Les raisons d'un échec

Par Rugbyrama
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Les Français n'ont jamais réussi à mettre leur jeu en place face à une équipe argentine très accrocheuse. Explications d'un échec retentissant.

. Des joueurs fébriles

Les Bleus ont vite été paralysés par l'enjeu de la rencontre. Après la bonne entame des Argentins, les Français ont cherché à se rassurer en jouant leurs premiers ballons à la main alors qu'ils se trouvaient dans leur propre camp. Un manque de lucidité crucial pour un match de haut niveau. En prenant des risques, les Tricolores ont commencé à faire des fautes de mains, à attaquer en infériorité numérique, à rendre bêtement des ballons aux Argentins. Au final, les joueurs de Bernard Laporte ont commis douze fautes de mains. En cherchant à se passer le ballon, ils ont multiplié les mauvaises passes, ce qui a favorisé les montées défensives adverses et les interceptions.

. Un jeu stéréotypé

Après une première période catastrophique (une seule occasion d'essai sur un contre de Damien Traille, 13e), les Bleus ont réussi à s'installer dans le camp argentin en deuxième période. Pourtant, les occasions d'essai ont été quasiment inexistantes. La défense argentine a parfaitement contré toutes les offensives françaises en pratiquant une montée inversée (les centres argentins coupant les extérieurs). Les Pumas connaissaient parfaitement les systèmes tricolores et les Bleus n'ont pas su trouver de solutions. Leur jeu est resté lisible comme en témoigne l'interception d'Agustin Pichot derrière une mêlée française en première période.

. Un jeu au pied défaillant

Mis sous pression en première période, les Français n'ont pas réussi à sortir de leurs quarante mètres. Acculés, ils ont fini par faire des fautes. En clair, le jeu au pied de dégagement n'a pas été performant. Il a fallu attendre la 32e minute pour que David Skrela réussisse vraiment à repousser les Argentins dans leur camp. Cédric Heymans (une fois contré) et Damien Traille ont aussi connu des difficultés dans cet exercice. Une défaillance de la part des botteurs qui doit beaucoup à la pression de la troisième ligne argentine.

. Des rucks mal maîtrisés

C'est la première raison invoquée par les Français. Ils n'ont pas su prendre le contrôle des rucks et les Argentins ont pu agir à leur guise pour retarder les libérations françaises ou pour monter rapidement sur les botteurs. Perturbés, les Bleus ont dû intervenir en plus grand nombre dans les mêlées ouvertes mais avec des sorties lentes et donc des joueurs en moins dans la ligne d'attaque, ils n'ont pas su déstabiliser le premier rideau des Pumas. Les Argentins sont roublards et ils l'ont une nouvelle fois démontré. En effet, s'ils semblaient à la limite des règles, ce sont pourtant les Bleus qui ont été le plus souvent pénalisés dans les rucks (huit fois).

. Un banc peu efficace

Bernard Laporte avait décidé d'adapter son banc à son adversaire. Un pari finalement inefficace et surtout pas acceptable pour une équipe qui veut devenir championne du monde en imposant son jeu. Avec cinq avants et deux arrières en réserve, le sélectionneur s'est vite retrouvé dans l'impasse. En effet, les Bleus dominaient en conquête mais la ligne d'attaque ne trouvait pas de solutions. Alors que l'homogénéité des vingt-deux français était un atout important, Bernard Laporte n'a effectué que cinq changements, laissant Jean-Baptiste Poux et Thierry Dusautoir sur le banc. C'est autant de cartouches de gaspillées. Il lui a été impossible de remodeler sa ligne d'attaque puisque la sortie de David Skrela l'a privé de solutions. Enfin, il a décidé de sortir deux leaders du groupe (Ibanez, Pelous) en même temps. Bizarre pour une équipe en plein doute.

. Et l'arbitrage ?

Si les Français refusaient de parler de l'arbitrage pour excuser leur non match, certains ont reconnu qu'ils n'avaient pas toujours très bien compris les décisions de Tony Spreadbury, notamment dans les rucks. "C'est toujours discutable", notait Jérôme Thion. Un autre coup de sifflet en faveur des Argentins peut être litigieux. Après le très bon maul des Bleus en début de deuxième période, Pierre Mignoni décide d'écarter mais les Bleus reculent sous la pression adverse et finissent par se faire pénaliser alors que le premier défenseur argentin était hors-jeu. Tony Spreadbury, de dos au défenseur pour surveiller le ruck, n'a pas signalé cette position illicite.

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