Yobo : "Neuf matches pour continuer à exister..."

Rugbyrama : Jimmy, si vous ne veniez pas pour faire tomber le RCT à Mayol, vous espériez au moins vous rassurer. Ce n'a pas du tout été le cas...

Jimmy Yobo : Nous savions que ça allait être super compliqué et nous n'avions pas la prétention de venir battre Toulon... Mais nous voulions au moins revenir sur de bonnes bases, après la lourde défaite contre la Section (ndlr Pau, 5-40) à Jean-Bouin... Nous voulions relever la tête... Malheureusement nous n'avons pas su endiguer les attaques toulonnaises...

Comment se relève-t-on d'un deuxième revers aussi lourd ?

J.Y. : L'important c'est de ne pas se désunir. Il va falloir rester ensemble, en équipe. Que ce soit le staff, les joueurs et les supporters, il va falloir s'accrocher jusqu'au bout. Maintenant, on doit se serrer les coudes. Nous avons besoin de tout le monde. Il nous reste neuf matchs pour continuer à exister... Ça va être dur, car que ce soit Agen ou Brive ça pousse derrière nous... Mais nous sommes prêts.

Que vous manque-t-il, si ce n'est pour battre Toulon, au moins pour retrouver votre rugby ?

J.Y. : Depuis le début de saison, le groupe manque un peu de confiance. Nous avons de bons joueurs, un collectif talentueux, mais nous n'arrivons pas à enchaîner. Le jour où la confiance reviendra, je pense qu'on fera le match parfait et qu'on basculera sur une dynamique plus positive... Mais pour l'instant nous en sommes très loin.

C'est à dire ?

J.Y. : Aucun détail ne tourne en notre faveur.... Cet après-midi, sur les chandelles, quand c'est statistiquement du 50-50, nous ne récupérons pas le ballon... Nous manquons des choses évidentes... Puis c'est un cercle vicieux. Ce sont pleins de petites choses qui nous empêchent de retrouver notre rugby... Ça fait chi**, parce qu'on se bat, on s'accroche, mais ça ne veut pas nous sourire.

Ce n'est donc pas l'état d'esprit ?

J.Y. : Parfois nous n'avons pas répondu présents et là, on pouvait blâmer notre état d'esprit. Mais face à Toulon on ne peut rien se reprocher. Tout le monde s'est envoyé. Mais nous sommes tombés face à un adversaire qui nous était supérieur et qui, justement, avait cette confiance, cette réussite...

Et comment récupérer cette fameuse confiance ?

J.Y. : En enchaînant les matchs, les victoires et en croyant en nous. Puis il faut qu'on retrouve le plaisir de jouer. Ça reste du rugby, et quand on fait des matchs comme celui-ci... Je peux vous assurer qu'aucun mec n'a passé un bon moment sur la pelouse. Et c'était pareil contre Pau... Donc il va falloir se poser les bonnes questions et rapidement sortir la tête de l'eau...

Quels leviers allez-vous activer pour le match de la peur qui vous attend à Jean-Bouin contre le SU Agen, la semaine prochaine ?

J.Y. : C'est un tournant pour nous. D'abord, il y a Agen mais également les deux suivants (ndlr à Oyonnax, contre Castres à domicile). Ces trois matchs vont faire basculer notre saison du bon ou mauvais côté... Nous nous étions fixé un objectif sur quatre matchs, pour tenter de s'éloigner de cette zone dangereuse... Après cette déroute, nous avons grillé un joker et il nous reste trois matchs pour l'atteindre. Nous savions depuis plusieurs semaines que ces trois rendez-vous seraient précieux. Ils le sont d'autant plus ce soir. Nous sommes dos au mur. C'est une question de vie ou de mort pour ce groupe et on ne lâchera bien.

Sur quoi allez-vous insister cette semaine ?

J.Y. : Sur notre jeu. On doit être capable d'avoir le ballon davantage et d'occuper mieux le terrain. On doit faire un match plein, qui nous donnera un peu de confiance à l'entrée d'un sprint final qui s'annonce des plus dangereux...

Ce soir, en fonction des résultats d'Agen et Brive, le Stade français pourrait être barragiste...

J.Y. : Nous sommes à quelques riens de la zone rouge et il n'y a pas un mec qui n'y pense pas... Comme vous le dites, ce soir, nous pourrions être relégables... Vous imaginez ? Maintenant, les choses sont simples. Il faut assumer et prendre notre situation à coeur. Si on ne pensait pas au maintien, on se mentirait. Donc on le regarde et on sait ce qu'il nous reste à faire. Nous n'avons aucune marge, alors il ne nous reste qu'à tout donner... On fera les comptes au soir de la 26e journée...