La peur bleue

Par Rugbyrama
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Tétanisés, les joueurs du quinze de France n'ont pas réussi à mettre en place leur jeu. La pression autour de cet événement était trop grande.

L'issue de ce match d'ouverture était écrite avant même le coup d'envoi. C'est bien ce que les Argentins pensaient quelques minutes après leur victoire. Les Pumas ont pris conscience qu'ils pouvaient créer l'exploit dès leur arrivée au Stade de France vers 19 heures. "C'est Agustin Pichot qui est venu me voir", racontait le talonneur Mario Ledesma, "alors qu'il rentrait aux vestiaires pour se changer, il a croisé dans les couloirs des joueurs français qui partaient reconnaître la pelouse. Il m'a dit qu'ils étaient tout blancs et que nous pouvions vraiment faire quelque chose." Montrer des signes d'inquiétude à ces Argentins, véritables kamikazes de la Pampa, est aussi suicidaire que d'attaquer l'ascension du Mont-Blanc sans connaissance de la haute montagne. "Nous, on joue tout au mental", souriait Ledesma.

"Pas réussi à évacuer la pression"

Peur de l'événement, de mal faire, de décevoir, les quarantes premières minutes peuvent le laisser penser même si tous les joueurs français n'étaient pas prêts à le reconnaître. "Nous étions prêts physiquement et psychologiquement, affirmait Jérôme Thion. Je ne pense pas que l'enjeu puisse expliquer notre prestation." D'autres étaient pourtant moins catégoriques. "Nous étions bien pendant toute la semaine, analysait Damien Traille, puis l'événement s'est rapproché et nous avons senti de la tension. Quelque chose trottait dans nos têtes. Nous sommes complètement passés à côté. Nous avons commis des fautes de mains et des fautes sur lesquelles nous avons donné des points."

Une vision des choses partagée par le troisième ligne Rémy Martin : "Bizarrement, je pensais que nous étions bien mais nous n'avons pas réussi à évacuer la pression. Nous avons joué à l'envers." Une faillite psychologique peu rassurante pour des Français qui se trouvent maintenant au pied du mur. Sans joker, la pression sur les épaules des Tricolores sera encore plus forte au moment d'affronter l'Irlande le 21 septembre. La peur d'un scénario cauchemardesque s'est invitée sournoisement au Mondial des Bleus.

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