Coupe du monde de rugby 2023 - XV de France : l’heure des cadres

Par Nicolas Zanardi
  • Pour faire face aux Boks en quart de finale, les Bleus peuvent compter sur leurs cadres.
    Pour faire face aux Boks en quart de finale, les Bleus peuvent compter sur leurs cadres. Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le
Partager :

Aux grands joueurs, les grands matchs. Les leaders du XV de France connaissent l’antienne mieux que personne et compteront bien être à la hauteur pour emmener leurs troupes, sur la pelouse du stade de France.

Ils sont arrivés au centre média de Roland-Garros et se sont assis par binômes, derrière leur pupitre. Et il faut bien dire que les images avaient de la gueule, qui représentaient ainsi alignés Gaël Fickou, Thomas Ramos, Matthieu Jalibert et Charles Ollivon. Il y avait en effet tout, sur cette estrade, pour se convaincre plus que jamais que l’exploit de vaincre le champion du monde en titre est à portée de main. De l’assurance. Du talent. Du charisme. Et surtout la sensation diffuse de quatre hommes en mission, plus que jamais décidés d’emmener les Bleus où leur destin les attend : sur le toit du monde, quel que soit l’adversaire.

« On est impatients, on a hâte de jouer et on se prépare en conséquence puisqu’on va être confronté à ce qui se fait de mieux au monde, confiait Gaël Fickou, joueur le plus expérimenté du groupe (84 sélections) à pas encore 30 ans. On essaie de tout anticiper, tout préparer. Le contexte de ce stade, on le connaît par cœur, c’est un plus pour nous. Mais après, une fois le coup d’envoi donné, on sera 15 contre 15 et personne ne pourra plus nous aider... » Une donnée que les Bleus ont d’ores et déjà pris à bras le corps à l’image du vice-capitaine Charles Ollivon. « Dans ce genre de match très violent, la clé, c’est de s’entraider les uns les autres, pointait l’actuel recordman d’essais (15) pour un avant sous le maillot tricolore. On se souvient tous du match de Marseille, ce chaos, tous ces blessés. On s’attend évidemment au même style de match parce qu’on sait la tradition sud-africaine : ils sont préparés pour marquer physiquement et mentalement l’adversaire. Pour connaître un peu Eben Etzebeth, ils n’entrent pas sur le terrain pour discuter ou jouer à la baballe... C’est leur mentalité, mais nous aussi, on a des arguments pour répondre. On sera présent. »

Combat stratégique

Présents physiquement, mentalement, et stratégiquement. Car au-delà des appels traditionnels au combat, les cadres tricolores ont aussi bien conscience du niveau tactique auquel ils devront pousser le curseur pour faire dérailler les champions du monde en titre. « On a vu leur composition d’équipe et on a été un peu surpris, ces changements ne sont pas dans leur habitude, livrait Ollivon. Ce que ça renvoie comme image, a priori, c’est qu’ils vont envoyer un peu plus de jeu que d’habitude. » des propos relayés par Gaël Fickou. « On connaît bien Reinach qui évolue à Montpellier en Top 14, et qui a énormément de qualités dans l’animation. On se doute qu’ils voudront mettre beaucoup de vitesse contre nous avec Libbok, ce sera une stratégie différente. Cela dit, des joueurs talentueux, on en joue tous les week-ends, à nous de nous préparer en conséquence. »

Et de faire valoir en premier lieu leur immense point fort de la longueur au pied, afin de cantonner le danger le plus loin possible de leur ligne d’en-but. « C’est l’une de nos grandes forces et j’espère que l’on répondra encore présent dans ce secteur, confirmait l’arrière Thomas Ramos, qui culmine actuellement à 61 points et 86,2 % de réussite sur ce Mondial. On le travaille et on l’analyse beaucoup, si bien qu’on a aujourd’hui a des joueurs capables de mettre des jeux au pied dans toutes les situations. Quand on voit Damian Penaud effectuer une passe au pied pour Louis contre l’Italie alors que ce n’est pas son point fort, cela démontre la variété de notre jeu au pied, qu’il soit rasant, long ou par-dessus... » De quoi s’avancer malgré tout avec un paquet de certitudes pour ce quart de finale, et rêver plus que jamais d’un avenir dans la compétition.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?