Les Blacks sont là !

Ceux qui ont pris du retard à la buvette avant le coup d'envoi de la deuxième rencontre de cette Coupe du monde auront raté au moins un essai. Les Blacks ont mis la barre très haute et sont partis sur un rythme de records mondiaux. Pour preuve en une demi-heure, les coéquipiers de MacCaw avaient marqué la bagatelle de six essais. Le premier d'entre eux a même été inscrit, tout un symbole, par le capitaine lui-même, par ailleurs auteur d'un doublé, après moins de deux minutes de jeu.

L'efficacité offensive des hommes en noir replongeait les Italiens dans de sombres souvenirs, les renvoyait à une époque lointaine où leur défense faisait penser à des portes de saloon. Pris de court, ils étaient perforés de toute part comme on plante un couteau dans du beurre sorti du réfrigérateur depuis deux heures...

Irréversible

Malgré leur très bonne préparation au mois d'août, les hommes de Philippe Berbizier étaient promis à l'enfer. Les fourches caudines des Blacks étaient dressées trop haut dans le ciel marseillais. Les Néo-Zélandais sont de redoutables alchimistes. Ils ont trouvé la pierre philosophale. Tout ce qu'ils touchent - ou presque - se transforme en points à défaut d'or ou d'argent.

Après avoir craint - à juste titre - le pire, les hommes de Berbizier redressaient la barre et marquaient même un essai sur interception par Stanojevic. Le duel s'équilibrait alors légèrement (la différence de points étant d'ores et déjà irréversible).

Plus ou moins atones une vingtaine de minutes, les Blacks décidaient d'accélérer de nouveau à la cinquantième minute pour franchir encore... cinq fois la ligne d'en-but. Epoustouflant. Simplement renversant. Mais, pour faire un match agréable, il faut être deux et les Italiens (malgré les mêlées simulées en fin de partie) ne lâchaient jamais prise en pensant au point de bonus offensif. Pourtant, le compteur des réalisations de la Squadra devait rester coincé à deux. Il aurait pu être de trois... Si l'arbitre Barnes, le plus jeune de la compétition (27 ans), avait accordé l'essai de l'espoir à Galon à la 78e.

Trois doublés (Sivivatu, MacCaw et Collins), un triplé (Howlett), les Blacks se sont amusés sur la pelouse du Vélodrome tout acquis à leur cause sans pour autant montrer de l'irrespect pour les Italiens.

Contrairement aux Bleus, les Blacks n'ont pas manqué leur entrée en matière.