Montpellier, un choix du coeur pour Bismarck du Plessis

Enfin! Il était attendu, avec son frère, depuis tellement longtemps, qu'on se demandait s'il allait réellement arriver. C'est désormais chose faite. Depuis les rumeurs de leur transfert, entendues la saison dernière alors que Fabien Galthié était toujours aux commandes de l'équipe professionnelles, en passant par un changement de staff qui aurait pu, disait-on, faire capoter leur signature, jusqu'à leur apparition dans les tribunes lors de la réception du Stade toulousain, les frères du Plessis ont su bien malgré eux se faire désirer.

Je suis arrivé ce matin (lundi, ndlr) à 11h. Cela fait presque six mois que je vis dans ma valise, et ça fait du bien de me retrouver sur le terrain avec les mecs, souffle un Bismarck du Plessis visiblement soulagé de pouvoir se fixer. Et quand on y repense, ce transfert a bien failli ne pas aboutir. C'est en tout cas ce que les différents bruits de couloirs laissaient comprendre. On entendait par exemple que, peut-être, les deux internationaux, séduits par Fabien Galthié et son projet, étaient nettement moins enthousiastes à l'idée de retrouver Jake White, côtoyé d'abord avec l'équipe nationale d'Afrique du sud, puis sous les couleurs des Sharks à Durban.

Il n'en est rien, à en croire le plus jeune des deux joueurs de première ligne: Jake nous a entrainés aux Sharks une saison et nous a emmenés en demi-finale du Super Rugby, et c'est lui qui m'a donné ma première sélection avec les Springboks. J'ai un grand respect pour lui, il fait sortir le meilleur de ses joueurs. Et de façon plus importante, son palmarès parle pour lui, comme quand il a récupéré les Brumbies au fond du classement du Super Rugby pour les emmener à une finale qu'ils auraient dû gagner. J'ai très envie de travailler avec lui à nouveau.

L'approche de M. Altrad fut déterminante

Celui que beaucoup désignent comme le meilleur talonneur du monde a donc fait le choix de rejoindre les bords de la Méditerranée et le MHR. Pas si surprenant au regard de l'apparente attractivité du MHR et de l'aura de son coach champion du monde. Sauf que les choses ne se sont pas exactement faites dans cet ordre. La façon dont M. Altrad m'a considéré et sa manière de nous approcher fut un facteur déterminant dans mon choix. J'espère que c'est lui qui a fait le bon choix, pas l'inverse et que je pourrai donner de la fierté aux supporters en jouant ici, explique-t-il. Au-delà du pari sportif, on comprend donc que c'est bien l'affectif qui a pesé dans la balance, et que le fait d'être aussi voulu par le président du MHR a eu une réelle importance aux yeux des anciens joueurs de Durban.

Tout comme le fait d'avoir pu effectuer ce choix de vie ensemble. M. Altrad nous a contactés dans une période de réflexion, et à vrai dire, nous songions à prendre des chemins différents Janie et moi. Mais c'est toujours bien d'avoir son frère à ses côtés, ça rend le changement plus facile pour lui et pour moi, poursuit le talonneur.

A l'aise dans sa transition donc, tant et si bien qu'il devrait même faire ses débuts avec Montpellier dès ce samedi à Castres (18h30). Si je suis pris dans le groupe, je suis prêt, clame-t-il dans un sourire. Son frère Janie, blessé au mollet, n'aura en revanche pas ce plaisir. Le renfort du numéro 2 devrait donc faire du bien au MHR, qui peine à retrouver toute sa sérénité en conquête, point crucial pour quiconque veut aller bousculer le Castres olympique chez lui.