Rougerie: "J'ai mûri"

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Aurélien Rougerie, titulaire contre l'Argentine, va disputer sa deuxième Coupe du monde. Mais le Clermontois a bien changé depuis 2003. Plus mâture, plus complet, il dégage une forme de force tranquille à l'heure d'aborder l'échéance la plus importante de

Comment vous sentez-vous à quelques heures de ce choc face à l'Argentine?

Aurélien ROUGERIE : On se sent bien. A Marcoussis, nous sommes à l'écart, dans notre bulle. Nous sommes tranquilles. Il y a un mélange de sentiments, entre impatience et appréhension. On a envie que ça commence, mais on veut être bien prêt. Cette semaine, nous avons réglé les derniers détails, les placements, les montées, etc.

Comment l'annonce du XV de départ a-t-elle été gérée dans le groupe?

A.R. : D'un côté, on était heureux, nous les titulaires, mais il y a beaucoup de retenue parce que nous sommes désolés pour les huit qui restent sur le côté. Il ne faut pas montrer sa joie dans ces cas là. C'est une situation un peu paradoxale. Mais dès mardi, tout ça était effacé, oublié. De toute façon, nous sommes 30 et comme l'a si souvent répété Jo Maso en insistant lourdement, nous la gagnerons à 30 ! Je rigole, mais il n'a pas forcément tort. La compétition est longue, nous aurons besoin de tout le monde.

Jouer une Coupe du monde à domicile, ça change vraiment beaucoup de choses?

A.R. : Oui, je pense. Il y a ce fameux 16e homme. Peut-être même qu'on sera 17 tant ils sont nombreux! On a pu mesurer avec le match contre l'Angleterre à Marseille l'engouement populaire. On n'en revenait pas. Ici, à Marcoussis, on ne peut pas trop goûter à tout ça. Il faut prendre conscience de cela pour ne pas être trop surpris vendredi soir et ne pas se laisser gagner par la pression. Il faut que ce soit un plus, mais pas quelque chose d'inhibant.

En étant isolés, vous ne pouvez pas pleinement mesurer l'enthousiasme du public. C'est un manque?

A.R. : Non, ce n'est pas une question de manque. Je crois que nous avons besoin d'être à l'écart pour bien nous préparer et c'est bien comme ça. En tout cas je le ressens de cette manière, je ne sais pas pour les autres. Nous avions besoin de ça pour créer une vraie notion de groupe. Ce n'est pas toujours agréable de voir les mêmes tronches tous les jours, mais il y a quelque chose qui se passe. L'aventure humaine est importante, et elle se tisse ici, à Marcoussis.

Des liens spéciaux se sont noués?

A.R. : C'est un groupe qui vit ensemble depuis longtemps. Il y a des affinités, des amitiés, même. J'ai découvert certains joueurs, tout doucement. Bon, il y en a un qu'on a du mal à découvrir, c'est Lionel Beauxis (rires). Il ne cause pas beaucoup. Mais bon, on rigole un peu avec lui, on l'appelle Bernardo, c'est un surnom sympa, non?

Vous êtes encore jeune mais c'est déjà votre deuxième Coupe du monde. En quoi avez-vous changé depuis 2003?

A.R. : C'était il y a quatre ans, donc j'espère quand même avoir évolué. J'ai mûri. Le capitanat à Clermont m'a fait beaucoup de bien. J'ai dû prendre des responsabilités. J'avais hésité sur le moment. Finalement, je suis content d'avoir accepté. Cela m'a permis de franchir un cap en tant que joueur. C'était une charge au départ, et c'est devenu un atout.

Vous avez le sentiment d'avoir franchi un cap ces derniers mois?

A.R. : J'essaie d'apporter un maximum quand je suis sur le terrain, d'adhérer au système de jeu et d'être utile sur chaque action. Bien sûr, je fais tout pour gommer mes petits défauts, comme mon placement défensif. Je sais que c'est mon point faible. Je suis attentif à ça, j'écoute les critiques, j'enregistre les conseils. Il faut passer par là pour progresser. On parlait de 2003, je sais que j'avais beaucoup de défauts. J'en ai encore, mais je les corrige. Je veux être efficace, tout simplement.

Vous auriez préféré une entrée en matière plus douce que l'Argentine?

A.R. : Non, pas du tout. Ca va nous permettre d'entrer tout de suite dans le vif du sujet. La barre est tout de suite très haute. Ce n'est pas plus mal, car elle sera encore plus haute après. Il faudra être au taquet, dès le début.

Physiquement, le groupe possède-t-il encore une marge de progression?

A.R. : Nous avons franchi un palier cet été. Moi, je le sens. Physiquement, je ne me suis jamais senti aussi bien, aussi fort. Le groupe se sent fort. Maintenant, c'est sûr qu'il faudra aller encore plus loin. Il y aura encore des plages de physique à effectuer pendant la compétition. Avec les matchs, ce ne sera pas toujours évident. Il faudra faire l'effort, se faire violence. Mais on a une totale confiance en notre préparateur physique. Ils nous ont déjà emmenés très haut, on le suit les yeux fermés. Si après un match on est cramé et qu'il nous dit: "il faut faire un 400m", on le fera. Il faut continuer à bosser, ne rien lâcher.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?