La chance d'une étoile

Par Rugbyrama
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Le talonneur tricolore Raphaël Ibanez dispute dimanche à Twickenham avec les London Wasps la finale de la Coupe d'Europe contre Leicester. Une chance inédite de mettre enfin sa carrière en club, émaillée de déceptions, à hauteur de celle, étincelante, en

Depuis ses débuts à Dax en 1994, Raphaël Ibanez, 34 ans, qui a joué pour cinq clubs, n'a jamais disputé de finale majeure. Dans les championnats de France et d'Angleterre, il a dû se contenter de trois demi-finales, perdues, en 1996 avec Dax et en 2001 avec Castres (face à Toulouse), et en 2006 avec les Wasps contre Sale.

Alors que la Coupe d'Europe est née à un an près en même temps que sa carrière professionnelle, le Dacquois a dû se contenter en sept campagnes de deux demi-finales, perdues avec Castres contre le Munster (2002) et contre Colomiers avec Perpignan (1999). Des trophées de second rang, le Bouclier européen en 2003 avec Castres, et la Coupe anglo-galloise l'an passée avec les Wasps, ne pèsent pas lourd face à ses quatre Tournois des Cinq et des Six nations et sa finale de Mondial, et ne sont pas à la hauteur du poids d'Ibanez dans le rugby français depuis dix ans.

McGeechan : "la pièce manquante du puzzle"

Dimanche, même si son équipe ne partira pas favorite, le Français, qui devrait devenir au Mondial le talonneur le plus capé de l'histoire, a une occasion en or de remettre les choses à l'endroit. Et que sa chance arrive aux Wasps, où il a prolongé jusqu'en juin 2008, ne doit rien au hasard.

Après un passage en demi-teinte aux Saracens qui correspond à sa pause internationale, Ibanez avait été recruté car son entraîneur Ian McGeechan le considérait comme "la pièce manquante du puzzle" de son équipe. Le Français ne l'a pas déçu, semblant renaître au rugby après une période difficile."La manière dont ils gèrent les joueurs ici, est fantastique", expliquait cette saison Ibanez, qui a disputé la moitié des 22 matches de championnat de son équipe, sept comme titulaire. "Je veux croire que le choix des Wasps est pour partie à l'origine de ma résurrection".

Certes, la cinquième place de championnat, le plus mauvais classement depuis sept ans, qui a laissé les Londoniens aux portes des demi-finales, est une désillusion. Mais la saison d'Ibanez a été parfaite d'engagement, conforme aux attentes de McGeechan. "A chaque fois que je pousse la porte des Wasps, j'ai l'impression que je vais améliorer mon jeu", explique-t-il.

Les Wasps ont enregistré sept de leurs neuf défaites alors que le Français était laissé au repos ou en équipe nationale ne doit rien au hasard. En Coupe d'Europe, il n'a manqué qu'un seul des huit matches de son équipe, pour une petite blessure, à Perpignan. Ce fut la seule défaite londonienne. Ibanez a été étincelant à Castres, lors du match décisif pour permettre aux Wasps de sortir des poules après deux échecs consécutifs, tout comme il a été époustouflant en quarts de finale contre la province irlandaise du Leinster.

Pourtant, durant toute la campagne, il s'est montré prudent: "On sera en difficulté face à certaines équipes", avait-il mis en garde après le match de Castres. "Il nous manque encore ce qui fait la différence entre une grosse équipe et une qui gagne la Coupe d'Europe", disait-il après la victoire à High Wycombe sur Perpignan. Dimanche, il fera tout pour se donner tort.

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