Tombés de haut

Par Rugbyrama
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Méconnaissable, le XV de France s'est incliné face à l'Argentine (12-17) vendredi soir à Saint-Denis en ouverture de la Coupe du monde. Une énorme déception... Les Pumas, heureux, font un grand pas vers les quarts de finale.

L'équipe de France n'avait jamais perdu un match de poule en Coupe du monde. Elle avait débuté son histoire par un nul, voilà 20 ans, face à l'Ecosse. Depuis, elle n'avait connu que des succès au premier tour. Les Bleus ont mal choisi leur moment pour trébucher. Ils sont tombés de très, très haut vendredi soir à Saint-Denis. En livrant leur pire match de l'année au pire moment contre cette Argentine qui ne leur réussit décidément pas, ils ont sérieusement compromis leurs rêves de gloire. Le Mondial s'est, peut-être, arrêté avant même d'avoir commencé...

Blottis dans leur bulle de Marcoussis depuis des semaines, isolés du reste du monde, et surtout de cette France gagnée par la fièvre du Mondial, les Bleus se croyaient ainsi à l'abri de la pression inhérente à l'évènement, surtout pour le pays organisateur. Il ne leur a fallu que quelques instants pour se laisser gagner par la peur de bien (ou de mal faire) une fois lancés dans le grand bain. Bilan, une entame de match très approximative, crispée et crispante, jalonnée de fautes diverses. Beaucoup plus zen, les Argentins ont bien compris leur intérêt dans l'affaire: mettre encore davantage sous pression un XV de France qui se l'était déjà bien mise toute seule.

Le coup de poignard de Corleto

Méconnaissable, la charnière Skrela-Mignoni multipliait les cafouillages, Cédric Heymans se trompait trop souvent dans ses choix... Quelques symptômes, parmi d'autres, d'une équipe à côté de son jeu, si loin des certitudes affichées au mois d'août à Twickenham, Marseille ou Cardiff. Tout le contraire des Pumas qui avaient bien caché leur jeu lors de leurs matchs de préparation. Recroquevillés dans leur camp, les Bleus accumulaient les fautes, et Felipe Contepomi les points...

Puis vint le premier vrai coup de poignard, que l'on sentait arriver gros comme un pilier argentin: sur une percée de Traille avec en relais Martin, le ballon n'arriva jamais sur un partenaire, mais sur l'amateur Agulla. Un relais de Contepomi et une offrande pour Corleto plus tard, et l'Argentine signait le premier essai du Mondial. Heureusement, le réalisme au pied de Skrela permettait aux Bleus de ne pas sombrer totalement à la pause. Pour un peu, ils s'en tiraient presque bien... N'empêche, menés 17-9 à mi-parcours, les Tricolores se trouvaient dans de sales draps.

Vaine révolte

Ainsi placé dos au mur, il ne restait plus au XV de France qu'à se mettre à jouer, à se libérer. A se révolter. Plus facile à dire qu'à mettre en oeuvre. Un magnifique groupé pénétrant sur plus de 25 mètres donnait le ton à la reprise. Mais la défense argentine, solide sur sa ligne de but, allait tenir bon et pousser l'attaque française à la faute (48e). Une première salve, suivie d'une autre, initiée cette fois par les arrières, via une relance de Rougerie (54e). Mais là encore, les Pumas, si à l'aise dans l'art de gérer un score et un match qu'ils tiennent par le bon bout, brisaient l'élan bleu. Le match avait beau changé de physionomie, le score, lui, bougeait à peine, même si Skrela ramenait les siens à cinq points à l'heure de jeu.

A 20 minutes de la catastrophe, Laporte lançait son banc plein d'avants, Sébastien Chabal en tête. Ce dernier offrait au peuple de Saint-Denis une première ruade. En vain. Plus que 10 minutes, et toujours cinq points de retard, après un nouvel échec de Michalak, aussi maladroit que Skrela. A force de gâcher de telles munitions, la France se privait d'un possible hold up.

Le miracle n'aura pas lieu. Devant un Stade de France sous le choc, l'Argentine a terrassé tout un pays, et changé la donne d'une Coupe du monde qui vient de connaître son premier tremblement de terre. Que reste-t-il aujourd'hui aux Bleus? Un point de bonus défensif, et l'espoir de jours meilleurs. Mais l'avenir tricolore s'inscrit plus que jamais en pointillés désormais...

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