Maciello : "Qui va arbitrer nos championnats si on continue à perdre nos meilleurs cerveaux ?"

Par Rugbyrama
  • Franck Maciello, DTN de l'arbitrage
    Franck Maciello, DTN de l'arbitrage
Publié le
Partager :

TOP 14 - Poite, Cardona, Garcès, Ruiz, Chalon autant de grands noms de l’arbitrage français qui ont quitté le pré pour rejoindre les gradins et intégrer les staffs de grosses écuries. Mais ces transferts posent question, l’arbitrage français ne se fragiliserait-il pas si ses meilleurs éléments continuaient de suivre le mouvement.

Le dernier en date se nomme Maxime Chalon, un visage bien connu des terrains de Top 14. Mais comme certains de ses prédécesseurs la saison prochaine, l’homme en noir ne sifflera plus les joueurs, mais les conseillera, plus précisément du côté de Brive. La liste s'allonge donc après Romain Poite à Toulon, Laurent Cardona à Bordeaux, Alexandre Ruiz à Montpellier, Cédric Clavé à Castres, Trainini à Aix ou encore Jérôme Garcès avec le XV de France. On se dit alors que ça ne peut être que bénéfique pour notre cher et tendre championnat et la fluidité de son jeu, comme nous le confirme Franck Maciello directeur national de l’arbitrage français, "Si les arbitres intègrent ces staffs on peut s’attendre à ce que les équipes fassent moins de fautes, jouent mieux avec la règle et donc faciliter notre travail.".

Et les statistiques sont là, à la mi-saison Montpellier était l’équipe la plus disciplinée du championnat avec 17% de pénalités sifflées en moins par rapport à sa saison 2020-2021, Alexandre Ruiz n’y étant sûrement pas étranger. Même chose du côté de Castres où on constate une baisse significative des fautes cyniques d’une année sur l’autre (-82%), l’effet Clavé à n’en pas douter. Bref, les exemples sont nombreux et vont dans le sens du jeu.

"Ça pose un problème sur le plan de la transmission"

Mais ces nouveaux "transferts" soulèvent aussi un problème majeur. Les arbitres ne sont-ils pas amenés à déserter les terrains pour tous se rapprocher d’un club et des raisons de stabilité économiques évidentes. Franck Maciello ne s’avoue pas encore inquiet, mais se pose une question légitime, "Qui va arbitrer nos championnats si on continue à perdre nos cerveaux ?". Celui qui a arbitré la finale du Top 14 en 2007, voit encore plus loin et évoque un héritage qui pourrait se perdre, "Il va falloir qu’on trouve des solutions, car les compétences qui sont apportées aux clubs ne le sont plus pour nos jeunes arbitres et ça casse cette chaîne de transmission que nous pouvions avoir au sein de notre fonctionnement. Ce problème attire donc toute mon attention.

Alors des pistes de solutions sont étudiées, la plus évidente : la professionnalisation des arbitres. Pour rappel très peu d’arbitres sont sous contrat, seul cinq d’entre eux possèdent à ce jour un contrat professionnel. "Le sujet de la professionnalisation de l’arbitrage est sur la table des institutions, aussi bien de la FFR que de la LNR nous travaillons avec eux pour apporter les meilleures réponses." confirme le patron de l'arbitrage français.

Une chose est sûre, la situation fait réagir les grandes institutions du rugby français qui ne semblent pas encore avoir trouvé la réponse à ces questions, Franck Maciello conclue, "La solution ne viendra pas que de l’arbitrage, tous les composants du rugby doivent se mettre autour d'une table et réfléchir.".

Par Pierre Magne.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?