Ne pas tomber dans le piège

Anton Oliver l'assure : 1999, comme 2004 ou encore 2006 appartiennent au passé. L'histoire s'écrit au jour le jour... Très néo-zélandais comme remarque ! Il n'empêche avec Byron Kelleher, le talonneur des Blacks doit se rappeler de ce cauchemar. "Si je n'ai pas digéré ce match après huit ans, mieux vaut que j'aille consulter et vite !" Ok, sujet suivant : Les Blacks sont-ils prêts à jouer un match couperet ? Surtout contre les Bleus qui ont le don de les faire déjouer, de les mettre sous l'éteignoir quand ils s'y attendent le moins.

Sereins, les Blacks savent toutefois quelle pression nationale pèse sur leurs épaules. Le coup de force du jeu de maillots, annoncé anodin, l'atteste. Jouer en noir revêt pour eux une importance capitale. Jouer avec Daniel Carter aussi et c'est avec un énorme soulagement que les Néo-Zélandais ont appris vendredi qu'ils pouvaient compter sur lui.

Anticipation

Sereins aussi les Blacks parce qu'ils savent bien que depuis 2000 et la dernière défaite concédée devant les Bleus, ils possèdent un considérable ascendant psychologique et affichent une moyenne redoutable de 38 points contre 12.

Seules ombres au tableau, cette histoire de maillot qui a discrédité les Bleus, les Blacks et le rugby dans son ensemble. Mais aussi et surtout ce faible pourcentage de réussite au pied pour des candidats au sacre mondial : 70%, c'est peu. Mais dans ce secteur, Carter et McAlister devraient rectifier le tir à Cardiff puisqu'ils ont pu troquer les replica décriés par des ballons de matchs.

Annoncés comme suffisants depuis le début du Mondial et soignant plus leur communication et leur sponsor que leur rugby, les Blacks peuvent toutefois se targuer d'avoir passé 309 points à leurs adversaires de poule. Surtout, ils ne tombent pas des nues et savaient que ce parcours initiatique ne serait pas révélateur, et leur planning en a tenu compte.

Surtout, ils ont foi en eux. Comme l'affirme Luke McAlister, "Je pense que les All Blacks peuvent dire qu'ils sont les meilleurs joueurs du monde. C'est mon opinion en tout cas." D'autres, et ils sont nombreux, pensent comme lui.

Preuve que les Blacks ont tout prévu pour éviter le piège tendu par les Bleus ? Graham Henry, qui a annoncé sa composition d'équipe 24 heures avant que Bernard Laporte dévoile la sienne, avait anticipé la stratégie de l'occupation de terrain des Bleus. Dans le genre anticipation, Henry n'a pas non plus oublié de demander aux Gallois leur soutien... Tout est prévu, on vous le dit, pour éviter le piège.