L'indiscipline les a tués

Par Rugbyrama
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L'Australie n'a pas fait de hold-up samedi au Cap. Fidèles à eux-mêmes, les Sud-Africains ont remporté la bataille du sol et ont capitalisé sur les fautes australiennes. Les hommes de Robbie Deans en ont commis beaucoup trop pour espérer l'emporter. Comment expliquer toutes ces erreurs grossières ?

Qu'arrive t-il aux hommes de Robbie Deans ? D'habitude d'une précision et d'une rigueur chirurgicale, loués pour leur réalisme, leur sang froid, et leur capacité presque scientifique à mener les matchs, les australiens se sont montrés lors de leurs deux dernières sorties d'une indiscipline scandaleuse. Comment expliquer cette avalanche de pénalités concédées à l'ennemi ? Il semble bien que ce point soit déterminant pour expliquer les défaites encaissées par les Aussies, que ce soit face aux All Blacks, ou bien face aux Springboks. En effet, le scénario de ces deux matchs s'est écrit de façon identique à bien des égards. Lors des deux confrontations les Wallabies font la même entame tambour battant et inscrivent un essai lors du premier quart d'heure de jeu. Aussi, face à des équipes, par ailleurs peu en verve, ils s'effondrent avant la demi heure de jeu, en offrant littéralement les points du break à leurs adversaires.

Des fautes stupides

Il est impensable de gagner un match quand on se fait pénaliser treize fois et qu'on écope de trois cartons jaunes. Or c'est bien ce qui est arrivé aux Australiens samedi. Fortement mis à la faute dans le jeu au sol par des sud-africains excellents dans ce domaine, qui érigent ce principe comme leur arme principale, les hommes de Deans ont plié. Le capitaine des Boks, le pilier John Smit, reconnaît que la discipline est le maître mot de leur victoire : "Notre façon de jouer est basée sur la discipline et nous sommes très fiers de ça. Nous tirons une grande satisfaction de notre précision dans les rucks. Nous concentrons nos efforts sur ces phases de jeu si bien que la pression devient trop forte et finie par faire craquer nos adversaires." C'est juste. La pression mise par les Boks dans les rucks a épuisé et étouffé les australiens, et finie par les faire déjouer. C'est donc la qualité sud-africaine qui explique en partie la déroute des Aussies, mais pas seulement. Ceux-ci, se tirèrent eux-mêmes une balle dans le pied en commettant trop de fautes stupides et étonnantes à ce niveau de compétition. A l'instar du troisième ligne Brown (36e), qui sort sur carton jaune à la suite d'un hors jeu grossier, alors qu' il récupère un ballon au sol dans le camp sud-africain. De même, George Smith, sanctionné pour ce qui est surement un geste d'agacement, quand il empêche Du Preez de sortir un ballon du regroupement (78e).

Tout n'est pas noir

Les australiens donnèrent donc le bâton pour se faire battre, à un Morné Steyn toujours aussi précis, qui ne manqua pas d'alourdir le score dès que l'occasion se présenta. Il convertit sept pénalités et ajuste un drop parfait, marquant en tout 24 points. La technique sud-africaine si elle manque de beauté n'est pas sans efficacité. Robbie Deans dresse un constat lucide sur les erreurs commises par son équipe, qui aurait pu accrocher un autre résultat sans cette indiscipline : "Quand vous marquez deux essais alors qu'en face ils n'en marquent qu'un seul, vous n'êtes pas sensé perdre, mais nous leur avons offert trop de pénalités."

Pourtant, les australiens ont fait preuve d'une belle combativité. En infériorité numérique, ils sûrent limiter les dégâts, et même mieux, rivaliser avec en figure de proue une défense exemplaire tout au long du match. Le coach australien tient à le souligner : "Les cartons jaunes nous ont rendu la vie dure, mais nous avons bien résisté à 13. Notre défense a été bonne en dépit des circonstances, mais c'est sur que nous y avons laissé trop d'énergie". Sur le même plan la mêlée des Wallabies fustigée par Peter de Villiers, s'est montrée à la hauteur du défi, et a même fait boire la tasse plusieurs fois à son homologue. La fatigue et l'usure dues à trois matchs consécutifs ont semblé peser, en particulier sur la première ligne sud-af'.

Les Australiens ont donc énormément de travail. Ils devront impérativement gommer leurs erreurs et se recentrer sur la discipline en vue de la réception de la Nouvelle-Zélande (avec Dan Carter) le 22 août prochain à Sydney. Et combler aussi, le déficit en conquête sur les touches entrevu au Cap.

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