en six ans.

Neurochirurgien expérimenté après des années passées au sein du club de Clermont et de la Ligue, le Professeur Jean Chazal s'est exprimé sur le sujet : "L'arrêt de sa carrière est arrivé moins de cinq mois après sa dernière commotion. Je trouve surprenant qu'on ait prononcé un arrêté définitif si peu de temps après le traumatisme. Il y a sûrement autre chose. Sur le plan médical, ça ne tient pas la route. Normalement, après un traumatisme crânien, il faut prendre au minimum un an de recul." 

Jean Chazal va même un peu plus loin sur les traces qu'a laissées le rugby sur le corps de l'ancien deuxième ligne du XV de France : "Pour moi, il a fait une fracture du crâne qui s'est compliquée avec un brèche qui explique la fuite de liquide entre le cerveau et le nez. Dans l'histoire qu'il raconte, il y a autre chose de la commotion."

"Pourquoi se retourner contre l'ASM ? Parce que c'est un bon payeur, il est facile à tondre..."

Après avoir évoqué le sujet purement médical, celui qui a été l'un des premiers lanceurs d'alerte sur les commotions dans le rugby s'est exprimé sur les paroles de Vahaamahina. "Je rappelle que Clermont a participé à l'écriture du protocole commotion. Et aujourd'hui, des joueurs ont à disposition des IRM tous les mercredis. Une journée est bloquée au CHU de Clermont-Ferrand pour cela. Qu'on ne me dise pas qu'ils sont maltraités, alors que certains ne vont même pas au rendez-vous..."

Avant "Vahaa", Jamie Cudmore et Alexandre Lapandry ont également attaqué le club auvergnat en justice. Des affaires qui ont le don d'agacer Jean Chazal : "Pourquoi se retourner contre l'ASM ? Parce que c'est un bon payeur, il est facile à tondre..."