Champions Cup - Ronan O'Gara (La Rochelle) : "La ferveur de Deflandre est restée en moi"

Par Paul Arnould
  • Ronan O'Gara est marqué par la ferveur des supporters autour du club, alors que plus de 20 000 Rochelais feront le déplacement à Bordeaux pour la demi-finale de Champions Cup.
    Ronan O'Gara est marqué par la ferveur des supporters autour du club, alors que plus de 20 000 Rochelais feront le déplacement à Bordeaux pour la demi-finale de Champions Cup. Icon Sport - Icon Sport
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Le manager de La Rochelle Ronan O'Gara est concentré sur la demi-finale de son équipe dimanche contre Exeter. Il sent un surplus d'énergie dans son groupe au moment d'aborder le "money-time" de la saison et exprime sa fierté d'être l'entraîneur d'un club où la ferveur est si forte. 

La Rochelle jouera sa troisième demi-finale de suite en Champions Cup. Comment abordez-vous cette semaine ? 

Il y a plus d'énergie que d'habitude. Nous avons beaucoup de joueurs disponibles et il nous tarde d'être à dimanche. 

Comment ressentez-vous ce surplus d'énergie ? 

L’ambiance dans la salle m’a rappelé celle que je sentais à mon époque au Munster. Les gars sont stimulés, il y a plus d’énergie, on a hâte d’y être.

"Leps" est un des meilleurs troisièmes lignes du monde

Quelles sont les nouvelles concernant Jules Le Bail, sorti touché face à Clermont, et surtout Pierre Bourgarit, qui a des douleurs aux adducteurs ?

Jules Le Bail a des douleurs, et c'est normal car c'était un match physique contre Clermont. Nous verrons d'ici la fin de la semaine. Concernant Pierre (Bourgarit), tous les signaux sont bons mais il ne s'est pas encore testé. J'aimerais le laisser tranquille jusqu'au moment où nous devrons vraiment décider du groupe. Il travaille avec les autres talonneurs, et à ce poste nous n'avons pas de difficulté.

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Contre Clermont, Levani Botia est entré au centre. Est-ce une option pour ce week-end ?

Non. "Leps" est un des meilleurs troisièmes lignes du monde. Il jouera donc à ce poste ce week-end. 

La cohésion entre le public et les joueurs donne une réelle identité à notre équipe

En phase groupe vous disiez que votre équipe était à 70 % de son potentiel. Qu'en est-il aujourd'hui ? 

J'ai dit 70 % ? C'est la première semaine du "money time" et nous allons voir la mentalité du groupe dimanche. Il sera difficile d'avoir 23 joueurs au top mais si déjà 14 sur 23 font une grosse performance... Le match sera serré, avec beaucoup de pression et de stress pour certains, ce qui est normal. Nous devrons augmenter le curseur en termes de précision. 

Plus de 20 000, peut-être 30 000 Rochelais seront au Matmut Atlantique dimanche. Que ressentez-vous ?

Ça démontre la fierté qu'ont les supporters pour le club. Ça me marque. Je ne peux pas leur garantir que les joueurs auront le niveau que j'attends d'eux mais ce qui est non négociable, c'est qu'ils jouent avec fierté et honnêteté. Le public respecte cela, ce sont des vrais supporters capables de juger, mais qui aiment que leur équipe soit fière. La cohésion entre le public et les joueurs donne une réelle identité à notre équipe.

Cette ferveur dont vous parlez a-t-elle des similitudes avec la "Red Army" du Munster que vous connaissez bien ?

Bien sûr et c'est la raison de ma présence au club. C'est ce qui m'avait le plus choqué quand je me suis déplacé avec le Racing il y a quelques années. La ferveur de Deflandre est restée en moi et quand je suis rentré j'avais dit à ma femme : "nous devons aller à La Rochelle !". Il y a beaucoup de similitudes avec les valeurs du Munster. Nous sommes un peu différents ici. 

Ronan O'Gara et les Rochelais avant le huitième de finale contre Gloucester.
Ronan O'Gara et les Rochelais avant le huitième de finale contre Gloucester. Icon Sport - Icon Sport

Après la défaite en janvier 2023 contre Exeter, vous aviez dit que votre groupe était débutant dans cette compétition, mais qu'avec les qualités du club la progression pourrait être accélérée. La suite vous a donné raison. Qu'est-ce qu’a le plus changé à La Rochelle ? 

Je me souviens de ce match. Il était facile de savoir qui était la meilleure équipe et ce n'était pas nous. Notre environnement a complètement changé, notre quotidien, notre envie de progresser, notre humilité, notre travail aussi... Cette évolution est positive mais dans le sport tout peut très vite changer. Aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de compétiteurs et de mecs qui sont intéressés par l'envie de progresser. Nous sommes une équipe qui se respecte et qui aime jouer pour le maillot. 

Il y a quelques semaines, vous disiez que votre ligne de trois-quarts n'était pas au niveau et que les ailiers devaient être plus décisifs que votre charnière. Êtes-vous satisfait aujourd'hui ?

Le rugby a beaucoup changé et les ailiers ont maintenant plus de missions. Je prends l'exemple de Teddy (Thomas) qui découvre un nouveau système qui lui demande une plus grande implication. C'est non négociable pour moi. C'est ce qui fait la différence au haut niveau avec des ailiers capables aussi bien d'arrêter leurs adversaires que de marquer. Teddy progresse mais Jules (Favre), Dyllin (Leyds) et Raymond (Rhule) sont un peu devant lui en défense. D'un autre côté, Teddy est beaucoup plus que ça, il est tellement dangereux avec le ballon. Déterminer qui commencera et qui terminera la rencontre va être difficile. Chacun a des armes différentes mais ils ne pourront pas jouer en même temps.

Le mot "échec" ne fait pas partie de mon vocabulaire

D'un côté vous pouvez réaliser l'exploit d'arriver trois fois consécutivement en finale de Champions Cup, mais de l'autre une défaite face à Exeter ne serait-elle pas perçue comme un échec pour le club ? 

C'est un choix de langage et de comment tu vois les choses et le monde. Le mot "échec" ne fait pas partie de mon vocabulaire. J'ai toujours cette envie d'améliorer les choses mais je ne mets pas de négativité dans mon approche de la vie. C'est pareil, participer à trois finales n'est pas un argument que j'utilise avec mon groupe. Nous aurons un plan dimanche et nous y mettrons toute notre énergie. Si nous sommes performants et capables de bien négocier cette équipe d'Exeter, nous irons en finale.

Le pilier du Leinster Andrew Porter préférerait vous affronter en finale car il n'a "que des mauvais souvenirs" contre vous. Est-ce une fierté de procurer des cauchemars à une des meilleures équipes au monde ? 

C'est leur avis. Je ne suis pas concerné par les avis des autres. Moi je garde mon énergie pour mon groupe et ce qui m'intéresse c'est de faire progresser ce club, de travailler avec mon staff, d'aller boire un café avec les supporters. Nous avons un boulot à faire ici et nous prenons beaucoup de plaisir à le faire et à prendre soin de nos joueurs qui sont fiers, heureusement, de représenter cette ville.

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