La pépite de Pro D2 – Ioane Iashagashvili (Valence-Romans) : "Jeune, je voulais devenir comme Mamuka Gorgodze"

Par Loïc Bessière
  • Ioane iashagashvili en début de saison contre le BO.
    Ioane iashagashvili en début de saison contre le BO. - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Au sein d’un VRDR auteur d’un très bon début de saison, le puissant troisième ligne centre géorgien s’est affirmé comme un rouage essentiel. Ses percussions ballon en mains et son abattage défensif ne sont, d'ailleurs, pas sans rappeler son idole Mamuka Gorgodze.

Comme arrivez-vous en France en 2019, à l'Aviron bayonnais ?

J’ai fait quelques rencontres avec les U20 géorgiens, des matchs amicaux contre la France, un tournoi en Afrique du Sud et Bayonne m’a contacté. Ils m’ont fait une proposition de trois ans et je suis venu. Pour moi, c’était une opportunité, un rêve, de jouer au niveau qui est en France. En plus, Bayonne jouait sa finale de Pro D2 contre Brive quand je suis venu signer mon contrat, donc j’étais très heureux de rejoindre ce club. J’étais content de venir en France pour progresser dans ma carrière.

Comment s'est passée votre adaptation à la vie française ?

C’était difficile, même très difficile. Avant d’arriver à Bayonne, j’avais toujours vécu avec ma famille, à Tbilissi. C’est la première fois que je vivais seul. Avec ma famille, je n’avais pas tout à faire, là oui, le ménage, la cuisine… Mais j’aime bien préparer à manger, et je me suis amélioré ici. Venir en France m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. C’est aussi un nouveau style de rugby, c’est différent ici.

Vous avez joué trois rencontres de Challenge Cup mais aucune en Top 14. Était-ce un regret ?

J'étais proche de jouer en Top 14, j’avais été 24e homme. C’était le choix des coachs. Mais le problème, c’est que je n’étais pas Jiff à l’époque, et Bayonne luttait pour le maintien, donc ce n’était pas le bon moment pour eux de me faire jouer. J’étais déçu mais je comprenais pourquoi je ne jouais pas.

Ensuite vous rebondissez en prêt à Carcassonne. Après trois matchs en début de saison, vous ne revenez plus jamais dans les 23, pourquoi ?

Là, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, pourquoi je ne jouais pas. Je ne comprenais pas. C’était une mauvaise décision que j’ai prise d’aller là-bas en prêt. Ça s’est très mal passé et je n’ai jamais joué. Pourquoi je ne jouais pas ? J’ai très souvent réfléchi à ça quand j’étais à Carcassonne. Je ne trouvais pas la réponse. Avec les joueurs, par contre, je m’entendais bien, il y avait des Géorgiens en Espoirs.

Quand vous signez à Valence à l'été 2022, étiez-vous revanchard ?

Oui, j’étais très motivé à me prouver à moi-même que j’étais capable de jouer à haut niveau. Même si c’était en Nationale, c’était mon premier contrat pro, la première fois que je jouais en pro aussi en quelque sorte. Je voulais aussi prouver aux autres, montrer mes qualités.

Cette saison vous découvrez l'enchaînement des rencontres en Pro D2 et vous faites beaucoup de dégâts ballon dans les mains.  Semblez-vous avoir franchi un cap ?

J’ai beaucoup réfléchi à ça aussi. Je me dis que c’est la première fois que j’enchaîne autant les matchs, que je joue beaucoup, j’apprends comment jouer à ce niveau et je progresse avec ça. J’aime bien porter le ballon, c’est pour ça que je joue au rugby. C’est un de mes points forts. C’est aussi le rôle du numéro huit. Les consignes du coach sont de porter le plus possible le ballon pour faire avancer l’équipe.

Lors de la première journée de Pro D2, à Montauban, le VRDR est passé totalement à côté avant de se reprendre et d'être solidement accroché au milieu de tableau. Êtes-vous étonné des bonnes performances de votre équipe ?

Je pense qu’on a été surpris à Montauban car beaucoup de joueurs n’avaient jamais joué en Pro D2, même si d'autres avaient de l’expérience. En plus, c’était à l’extérieur, à Montauban, contre une belle équipe. Je ne suis pas forcément étonné de voir l’équipe si bien classée. Lors de nos matchs amicaux, déjà, cet été, on avait montré qu’on pouvait bien jouer contre de belles équipes. Avec Valence, on se sent bien, on a très bien attaqué le championnat, on est invaincu à domicile à part le dernier contre Provence Rugby que nous étions très déçus de perdre. Au début, on misait le maintien mais avec nos qualités de jeu, on veut avoir plus, être plus ambitieux et finir le plus haut possible. Pour moi ça se passe bien, je suis heureux de jouer autant.

Vous réalisez un début de saison très abouti sur les terrains, mais pas lors des parties de cartes...

J’essaie d’apprendre les jeux français, mais c’est compliqué… La coinche, ce n’est pas facile, mais ça fait passer le temps lors des déplacements. Je n’ai pas que ça comme point faible, mais si je dois avoir que celui-là, cela ne me dérange pas (rires).

On vous a déjà comparé à Mumuka Gorgodze. Plus jeune, était-il une sorte d'inspiration pour vous ?

Oui, bien sûr, quand j’étais petit, en tant que troisième ligne, il n’y avait que lui, il était capitaine, il portait souvent le ballon, c’était pendant un moment le meilleur marqueur de l’histoire de la sélection… C’est mon idole. Jeune, je voulais devenir comme lui ! Ça m’a fait plaisir d'être comparé à lui, car c’était un très, très grand joueur. Mais il faut que je prouve que c'était mérité. Mon rêve c’est de jouer avec la Géorgie, pour mon pays, ça serait un honneur, mais il faut d’abord prouver ici que j’ai le niveau.

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