Best: "Je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de terminer mes études..."

  • Jonathan Best, troisième ligne de Grenoble
    Jonathan Best, troisième ligne de Grenoble
  • La blessure à l'oeil de Jonathan Best - Toulon Grenoble - 31 août 2013
    La blessure à l'oeil de Jonathan Best - Toulon Grenoble - 31 août 2013
Publié le Mis à jour
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Blessé sérieusement à une épaule lors d’un match de préparation cet été, Jonathan Best espère pouvoir rejouer avant la fin de la saison. En attendant, il ne reste pas inactif entre les soins, les conseils qu’il prodigue dans les clubs et ses études notamment. Le troisième ligne a évoqué pour Rugbyrama sa situation personnelle, le FCG et son avis sur le Top 14.

Sa blessure

"Je me suis fait une rupture des tendons de l’épaule deux semaines avant la reprise du Top 14. Je suis à quatre mois pile après l’opération. J’avais eu quelques complications au début parce que je m’étais cassé la gueule (sic) un mois après l’opération. Ça avait tiré sur le matériel, j’avais une vis qui était sortie de sept millimètres. Tout est rentré dans l’ordre. Cela semble se consolider comme il faut. C’est plutôt du positif. Je n’ai pas eu à retourner sur la table d’opération. Mon chirurgien pense qu’il me reste quelques mois à attendre avant de retrouver les terrains, mais moi par rapport au ressenti de mon corps, j’espère que je serai rapidement de retour, dans deux ou trois mois si tout se passe bien. Il va falloir que je remuscle mon bras et mon épaule pour être prêt pour les compètes. Je ne veux pas me mettre trop de pression mais c’est vrai que dans un petit coin de ma tête, il y a cette idée qui trotte depuis un petit moment de pouvoir rejouer avant la fin de saison."

Je trouve que c’est presque une mission pour les rugbymen pros. On doit transmettre ce que l’on a appris

Des visites dans les clubs

"Cela fait six ans que je m’occupe de collectifs. En trois ans, je suis allé voir près de 50 clubs, de Besançon, dans le Doubs, au Queyras, dans les Hautes-Alpes. Je trouve que c’est presque une mission pour les rugbymen pros. On doit transmettre ce que l’on a appris. Le rugby pro vit grâce au rugby amateur. Cela fait des semaines chargées, mais j’ai un peu de temps en ce moment parce que j’ai des entraînements aménagés. Tous les soirs de la semaine dernière, j’étais pris: à Saint-Egrève, Voiron, avec les filles de Sassenage, celles de Saint-Martin (Isère). Je tourne un peu à droite à gauche, à la demande des clubs, parce que cela me fait plaisir et que je trouve que c’est normal. […] Le seul conseil, c’est de leur dire que quand on joue au rugby, il y a jeu, c’est-à-dire prendre du plaisir entre copains, surtout chez les gamins. On a trop tendance à juger un gamin sur sa performance. Moi je crois qu’il faut le juger sur sa progression."

Ses études à la fac

"Je fais un Master 2 de Stratégie économique du sport et du tourisme, à la faculté d’économie sur le campus de Saint-Martin-d’Hères (Isère). Je suis dans ma dernière semaine de cours à la fac avant de rebasculer vers des cours par correspondance. C’était une vraie bouffée d’oxygène. Ça a permis de ne pas trop cogiter sur ma blessure et ne pas me dire que j’étais poissard. J’ai découvert un autre environnement. Ça m’a aussi donné envie de revenir sur les terrains parce que je me rends compte par l’intermédiaire des personnes que j’ai pu rencontrées à la fac, que le FCG rassemble beaucoup de monde autour de lui. J’ai hâte maintenant de retourner sur le terrain et aussi de pouvoir valider mon année à la fac, comme ça, ça me permettra d’avoir un bagage universitaire le jour où j’arrêterai le rugby. Finalement cette blessure a peut-être été un mal pour un bien parce que je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de terminer mes études si je ne m’étais pas blessé."

La blessure à l'oeil de Jonathan Best - Toulon Grenoble - 31 août 2013
La blessure à l'oeil de Jonathan Best - Toulon Grenoble - 31 août 2013

La première partie de saison de Grenoble

"Je suis forcément satisfait que voir que cela marche bien. Après, c’est encore plus rageant de manquer ça. Par rapport à toute la préparation qu’on avait pu faire cet été, je ne me faisais pas trop de soucis pour nous cette saison. On a eu pas mal de blessés à une période, les joueurs ont quand même réussi à gagner des matches importants. Tous les nouveaux ont apporté une plus-value importante à l’équipe. Il n’y a pas de stars, tout le monde travaille. […] C’est une période charnière actuellement. On sait ce qui nous attend sur la fin du calendrier: on reçoit les grosses équipes et on se déplace chez des équipes de notre niveau. Si tout se passe bien, cela peut être très positif, si cela se passe mal, ça peut se terminer de façon compliquée. L’année dernière, au 15 février, on était quatrièmes et on a fini onzièmes. Dans un coin de leur tête, je pense que les gars ont conscience de ça. Maintenant, le jeu est différent de ce qu’on produisait les autres années. Gagner à Toulouse, ça été un super exploit, j’aurai aimé le vivre pour me rappeler les émotions de la victoire à Toulon l’année dernière. Il y a plein d’enseignements à tirer de ce début de saison, peut-être quelques tactiques à modifier de temps en temps, mais dans l’ensemble l’équipe a l’air de bien rouler. C’est super pour tout le monde."

Le Top 14 est sacrément rude aujourd’hui. [...] Dans l’intensité, il y a des choses assez hallucinantes. Je crois que le rugby est le sport qui a le plus évolué sur les quatre ou cinq dernières années

FCG-Stade français vendredi soir

"Aujourd’hui, il ne reste plus que deux équipes invaincues à domicile, le Stade français et nous. Je pense que le Stade français aimerait bien être la dernière équipe à rester invaincue et donc venir gagner chez nous. Nous qui jouons le bas-milieu de tableau, on sait qu’il faut rester le plus longtemps possible invaincu à domicile. Il y a eu les deux matches contre Rovigo (en Challenge cup), où pas mal de jeunes ont joué. Ça a permis aux titulaires en championnat de se reposer. C’est toujours à double tranchant : ils n’ont pas joué pendant trois semaines mais ils ont eu du temps pour se reposer. Il faut engranger un maximum de points maintenant avant d’avoir un calendrier retour qui risque d’être un peu plus complexe à négocier."

Son avis sur le Top 14 

"Le Top 14 est sacrément rude aujourd’hui. Bien malin celui qui pourra dire qui va se qualifier, terminer premier ou qui sera dans la charrette. Je vois des équipes qui progressent. Dans l’intensité, il y a des choses assez hallucinantes. Je crois que le rugby est le sport qui a le plus évolué sur les quatre ou cinq dernières années. C’est un sport attractif, les gens adorent le rugby, autant qu’on en profite, qu’on surfe un peu sur la vague. Tout le monde se renforce, cela élève le niveau. J’ai envie de dire que le championnat est équilibré même si on sait qu’il y a plusieurs vitesses. Quand on voit ‘Oyo’ capable de gagner au Racing, des résultats comme ça… C’est un des rares sports où il peut y avoir encore des surprises, c’est ce qui le rend différent des autres."

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