Narjissi: "Sonnes n'est pas fait pour être numéro 1"

  • Top 14 - Jalil narjissi et Régis Sonnes (Agen)
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En fin d'année dernière, Djalil Narjissi (41 ans) a occupé les fonctions d'entraîneur des avants du SUA avant de claquer la porte, un mois plus tard. Il s'explique...

En novembre dernier, vous avez été nommé entraîneur des avants du SUA. Un mois plus tard, vous quittiez le club. Pourquoi ?

J'ai gardé le silence pendant des mois parce que je ne voulais pas en rajouter. Les joueurs traversent un moment difficile et avaient juste besoin d'être tranquilles. J'estime aujourd'hui que le tempo est meilleur : à deux journées de la fin, on ne me dira pas que si le club perd, c'est parce que j'ai ouvert ma bouche...

Pourquoi êtes-vous parti du club, au juste ?

La personne qui était venue me chercher (Régis Sonnes, l'actuel manager) m'avait choisi mais moi, je ne l'avais pas choisie. Entre nous deux, ça ne pouvait pas marcher.

Pour quelle raison ?

Il n'est pas fait pour être numéro 1. (il coupe) Régis (Sonnes), à l'époque où il m'entraînait à Agen (2005-2006), je l'aimais bien. Mais il était numéro 3, en ce temps-là ; il ne s'occupait que de la touche et dans ce secteur, il était compétent. Là, c'est différent.

En quel sens ?

Quand on m'a appelé en novembre, je ne suis pas venu pour faire du bricolage. Agen, c'était la colonie de vacances... Il n'y avait pas de rigueur, pas d'autorité... Les joueurs devaient même crier " banzaï " après chaque séance vidéo... Vous vous rendez compte ? " Banzaï " ! Comme dans le film de Coluche ! […] Taper sur les joueurs aujourd'hui, c'est trop simple. Car ils ne peuvent endosser toute la responsabilité de cette saison catastrophique.

Régis Sonnes, qui a connu des succès en d'autres lieux, a peut-être simplement une philosophie différente de la vôtre...

Chez lui, tout est axé sur le plaisir, le bien-être des joueurs... Mais quand tu as la tête à l'envers après vingt défaites, il faut autre chose et à Agen, c'était un électrochoc qui était nécessaire. […] Tous les deux, on n'était pas d'accord : j'ai préféré partir avant qu'il ne se passe une catastrophe.

Développez, s'il vous plaît...

A l'entraînement, ça bossait... Mais bon... Quand tu es chef, tu ne peux pas être pote avec tes joueurs, voilà tout ! Pour moi, c'est Christophe Deylaud qui aurait dû avoir ce poste ; seul lui aurait pu sauver ce qui pouvait encore l'être. Parce que Deylaud, c'est un patron.

Qu'auriez-vous fait à la place de Régis Sonnes, vous ?

Je ne suis pas Superman mais je savais que le problème de l'équipe était mental et que c'était là-dessus qu'il fallait insister. Le groupe de leaders qui a explosé en cours de route, il fallait le reconstruire. C'était la priorité.

A votre départ, le SUA a dit à juste raison que vous n'aviez pas tous les diplômes pour coacher...

(il coupe) Le diplôme, c'était un faux problème. Quand on est venu me chercher, j'étais en cours de formation, il me restait deux modules à valider (à Marcoussis) et, comme l'ont fait Mathieu Blin, Mauricio Reggiardo ou d'autres avant moi, je les aurais validés en cours d'année.

* Avant publication, nous avons contacté Régis Sonnes afin de lui donner la possibilité de répondre aux critiques de Djalil Narjissi. L'actuel manager du SUA n'a pas souhaité commenter.

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