Référendum FFR - Les 5 questions qui se posent après le "non" des clubs

Par Vincent Franco, Pierre-Laurent Gou, David Bourniquel et Emmanuel Massicard
  • Bernard Laporte doit encaisser un nouveau revers.
    Bernard Laporte doit encaisser un nouveau revers. Icon Sport
  • Patrick Buisson ne sera pas la président délégué de la FFR.
    Patrick Buisson ne sera pas la président délégué de la FFR. FFR
Publié le Mis à jour
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Ce jeudi, le rugby français a appris le refus des présidents de club à l’idée de désigner Patrick Buisson en tant que président délégué de la FFR. Le "non" a été voté à 51,06 %. Alors qu’un bureau fédéral se réunit ce jeudi soir, on répond à cinq questions qui se posent après ce référendum.

Le résultat est tombé ce jeudi aux alentours de 12h30. Patrick Buisson ne sera pas le président délégué de la FFR. Les clubs tricolores ont voté "non" à 51,06 %. Ce nouveau coup dur pour le clan Laporte va lancer de nouvelles procédures, et dès ce jeudi soir puisqu’un bureau fédéral va se réunir à 19h30. Deux jours après avoir été placé en garde à vue, Bernard Laporte doit encaisser un nouveau revers. Quelques heures après la communication du résultat, on répond à cinq questions qui peuvent se poser.

1. Les "affaires" ont-elles eu un effet sur le vote des clubs ?  

"Comme par hasard, cela tombe en plein référendum..." Ses partisans déplorent que Bernard Laporte ait été placé en garde à vue mardi pendant huit heures avant d'être laissé libre sans qu'aucune charge n'ait à ce jour été retenu contre lui, en plein processus de vote fédéral. Ladite affaire n'a semble-t-il aucun lien avec la gestion de la FFR ou même l'affaire Altrad-Laporte pour laquelle l'ancien sélectionneur a fait appel de sa condamnation. Laporte a été entendu comme témoin, l'un de ses associés dans la gestion d'un casino ayant reçu une donation d'un de ses proches qu'il n'aurait pas déclaré au fisc

Dans les faits, si les clubs se sont très fortement mobilisés, le taux de participation a évolué de manière régulière et impossible de lire un éventuel effet "affaires" : 32% lundi 24 janvier à 17h ; 48% mardi 25 janvier à 9 heures ; 58% mardi 25 janvier à 17 heures ; 66% mercredi 26 janvier à 9 heures ; 74% mercredi 26 janvier à 17 heures et 84% jeudi 26 janvier à midi.

2. Qui pilote la FFR maintenant que les clubs n'ont pas validé la présidence de Patrick Buisson ? 

Vu qu’il n’a pas démissionné et que les clubs ont officiellement refusé ce jeudi 26 janvier de valider Patrick Buisson au poste de président-délégué, Bernard Laporte est donc toujours le président en exercice de la Fédération française de rugby. Mais jusqu'au prochain comité directeur qui se dérouler ce vendredi matin (27 janvier), c'est Patrick Buisson qui est aux commandes et au pilotage en tant que président-délégué. Laporte, lui, s'est mis en retrait de la gestion des affaires courantes depuis le 6 janvier 2023.

Selon les statuts, si Bernard Laporte venait à démissionner ou à être empêché, la présidence reviendrait alors normalement à Christian Dullin, en sa qualité de secrétaire général. A moins qu'un autre membre du Bureau fédéral soit finalement désigné comme président par intérum.

*rejetée

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) January 26, 2023

3. Quelle stratégie pour le camp Laporte ? 

Le résultat a eu l'effet d'un coup de massue. L'onde de choc passée, le camp Laporte affiche un ton résolument plus combatif et ne semble pas décidé à rendre les armes. Plusieurs options sont à l'étude : démission de Laporte ou un autre profil à désigner au poste de président-délégué... 

Enfin, le peu d'écart de voix (moins de 200 au final) pourrait pousser la gourvernance en place à intenter divers recours afin de faire invalider les résultats du référendum. Du côté de Marcoussis on note également que plusieurs membres de l'opposition (notamment Florian Grill, Abdelatif Benazzi ou encore Fabien Pelous) se sont exprimés dans les médias ce week-end. Et n'auraient ainsi pas respecté le silence médiatique imposé par le comité d'éthique... Faut-il y voir une piste ? 

4. Que dit Florian Grill ? 

Le président d'Ovale Ensemble, élu au comité directeur de la FFR et leader de l'opposition à Bernard Laporte porte un discours apaisé et modéré. Il avait d'ailleurs annoncé être décidé à se ranger au "Oui" si la consultation avait validé la présidence de Patrick Buisson. "Il faut être responsable car la Coupe du monde approche."

Avec ce "Non", porté par la forte mobilisation, son message et sa stratégie sont clairs : le comité directeur de la FFR qui se réunira ce vendredi matin en présence de la ministre des Sports Amélie Ouéda-Castéra, doit prendre ses responsabilités. il faut en passer par des élections, que les statuts permettent d'organiser dans un délais de six semaines. "Ce vote est un signal fort envoyé par les clubs qui souhaitent clairement du changement (...) Je le dis avec beaucoup d'humilité, il faut écouter la démocratie et la voix des clubs."  

Florian Grill appelle à "respecter la parole des clubs".
Florian Grill appelle à "respecter la parole des clubs". Icon Sport

5. Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?

Un Bureau fédéral est programmé ce jeudi (19h30) afin de déterminer quelle sera précisément la stratégie adoptée par les soutiens de Patick Buisson et Bernard Laporte. Selon les règlements, Bernard Laporte peut désigner un nouveau candidat au poste de président-délégué, qui devra ensuite recevoir la validation des clubs. Cette option semble tenir la corde. Mais rien ne dit que certains membres de l'équipe dirigeante ne soient pas enclins à se ranger derrière la parole des clubs. Et la démission de Laporte n'est pas non plus à exclure. 

Dans le même temps, Bureau de la LNR se réuni cet après-midi. La direction de la Ligue doit se positionner, sachant que la majorité des clubs de ProD2 et Top 14 avait poussé à la tenue de nouvelles élections.Le 13 décembre denier, la réunion des présidents de clubs à Saint-Sébastien avait été houleuse, au point de témoigner du schisme qui existe aujourd'hui entre les pros et les anti Laporte. 

Tout restera en suspens jusqu'à ce que la minsitre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, se positionne officiellement. Sa présence au comité directeur de la FFR (vendredi matin, 9 heures à Marcoussis) n'est pas anodine. C'est là que seront entérinés les résultats du référendum. Et c'est aussi que sera officialisée la stratégie du camp Laporte. La ministre, elle, pourrait tenter d'imposer l'idée d'une démission du comité directeur. Et, ainsi, la tenue d'une élection à la présidence de la FFR, sous six semaines.   

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