Nicollin et le rugby, une histoire d'amour si particulière...
CARNET NOIR - Jeudi, l'emblématique président du club de football de Montpellier, Louis Nicollin, est décédé d'une crise cardiaque à 74 ans. Si depuis 1974, il a construit son équipe et l'a menée jusqu'au titre de champion de France en 2012, il n'a pas eu la même réussite lors de ses engagements dans le rugby avec l'ASBH et le MHR.
C’est un grand homme du sport, et particulièrement du football qui s’en est allé, jeudi soir. Louis Nicollin, l’emblématique président du MHSC, est décédé d’une crise cardiaque à 74 ans. S’il est principalement lié au ballon rond, "Loulou" l’a également été au ballon ovale. Dans les années 70 tout d’abord, où il fût pilier pour le club de Palavas-les-Flots. Cette même période où Béziers marchait sur le rugby français. Mais à ce moment-là, le natif de Lyon est davantage préoccupé par le développement du club de football de Montpellier que par la domination du voisin biterrois sur l'ovalie française.
Un trou de 10 millions de francs à combler
Ce n’est que près de 30 ans plus tard qu’il arrivera à la tête du club aux onze boucliers de Brennus, à l’heure où l’ASBH est en proie à de grandes difficultés financières (10 millions de francs de déficit, soit 1,5 millions d’euros, ainsi que des dettes à l’URSSAF), se muant en véritable sauveur du Saint-Etienne du foot comme il se plaisait à la dire. Car le 3 mai 1999, malgré une victoire contre Auch au stade de la Méditerranée (34-7), le club dirigé par Henri-Paul Puel est relégué en Élite 2.
Mais qu’importe, la rumeur de reprise par Nicollin a déjà fait tout le tour des tribunes. Après le match, on écoutait Radio France Hérault et ils annoncent Nicollin à Béziers. Punaise, on criait partout. On était relégué mais on était heureux, se souvient Sébastien, supporter présent ce jour-là. L’arrivée du président de l’entreprise de nettoyage urbain éponyme sera entérinée le 8 mai de la même année. La présidence est confiée à l’un de ses deux fils, Olivier.
Tout le monde croyait au Brennus...
L’ASBH va alors enfin entrer dans l’ère du professionnalisme. Dès la saison suivante, le club est champion de France haut la main (24 victoires, 2 nuls, 2 défaites) et remonte en première division. Il y passera cinq saisons, s’offrant même un passage sur la scène européenne, lors de la saison 2002-2003. Le club se structure et se développe à tous les niveaux.
Mais malgré des renforts de poids (Dourthe, Mignoni, Dubois, Hall, Labit, Privat, Quesada…), les révélations de Szarzewski et Nyanga et des entraîneurs comme Hyardet ou Elissalde, les Biterrois ne feront jamais mieux que deux qualifications en Play-Offs en 2001-2002 et 2003-2004, n'accédant jamais en demi-finale :C’était un Boudjellal. Il voulait faire parler. Il voulait des mecs connus. À cette époque, tout le monde croyait au Brennus. On y aura cru quand même.
Car l’aventure n’ira pas plus loin. À la fin de la saison 2004-2005, l’ASBH est reléguée en Pro D2. Et jamais le club ne remontera, malgré deux demi-finales jouées et perdues (contre Albi 25-20 en 2006 et Dax 18-6 en 2007). En mai 2008, après avoir échoué à la 6e place, Louis Nicollin jette l’éponge et se retire de l’ASBH, libérant l’ensemble des joueurs de leurs contrats.
Le chef d’entreprise reproche alors au maire de l’époque, Raymond Couderc, de ne lui offrir aucun retour sur investissement ou aide : On a attendu 10 ans, jamais rien n’est venu. Je m’en fou de pas avoir fait les poubelles ni le nettoiement de Béziers. Mais au moins qu’il nous donne une subvention. On avait rien. Il fallait qu’on paye tout, confiait-il à nos confrères de France 3. Le chapitre Nicollin, qui aura tant fait rêver, se referme alors dans la sous-préfecture de l’Hérault. Et depuis, toujours circule dans la cité de Paul-Riquet la rumeur (ou l’espoir) d’un retour du "poubelaïre" aux commandes de l’ASBH.
Nicollin, "le sauveur" du MHRC
Mais Louis Nicollin est aussi lié au club de Montpellier. Étant très longtemps l’un des plus gros sponsors du MHRC, le groupe de l’entrepreneur montpelliérain deviendra, entre fin février et fin mai 2011, actionnaire majoritaire, après la nomination d’Olivier Nicollin à la tête du conseil de surveillance en juillet 2010. Trois petits mois avant l'arrivée de Mohed Altrad. Une arrivée qui déplaît à "Loulou", clamant à l'époque que c’est moi qui ai sauvé le club cet hiver [en 2011]. S’il avait dans un premier temps conservé des parts dans le club, il a par la suite retiré tout engagement (actionnariat et partenariat) auprès du club à la fleur de Ciste. Question de relation avec l’entrepreneur en matériels pour le bâtiment.
Sans réussite avec le ballon ovale, Louis Nicollin était davantage destiné au ballon rond, là où il aura gagné le championnat de France, la coupe de France ou encore le championnat de deuxième division. Mais qu’importe le palmarès de l’homme, son nom restera gravé à jamais dans l’histoire du sport français.
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