6 Nations 2023 - Le XV de la Rose a retrouvé du piquant en Irlande

Par Loïc Bessière
  • Les avants anglais ont rivalisé avec leurs homologues irlandais
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Publié le Mis à jour
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6 NATIONS 2023 - Une semaine après la défaite historique face à la France (10-53), l'Angleterre s'est reprise en Irlande, malgré un nouveau revers (29-10). Si la victoire n'est pas encore au rendez-vous, le XV de la Rose a montré qu'il n'avait pas sombré à six mois de la Coupe du Monde. 

Quatre changements seulement, dont deux contraints par des blessures. Steve Borthwick a grandement renouvelé sa confiance à un quinze de départ rentré dans l'histoire pour être celui de la déroute mémorable d'Angleterre-France (10-53, le 11 mars). Le sélectionneur ne s'est pas plié à la vindicte populaire qui affirmait que certains joueurs ne seraient plus conviés à Pennyhill Park, le Marcoussis anglais. "C'est le type de performance et de résultat qui peuvent coûter des carrières internationales", écrivait The Telegraph. Ce samedi à l'Aviva Stadium (29-10 score final), David Ribbans et Manu Tuilagi ont remplacé Ollie Chessum et Ollie Lawrence, blessés. Owen Farrell et Henry Arundell, eux, ont pris la place de Marcus Smith et de Max Malins. 

Une semaine après s'être fait doucher par Thomas Ramos dès la deuxième minute, les Anglais ont soigné leur début de match. Ils ont pris les Irlandais à leur propre jeu, en grattant deux ballons dans les cinq premières minutes. Ils ont aussi bien tenu le ballon dans le camp adverse, leur permettant de marquer deux pénalités. Face à la pression anglaise dès l'entame de la rencontre, les Irlandais se sont mis à commettre des erreurs inhabituelles, rappelant leur condition humaine presque oubliée durant ce Tournoi. Dan Sheehan a manqué une touche ; Jonathan Sexton a joué vite une pénalité proche de l'en-but adverse et a perdu le ballon ; Hugo Keenan, si propre dans ces 6 Nations 2023 a complètement dévissé un dégagement. Pour se rassurer après la déroute face aux Bleus, les Anglais se sont reposés sur les fondamentaux. Ils ont mis beaucoup de combat et d'agressivité. Dans ce domaine, un joueur s'est régalé : Jack Willis.

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— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) March 18, 2023

Le Toulousain a réalisé un premier acte de haute volée, sautant sur chaque joueur irlandais possédant un ballon entre ses deux mains tout en ferraillant dans de nombreux rucks. Sorti une dizaine de minutes sur saignement en deuxième période, le troisième ligne a tout de même réalisé 22 plaquages, le dernier lui valant néanmoins un carton jaune pour avoir retourné Ross Byrne. Un excès d'envie qui n'entache pas la performance du meilleur plaqueur de la rencontre. Mais n'évoquer que Jack Willis pour parler du match des avants anglais serait ô combien réducteur. Le pilier droit Kyle Sinckler, en plus de douze plaquages, a récupéré plusieurs pénalités en mêlée. Jamie George, avec un essai et quinze plaquages, a joué 80 minutes, laissant son substitut au talonnage, Jack Walker, finir la rencontre en s'échauffant dans l'en-but. Le deuxième ligne David Ribbans et le troisième ligne aile Lewis Lundlam ont aussi eu une grosse activité. Dans un match où ça tape fort, au centre, Manu Tuilagi, de retour, s'est bien sûr régalé. 

Jack Willis a réalisé 22 plaquages contre l'Irlande
Jack Willis a réalisé 22 plaquages contre l'Irlande Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport

Le rouge de Steward contesté en Angleterre

Après un passage sur le banc contre la France, Owen Farrell a retrouvé son maillot floqué du numéro 10. Avec son capitaine, le XV de la Rose a joué à l'anglaise, essayant d'occuper un maximum le camp irlandais via le pied de l'ouvreur ou celui du demi de mêlée Jack Van Poortvielt. Si Owen Farrell n'a pas tout réussi, il a changé le visage de son équipe trop joueuse et punie plusieurs fois par la France lors de sa dernière sortie. Marcus Smith, à la baguette à Twickenham, n'est d'ailleurs pas sorti du banc de l'Aviva Stadium. "Quand nous sommes allés dans leur camp, nous avons pris des points. Nous avons travaillé dur les uns pour les autres et nous nous sommes accrochés. Nous avons semblé leur poser des problèmes à certains moments", s'est félicité Owen Farrell.

Si Rome ne s'est pas faite en un jour, Londres ne se refera pas en une semaine. Certes, il y a les progrès évoqués. Certes l'Angleterre affrontait une Irlande irrésistible, encore plus chez elle. Mais tous les maux anglais ne sont pas encore soignés, notamment dans l'utilisation du ballon. Les joueurs de Steve Bortwick n'ont franchi la ligne d'en-but adverse qu'après un ballon porté et ne se sont quasiment pas rendus dans les 5 mètres adverses. Les Anglais ont aussi poussé Jaco Peyper a sifflé quasiment deux fois plus en leur défaveur, avec treize pénalités concédées, contre sept côté irlandais. "Nous avons fait preuve d'une grande combativité mais nous avons probablement donné trop de pénalités en première mi-temps, ce qui a permis à l'Irlande d'être dans notre camp", a regretté Owen Farrell après la rencontre.

England's afternoon gets a lot tougher ?

Do you think Freddie Steward deserved to see red for this? ?#GuinnessSixNations | #ITVRugby pic.twitter.com/yql6jKprJW

— ITV Rugby (@ITVRugby) March 18, 2023

Une pénalité en particulier est restée en travers de la gorge des Anglais, même après la tasse de thé du dimanche matin : celle ayant entraîné l'exclusion de Freddie Steward. Après une chandelle irlandaise, Hugo Keenan a récupéré le ballon et sa tête a percuté le coude de l'arrière anglais, qui s'était tourné. Carton rouge pour Jaco Pepyer, pas pour Ellis Genge, le pilier gauche anglais : "Je pense que nous sommes tous d'accord sur le carton rouge. Je ne veux pas que quelqu'un soit frappé à la tête et je ne veux certainement pas que quelqu'un donne des coups de coude et d'épaule, mais il n'y avait absolument aucune intention malveillante dans ce que Freddie a fait. Il a même essayé de se retirer et de ne pas blesser le gars, c'était donc un accident complet. Dans une certaine mesure, je compatis avec l'arbitre. Il faut prendre une décision et il se ferait probablement marteler par ses supérieurs s'il ne l'avait pas prise. Pour moi, ce n'est pas un rouge mais je ne vais pas m'excuser parce que je pense que nous avions l'occasion de gagner." Menés 10-6 et contraints de disputer une mi-temps en infériorité numérique, la marche était trop haute pour les serviteurs de sa Majesté. Mais les Anglais se sont rassurés lors de leur dernière rencontre officielle avant la Coupe du Monde.  

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