La réponse de Clermont

Ceux qui avaient encore en mémoire les courses, les raffuts, les magnifiques actions de la finale ont dû être nostalgiques. Ce choc, cette affiche entre Toulouse et Clermont fut âpre, intense et très disputé, mais loin d"atteindre les sommets du 28 juin dernier. La faute à ces difficultés dans les regroupements, mais aussi à de nombreuses imprécisions, au manque de réalisme auvergnat et à l"énorme défense toulousaine.

Mais oublions le 28 juin, car Clermont ne voulait pas entendre parler de revanche en accueillant le Stade toulousain. Au juste, il admettait qu'avec deux défaites en trois matchs, la venue des champions de France était un rendez-vous à ne pas manquer sans quoi la pression aurait décuplé. Alors les Auvergnats ne se sont pas montrés pingres, loin de là. Ils ont envoyé du jeu à tout va, mais ont cruellement manqué d'alternance pour déstabiliser une défense toulousaine impitoyable et irréprochable (ou presque comme sur ce plaquage sans ballon de Skrela pris de vitesse par James pour la première pénalité de la rencontre).

Vent dans le dos, les Clermontois avaient tous les arguments pour aller à dame. Mais force est de constater que les franchissements étaient trop peu nombreux. Et même quand les avants se mettaient à pilonner au ras (26e et 35e), cela ne fonctionnait pas. De quoi avoir encore un peu plus de doutes. De leur côté, les Toulousains avaient du mal à remonter le terrain même s'ils se montrèrent bien les plus dangereux dans cette première période. Sous une chandelle de Mignoni, Skrela sautait le plus haut pour servir Médard qui prenait une valise. Le jeu à la toulousaine se mettait en place, mais une motte de terre mal placée empêcha Kunavore de filer à l'essai qui lui tendait les bras. Repris, il parvenait à donner à Kelleher qui servait Skrela qui claquait un drop à la Hernandez (3-3, 30e).

Essai comme à Toulon

Humiliés en mêlée face à Bayonne, ne parvenant pas à faire parler la puissance de leurs trois-quarts malgré un score à leur avantage à la pause, 6-3, les joueurs de l'ASM se montraient plus dangereux vent de face. Situation paradoxale! En alternant jeu au pied au ras et lancement de jeu, Clermont commençait enfin à trouver la clé pour perturber le rideau toulousain. Mais manquant de réalisme, et peut-être un peu trop gourmand, l'ASM ne marquait pas... jusqu'à la délivrance signée Nalaga (55e, 13-3). Une pénaltouche mal négociée aboutissait à une mêlée fort intéressante et comme à Toulon, en ouverture du championnat, la ligne auvergnate prenait le dessus sur la défense.

Priver de bonus défensif le Stade toulousain que venait d'accrocher Skrela avec une nouvelle pénalité devenait l'objectif des Auvergnats qui tenaient là le score, le terrain et le ballon. Et c'est là que Baby a fait parler ses jambes. Pourtant perclu de crampes et sur le point de sortir sur coaching, l'ancien Toulousain passait en revue près de cinq Toulousains pour offrir une pénalité bien placée à James (16-6, 66e). En ne s'avouant jamais vaincu même avec une formation remaniée (pénalité de Heymans des 51m manquée de peu à la 76e et tentative de drop manquée par Skrela sur le gong), les Rouge et Noir ont donné du fil à retordre aux Auvergnats qui ont fait la différence sur un éclair de Nalaga.