Georges-Henri Colombe (La Rochelle) : "C'est le médecin qui m'a dit : "Félicitations, vous êtes champions d'Europe""

  • Georges-Henri Colombe, à gauche de Paul Boudehent, revient sur cette finale de Champions Cup et évoque l'engouement rochelais pour son club.
    Georges-Henri Colombe, à gauche de Paul Boudehent, revient sur cette finale de Champions Cup et évoque l'engouement rochelais pour son club. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
Publié le Mis à jour
Partager :

Le pilier droit Georges-Henri Colombe a accepté d'évoquer sa finale de Champions Cup très particulière, lors de laquelle il marque un essai, sort sur protocole commotion, provoque un carton rouge et apprend la victoire finale grâce au médecin du club. L'ancien Racingman parle aussi de sa bonne saison et de son adaptation express à son nouveau club.

Comment avez-vous vécu les festivités avec le Stade rochelais ? Est-ce que vous vous êtes remis ?

C'est là où tu vois tout l'engouement de la ville autour de l'équipe et du club. C'est incroyable. C'est vrai que c'est une passion que je n'ai jamais trouvé à Paris, et qu'il n'y aura jamais je pense.

Est-ce que cela représente un facteur de pression ou de motivation pour vous ?

C'est clairement un facteur de motivation pour moi, et je pense, pour l'ensemble du groupe. Et dans les moments plus difficiles, il n'y a pas le risque que cela se retourne contre nous car ils poussent dans le respect. C'est le bon côté du truc : ils sont à fond derrière nous, et ce n'est que pour nous encourager, même quand les résultats sont moins favorables.

Et avez-vous pu en profiter avec vos coéquipiers ?

Avec ma commotion, je suis resté tranquille. Je n'avais pas des symptômes sérieux mais j'ai préféré prendre mes précautions. Vu que la fin de saison va être importante, j'ai préféré être tranquille. Il y en aura d'autres.

Le choc d'Alaalatoa vous a-t-il marqué ?

Pour le coup, je n'ai pas du tout simulé, je n'ai pas joué la comédie. Il m'a bien éteint !

Comprenez-vous tout de suite que c'est rouge ?

Je ne sais pas du tout puisque quand je sors du terrain, il y a pénalité contre nous. Je ne sais pas du tout où ça en est. Je vais dans le bureau du "doc", ils me font le HIA2, le test neurologue. Et après, le médecin me dit : "Félicitations vous êtes champions d'Europe".

Les tests n'étaient pas fini au moment du coup de sifflet final ?

Non, en gros je n'ai pas vu la fin du match. J'étais en train de faire les tests. C'est le médecin du club qui me dit : "On est champion d'Europe". C'est là que je suis sorti pour fêter un peu ça avec les gars.

Les anciens Racingmen Yoan Tanga et Georges-Henri Colombe célèbrent le titre en Champions Cup avec le Stade rochelais
Les anciens Racingmen Yoan Tanga et Georges-Henri Colombe célèbrent le titre en Champions Cup avec le Stade rochelais Icon Sport - Thibaut Bossenie

Quid de vos symptômes liés à la commotion ?

Dans la soirée j'ai eu des maux de tête. Le lendemain aussi un petit peu mais ça allait.

Est-ce que vous avez des antécédents ?

Des commotions aussi graves, je n'en avais jamais fait. Depuis que je suis en pro, j'en avais fait deux mais des petites. Celle-là est plus grosse.

Est-ce que vous pourrez prendre part à la demi-finale de Top 14 ?

J'ai vu le neurologue hier (mardi, N.D.L.R.), et c'est bon j'ai le feu vert. Je peux prétendre au match la semaine prochaine et c'est une bonne nouvelle.

Parfois les joueurs changeant de club connaissent un période d'acclimatation avant de se mettre au niveau. Vous, au contraire, n'en avez pas eu besoin. Comment l'expliquez-vous ?

Je parle pour moi et sûrement pour tous les autres joueurs recrutés. On a été très bien intégrés. Je n'ai pas eu besoin de temps d'adaptation, c'est comme si j'avais toujours été là. C'est assez particulier mais c'est cool.

Vous parlez d'intégration. Est-ce dans le cadre sportif ou plutôt en dehors du terrain ?

Les deux. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, on a été très bien intégré. Je n'ai pas eu de question à me poser. Dans le cadre dans lequel on vit, on ne peut que s'intégrer rapidement. L'engouement autour du club, les supporters, l'ambiance au stade... Même lors de la préparation, il y avait 3000 personnes aux entraînements ouverts au public. Tu ne peux qu'être bon avec ça. Ça te donne tellement envie de rendre ça aux gens que tu es obligé de répondre présent.

Le fait d'arriver en tant que remplaçant de Uini Atonio a-t-il enlevé de la pression à votre arrivée ?

Clairement, ça a joué d'être remplaçant derrière Uini. Que ce soit Uini, Joel ou tous les autres, on s'entraide. Et c'est plus simple de progresser dans ce cas-là.

Les deux piliers droits Georges-Henri Colombe et Uini Atonio soulèvent le trophée de la Champions Cup ensemble à Dublin devant leur public.
Les deux piliers droits Georges-Henri Colombe et Uini Atonio soulèvent le trophée de la Champions Cup ensemble à Dublin devant leur public. Icon Sport - Thibaut Bossenie

Malgré ce statut, vous avez plus joué que les saisons précédentes (916' contre 538' la saison dernière)...

C'est pour ça aussi que j'ai pris la décision de partir. J'estime que j'avais fait le tour avec le Racing 92. J'ai préféré aller voir ailleurs, et pour le coup ça se passe mieux pour moi et j'en suis très content.

Avant l'annonce de la liste des 42 (le 21 juin), ce sont vos dernières cartouches pour montrer vos qualités. Est-ce que la Coupe du monde est inévitablement dans un coin de la tête ?

C'est sûr (il sourit) ! Quand tu es joueur de rugby, tu as forcément envie de jouer pour ton pays mais ça passe d'abord par ton club. Je l'ai toujours dit : si tu es bon en club, tu as une chance d'être sélectionné. Après, je ne me prends pas la tête avec ça. On est à deux matchs de réaliser un gros truc, je reste concentré sur ça. Puis ce qui arrivera arrivera.

Comment avez-vous basculé en mode Top 14, après votre victoire en Champions Cup ?

On en a parlé après le match directement. On s'est dit : "C'est bien, on est champion d'Europe, on va bien fêter ça. Mais dès le jeudi on se remet au travail. On a quelque chose de grand à accomplir." Ce qui est passé est passé, on a réalisé une très grande performance mais ce n'est pas fini.

C'est votre régularité qui a le plus marqué cette saison. Est-ce que vous avez changé quelque chose ?

Il faut bosser et il me reste encore du travail pour être au plus haut niveau. Oui, j'ai été assez régulier mais je suis un éternel insatisfait. C'est bien mais je peux faire beaucoup mieux. Ce n'est qu'un début !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?