Brive au révélateur

Brive a réussi son entrée en matière. Pour la première fois depuis la saison 2005-2006, le club corrézien a entamé sa campagne en championnat par un succès. Et les Brivistes y ont mis la manière contre Montpellier (30-9). "L'objectif comptable est rempli, c'est ce qu'on voulait. Concernant les ingrédients qu'on voulait mettre dans cette rencontre, c'est également rempli", se réjouit le manager Laurent Seigne. Cerise sur le gâteau, ses hommes abordent la deuxième journée en position de leader grâce à leur bonus offensif acquis dans les dernières minutes. Pourtant, au moment d'aller affronter le Stade toulousain, la performance reste à relativiser. Est-ce les Brivistes qui ont été solides ou leurs adversaires qui ont été faibles ?

Montpellier, qui avait choisi de laisser plusieurs cadres au repos pour cette rencontre, a rendu une copie si triste qu'il est bien difficile d'évaluer le niveau réel de la prestation corrézienne. Laurent Seigne en est conscient : "Ce n'est qu'un match. Il ne faut surtout pas emballer le moteur. Chaque week-end, ce sera remis en question. On n'a vraiment que du lourd qui arrive". Et comment ! Après Toulouse, ce sont Clermont et Perpignan qui se dresseront sur le chemin des Corréziens. Autant dire que dans trois semaines, ils en sauront beaucoup plus sur leurs capacités. Auteur d'un recrutement ambitieux, le club briviste apparaît comme un sérieux outsider. Et ne cache pas ses objectifs : finir à nouveau dans les six premiers, voire essayer de concurrencer les ténors du Top 14. Reste à savoir s'il en a les possibilités. En ce sens, le révélateur toulousain arrive peut-être au bon moment. "Ce sera forcément un test intéressant. C'est bien de jouer ce genre d'équipes très vite".

La défaite de l'an passé en tête...

La question est donc de savoir si, après ses débuts encourageants, Brive pourra rivaliser avec les meilleures équipes du championnat. Simple coïncidence… L'an passé, quand les Corréziens, 5e début avril, semblaient pouvoir se mêler à la lutte aux demi-finales, ce sont les Toulousains qui, à Amédée-Domenech, les avaient ramenés sur terre (défaite 10-42). Et leur avait fait prendre conscience du chemin qui les séparait encore des premières places. Ce match est toujours dans les mémoires : "L'année dernière, avant que les Toulousains arrivent à Brive, on pensait qu'ils n'étaient pas dans une bonne dynamique. 80 minutes après, nous les avions mis dans une super dynamique", se rappelle le manager. Cette fois, si les "noir et blanc" font profil bas, ils comptent bien passer l'obstacle. Ou du moins prouver qu'ils ont changé de dimension.

"Nous irons là-bas pour faire la meilleure prestation possible et donc pour gagner. De toute façon, nous ne lâcherons aucun match, que ce soit à domicile ou à l'extérieur ", lâchait l'ouvreur Luciano Orquera, il y a quelques jours, du bout des lèvres. Mais du côté de Toulouse, les internationaux sont de retour. Clerc, Médard, Dusautoir, Heymans et autres… Même en l'absence de Frédéric Michalak, blessé à la cuisse, Guy Novès devrait donc sortir l'artillerie lourde. Et après une performance mitigée à Montauban marquée par un succès à la dernière seconde, les Toulousains auront certainement envie de faire respecter la hiérarchie établie. Une hiérarchie que les Brivistes rêvent secrètement de bousculer… Ce qui est certain, c'est que samedi, ils connaîtront leur premier véritable examen de la saison.