Les Pumas ont retrouvé leur mordant

Le jeu de mots est facile, mais force est de reconnaître que les Pumas ont retrouvé leur mordant samedi dernier à Salta. Défaits à Manchester il y a près de quinze jours au terme d"un match atone et sans génie (15-37), ils ont su se rattraper pour leur retour au pays. Devant un public chauffé à blanc, ils ont retrouvé leurs valeurs de combat et de pugnacité pour empocher leur première victoire contre le XV de la Rose depuis près de trois ans (la première en Argentine depuis douze ans).

Comment ces joueurs inexistants à Old Traford ont-il réussi à faire tomber les finalistes du dernier Mondial ? Grâce à leur esprit revanchard tout d'abord. Le Puma est latin et fier. Et il a été sacrément secoué par Santiago Phelan après la mascarade anglaise. Mais c'est surtout le retour de ses guerriers les plus valeureux qui a donné à l'équipe le supplément d'âme nécessaire. Un Hernandez de nouveau magicien, des Ledesma et Alvarez-Kairelis survoltés malgré leur finale du Top 14 une semaine plus tôt, un Fernandez-Lobbe parfait dans son rôle de capitaine, ont su sonner la révolte dans le groupe. Les Camacho, Fernandez, Amorosino ou Fessia, prometteurs mais encore un peu jeunes, ont pris une autre dimension aux côtés de leurs illustres aînés.

Fernandez-Lobbe : "Une victoire importante"

Cette victoire fera date pour cette équipe. Non pas qu'elle soit particulièrement brillante. Les Anglais auraient d'ailleurs pu gagner sans que l'on crie au scandale. Mais ce groupe, qui peine à confirmer depuis sa formidable épopée du Mondial 2007, a clairement franchi un pas. Le capitaine Juan Fernandez-Lobbe confirme dans Midi Olympique : "Il reste du travail à accomplir mais cette victoire aura été très importante pour définir la personnalité de cette équipe", déclarait-il, "ravi", après la rencontre.

La nouvelle génération argentine a fait beaucoup de promesses à l'occasion de cette victoire contre l'Angleterre. Elle a montré qu'elle était capable de réagir après une désillusion, de se sublimer et d'allier intelligemment la fougue de sa jeunesse à l'expérience de ses cadres. On pourra toujours objecter que les Anglais n'étaient pas au complet, amputés des Sheridan, Vickery, Mears, Shaw, Worlsey, Croft, Ellis, Flutey et Monye, retenus par les Lions. Il n'empêche que les Argentins ont retrouvé une grande force de caractère, celle qui fait d'eux une équipe à part. Les Barbarians, qui les affrontent samedi à Buenos Aires, en savent quelque chose.