6 Nations 2024 - Cinq choses à savoir sur Nicolas Depoortere (Union Bordeaux-Bègles), futur titulaire avec le XV de France face au pays de Galles
Nicolas Depoortere va connaître sa première sélection avec l'équipe de France et même sa première titularisation, dimanche face au pays de Galles. Une ascension vitesse grand V pour le trois-quarts centre de l'UBB, qui a toujours impressionné dès son plus jeune âge.
C'est l'une des principales informations de la composition probable du XV de France : Nicolas Depoortere devrait honorer sa première sélection avec la grande équipe de France. Le trois-quarts centre de l'UBB semble avoir convaincu le staff de Fabien Galthié et ses performances depuis le début de la saison en club parlent en sa faveur.
Formé en Gironde
Nicolas Depoortere est un pur Girondin. Né à Pessac, il a grandi à Vayres mais c'est dans le village voisin d'Izon que le futur centre a débuté le rugby, tout jeune. Très proche de son grand frère, Jules, aujourd'hui capitaine de Lormont en Fédérale 2, il n'oublie pas de revenir dès qu'il le peut dans son club formateur, là où tout a commencé. "C’est un mec qui ne se prend pas la tête et qui la garde bien sur les épaules, raconte l'aîné dans le portrait que Midol a consacré au jeune Nicolas. Il a beaucoup travaillé pour être là et il sait qu’il doit encore beaucoup travailler pour atteindre ses objectifs. Il vient me voir le dimanche quand je joue et quand nous n’avons tous les deux pas de match, nous partons voir jouer le club d’Izon, là où nous sommes formés."
Des débuts face à La Rochelle
C'est le 23 décembre 2022 que le Top 14 découvre Nicolas Depoortere. C'était à l'occasion d'un déplacement de l'UBB à La Rochelle marqué par une victoire girondine à Deflandre. Avec le numéro 22 dans le dos, le talentueux trois-quarts centre avait disputé neuf minutes. Après ce baptême du feu, ses coéquipiers lui avaient réservé un petit cadeau en décidant de lui raser la tête. C'est une autre particularité du joueur, qui en quelques années, a déjà plusieurs fois changé de coupe de cheveux, passant des longs cheveux bouclés à une coupe mulet. Vous nous permettrez de jeter un voile pudique sur ce choix capillaire.
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— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) December 24, 2022
Pour sa première titularisation en championnat, il faut avancer dans le temps. Le 25 février 2023, il débute face à Perpignan et joue l'intégralité de la rencontre. Quelques semaines plus tard, il inscrit son premier essai en professionnel face au Racing. Il enchaîne sur toute la fin de saison en prenant place sur le banc jusqu'à la demi-finale perdue face au Stade rochelais. Patient, le jeune Depoortere ? Son ancien entraîneur Frédéric Charrier raconte : "On l’avait pris pour un stage de début de saison préparatoire à un match amical, pour lequel il n’était pas dans le groupe. J’avais senti une grosse déception et il était venu me voir pour me demander des explications. Je lui ai dit : "Écoute, Nico, tu viens juste d’intégrer le groupe ; sois patient". J’avais pris l’exemple de Louis Bielle-Biarrey, qui avait intégré le groupe en 2021. J’ai senti qu’il avait vraiment envie de jouer rapidement. Il a eu une opportunité et il l’a saisie pour ensuite décoller."
- Lire aussi : "Épate par étape" : portrait du phénomène Nicolas Depoortere, centre de l'Union Bordeaux-Bègles
Ami proche de Bielle-Biarrey
En parlant de Louis Bielle-Biarrey, les deux ne se quittent jamais. Anciennement en collocation à l'époque où ils évoluaient en Espoirs, ils habitent aujourd'hui à cinq minutes l'un de l'autre. Jamais loin, donc, sur le rugby et dans la vie. En plus du talent, les deux partagent les mêmes centres d'intérêt avec un goût prononcé pour la PlayStation. Le stress ? Très peu pour eux. Après le match titanesque de Depoortere le week-end dernier face au Racing (deux essais inscrits), Bielle-Biarrey revenait au micro de Canal + sur l'ascension fulgurante de son pote. "Nico a fait un super début de saison. À l’époque, on était déjà content de jouer en U20 ensemble, en Espoirs et maintenant en pro. Si on peut le faire en équipe de France, ça serait génial. Mais à ce sujet, ce n'est pas moi qui décide." Quelques jours plus tard, cela en prend le chemin. Comme une évidence.
Champion du monde avec les Bleuets
Lui aussi est champion du monde. L'été dernier, il remportait son premier titre en équipe nationale face à l'Irlande en finale du championnat du monde des moins de 20 ans. Benoît Baby, son ancien coach chez les Bleuets, retrace : "Nico a pris le temps de se former. Il a joué le Tournoi des 6 Nations moins de 20 ans et plusieurs matchs avec Bordeaux-Bègles avant de devenir un des leaders charismatiques de notre équipe championne du monde, puis de faire un gros début de saison avec son club " Quelques mois après ce titre en Afrique du Sud, il pourrait devenir le deuxième champion du monde après Posolo Tuilagi à connaître une sélection avec la grande équipe de France (Bielle-Biarrey et Gailleton avaient été sélectionnés pour préparer le Mondial en France). Rappelons aussi que Marko Gazzotti et Théo Attissogbe ont fait des passages express à Marcoussis pour préparer le Tournoi.
Plus 13 que 12
Si à l'entraînement à haute intensité du XV de France, Depoortere portait la chasuble 12 (Fickou restant positionné en second centre), il connaît beaucoup moins bien ce poste. C'est simple, cette saison, il n'a joué qu'une rencontre en tant que premier centre lors du déplacement de l'UBB à Castres. Dans sa (jeune) carrière, il a débuté seulement cinq matchs dans cette position (dont 4 en équipe de France U20). Certes, son gabarit hors normes (1m94, 96 kilos) lui offre une large palette de jeu et peut lui permettre d'évoluer dans un registre puissant, mais il serait dommage de le réduire à cette seule utilisation. Le légendaire Philippe Sella nous le confiait, lui comme Emilien Gailleton (derrière dans la hiérarchie bien qu'appelé plus tôt en équipe de France) "ont cette présence dans la course, dans le déplacement, dans leur capacité à couvrir davantage de terrain qui les rend impressionnants", et les éloignent "du registre plus classique qu'on demande à Moefana". Il est clair que le jeune centre n'a pas le profil d'un Jonathan Danty. Il peut, en revanche, apporter bien d'autres solutions à ce XV de France qui se cherche depuis le début du Tournoi.
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