"Ils ne lâchent jamais"

L’Argentine est une nation mélangeant à la fois l’ambition et une grande modestie dans ce Mondial. Deux qualités que l’on attribue aux grandes équipes. Comment percevez-vous cela ?

Fernandez Lobbe : Nous, on connaît nos limites. Sur le terrain, on laisse tout. On joue beaucoup avec notre cœur. C'est la base du rugby. Si tu es ambitieux mais que tu n'es pas courageux, tu ne peux pas bien jouer au rugby. On sait qu'on a beaucoup de joueurs de qualité, qu'on joue dans les meilleurs championnats d'Europe et forcément, cela ne peut qu'élever le niveau de l'équipe nationale.

L'Irlande, votre prochain adversaire, c'est aussi un mauvais souvenir en Coupe du Monde…

F. L : Ça dépend. Si on revient en 1999, c'était bien pour moi, c'était la première fois que l'Argentine jouait en quarts de finale d'une Coupe du Monde. Maintenant, c'est vrai en 2003, on a perdu d'un petit point lors d'un match qui était équilibré en première période. Après on est passé à côté. J'espère que les trois matches qu'on a joué nous a donné de la confiance et on va rentrer sur le terrain dimanche, tout donner et tout faire pour finir premiers du groupe.

Selon vous, cela va se passer comment sur le terrain face aux Irlandais ?

F. L : On connaît la fierté des Irlandais. Ils ne lâchent jamais. Ils n'ont pas montré leur véritable valeur mais c'est une équipe qui joue très bien au rugby et donc ce sera difficile. Devant, ils ont des joueurs de qualité. Il y a O'Driscoll, ils ont un dix qui a un coup de pied énorme. Il est très difficile à marquer. On espère que dimanche O'Gara sera dans un mauvais jour. Après, nous, avec nos avants, on peut dominer les avants irlandais.

Pourriez-vous rééditer le niveau de jeu affiché contre la France lors du match d'ouverture dimanche ?

F. L : A partir du niveau que l'on a montré contre les Français, il faudra se servir de ce que l'on a produit contre eux pour l'améliorer et essayer de faire un très bon match contre les Irlandais. On verra le résultat. Maintenant, on n'aura pas de plan précis. On essaiera de les plaquer dans toutes les zones de jeu, de les bousculer pour perturber la ligne O'Driscoll-Darcy.

Jusqu'ici, vous avez un parcours idéal pour ne pas dire parfait. Est-ce qu'on peut imaginer que l'Argentine va lâcher prise contre les Irlandais ?

F. L : Non, on ne va rien lâcher. On va essayer de bien entrer dans le match, de faire tout ce qu'on a fait de bien lors des matches précédents pour gagner cette rencontre. On savait avant la Coupe du Monde que si on voulait avoir un petit espoir d'être qualifié, il fallait gagner tous les matches pour ne pas finir deuxième et tomber sur les Blacks à Cardiff. En ce moment, ils sont très, très forts. La meilleure chose pour nous est de finir premiers.

Votre capitaine, Agustin Pichot ne cesse de répéter qu'il veut soulever le titre mondial. Vous lui dites quoi. De se taire ou de continuer à rêver…

F. L : Mes parents m'ont toujours dit de rêver. Si tu ne rêves pas, tu ne peux pas te fixer d'objectifs. On est sur la route pour y arriver mais d'abord il faut gagner dimanche. D'ailleurs, on ne pense pas encore aux quarts de finale. On pense seulement à l'Irlande.