Coupe du monde de rugby 2023 - "On a tracé notre propre chemin" : Steve Borthwick et l'Angleterre tiennent leur revanche

Par Paul Arnould
  • Steve Borthwick, le sélectionneur de l'Angleterre.
    Steve Borthwick, le sélectionneur de l'Angleterre. - PA Images / Icon Sport
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C'est la résurrection pour l'Angleterre. Le pays qui a inventé le rugby était au fond du trou il y a encore quelques mois, et s'apprête samedi à disputer une demi-finale de Coupe du monde. Steve Borthwick, arrivé en début d'année après le limogeage d'Eddie Jones, tient sa revanche. 

Impossible n'est pas Anglais. Le XV de la Rose, à qui on promettait l'enfer dans cette Coupe du monde, est le dernier représentant du Nord qu'on pensait lui intouchable dans cette 10e édition de la Coupe Webb Ellis avec l'Irlande, et surtout l'équipe de France. À l'hiver dernier, après un Tournoi conclu à une triste cinquième place, l'Angleterre semblait avoir touché le fond. Elle le toucha probablement en préparation en perdant sur son terrain face aux Fidji, et en voyant des cadres se faire suspendre pour du jeu dangereux (Owen Farrell, Billy Vunipola). C'est donc sur la pointe des pieds que les Anglais débutèrent leur compétition face à l'Argentine, et ce soir-là, sans un grand George Ford auteur d'une masterclass au pied, les choses auraient été peut-être bien différentes. 

Six semaines plus tard, c'est en demi-finale qu'on retrouve nos meilleurs ennemis. Grâce à un tableau ultra-favorable, sans doute, mais aussi au profit d'une montée en puissance indéniable, combinée à une expérience en Coupe du monde historique. N'oublions pas que les sujets de sa Majesté étaient finalistes il y a quatre ans, et que parmi les 23 hommes qui feront face aux champions du monde Springboks, 13 étaient là en finale au Japon. Le sélectionneur Steve Borthwick tient donc sa revanche : "On se concentre surtout sur nous. C’est ce qu’on fait chaque semaine. Je pense qu’il n’y a que ça qui compte. L’équipe a progressé. Ce groupe croit en lui. Certains joueurs ont l’habitude du très haut niveau. Ils ont hâte, lui [Owen Farrell] le premier."

L'exploit est-il possible?

Face à l'Afrique du Sud lors de la neuvième édition, les Anglais avaient été dépassés dans le combat et dans les bases du rugby : la conquête, le jeu au sol, et le jeu en l'air. Quatre ans plus tard, si les Sud-Africains sont toujours au même niveau et l'ont une nouvelle démontré en éliminant l'équipe de France, l'Angleterre revient de très loin et affrontera pour la première fois une nation du top 5 au classement World Rugby. Les coéquipiers de Manu Tuilagi peuvent-ils réaliser l'exploit ?

"Depuis le mois de juillet, avant la compétition, je ne parle que de ce que l’on maîtrise, de notre parcours, de l’expérience que j’ai tirée de mes échanges avec d’autres entraîneurs, qu’ils soient du monde du rugby ou non, qui ont vécu une Coupe du Monde et de leur approche, a répondu Borthwick. Il fallait qu’on continue de bâtir sur nos forces et en fonction de notre plan de jeu. On ne pense pas aux autres. On a tracé notre propre chemin. C’est du court terme, donc on doit vite construire l’équipe à chaque fois. Les joueurs l’ont vite compris. On est à deux jours d’une demi-finale contre la meilleure équipe du monde. C’est superbe." Samedi, les Anglais auront tout à gagner et pas grand chose à perdre. C'est la magie de la Coupe du monde. 

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