Jauzion: "Se dire les choses en face"

Par Rugbyrama
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Sous le choc après la défaite face à l'Argentine, Yannick Jauzion appelle les Français à se dire leurs quatre vérités afin de repartir sur de bonnes bases. Le centre toulousain veut tout de même rester optimiste. Il veut croire que ce douloureux échec va

Quel sentiment vous habite après cette énorme désillusion?

Yannick JAUZION: Nous sommes très déçus. Tout le monde est très abattu, forcément. C'est dur d'entamer la compétition comme ça. Il faut absolument être solidaires à partir de maintenant. Il faut relever la tête. Le Mondial est loin d'être fini. Essayons d'aller de l'avant. Cet échec peut nous rendre plus fort.

Qu'a-t-il manqué à l'équipe de France?

Y.J. : Nous avons sans doute fait trop de mauvais choix, nous nous sommes trompés dans l'orientation du jeu. En seconde période, par exemple, sur le groupé pénétrant, l'arbitre laisse longtemps l'avantage. Nous n'arrivions pas à passer. Peut-être aurait-il fallu prendre les trois points à ce moment là... Nous n'avons pas été assez entreprenants, même si l'intention était là, mais de façon sans doute trop désorganisé. Il faut féliciter les Argentins, ils ont bien joué le coup et ils ont été très vaillants. Ils sautaient partout sur le ballon. J'ai l'impression que nous avons été moins présents qu'eux.

Vous avez donné le sentiment de ne pas oser...

Y.J. : C'était difficile. Les ballons étaient souvent ralentis. Après, ils ont une défense de fer. Nous n'avons pas osé écarter. Mais c'est vrai, il faut donner du mouvement au ballon pour mettre l'Argentine à mal, et nous ne l'avons fait que trop peu souvent. Après, les occasions ont été rares et, en plus, nous avons manqué de réalisme.

Certains de vos coéquipiers évoquent un excès de confiance. C'est aussi votre sentiment?

Y.J. : Je ne crois pas. Nous savions très bien que ce serait difficile, et comment l'Argentine allait jouer. La crainte, nous l'avions. Je ne pense pas qu'on soit arrivé en fanfaronnant. C'est leur avis... Peut-être ont-ils dit ça sous le coup de la déception. Ce n'est peut-être pas le sentiment de tout le monde.

Vous avez subi le poids de l'événement?

Y.J. : Non, je ne pense pas. La fébrilité, c'est eux qui l'ont provoqué, parce qu'ils ont toujours été constamment plus nombreux que nous sur les points de rencontre.

Comment se relève-t-on d'une telle déception?

Y.J. : Déjà, il faudra se dire les choses en face, évoquer tout ce qui n'a pas fonctionné. Savoir aussi pourquoi nous avons été aussi fébriles. Il reste trois matchs dans ce premier tour. A nous de les prendre par le bon bout cette fois pour se donner les moyens d'aller chercher cette première place, même si nous ne sommes plus maîtres de notre destin. Il reste une chance, il faut tout faire pour la saisir.

Comment imaginez-vous la semaine à venir à Marcoussis?

Y.J. : Je ne sais pas. Elle va être difficile, sans aucun doute. Il va y avoir des mots durs. On va se dire nos quatre vérités. Mais je crois qu'il faut passer par là. C'est un cap nécessaire. Ça va nous faire du bien.

Y a-t-il un risque d'implosion dans le groupe?

Y.J. : Non. Je suis au contraire convaincu que cette défaite va resserrer les liens. Après un match difficile comme ça, on va se souder entre nous. Il y avait déjà un bon état d'esprit dans ce groupe, il faut le garder et se servir de ce qui vient de se passer pour aller encore plus loin.

La déception est d'autant plus forte que l'attente du public était énorme. La fête se trouve gâchée, non?

Y.J. : Forcément, si. Il faut remercier tout le monde. On a senti un soutien énorme derrière nous. On aimerait tellement renvoyer la balle. Ce n'est pas faute d'avoir essayé et d'avoir voulu le faire. Nous étions surmotivés. Mais ce match, nous l'avons vraiment mal géré. A nous de montrer autre chose dès le prochain match.

Vous ne semblez pas désespéré...

Y.J. : Ce n'est surtout pas le moment d'être désespéré. A la fin du match, il y a eu un moment d'abattement. Il faut savoir relever la tête, positiver. C'est comme ça.

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