Biarritz aux pieds d'argile

Par Rugbyrama
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L'heure semblait à la guérison. Trois places gagnées en cinq rencontres, une seule défaite en autant de matchs et une prestation convaincante face à Clermont. Pourtant, les Biarrots sont retombés dans leurs travers à Montpellier. Preuve que l'équilibre basque est encore fragile.

Au-delà de la déception qui a accompagné la défaite à Montpellier (12-9), c'est surtout la manière qui a inquièté. "On avait redonné de l'espoir à pas mal de monde et on se retrouve à stagner ". L'analyse de Laurent Rodriguez, manager du BO, à l'issue de la rencontre, résume parfaitement le sentiment amer qu'a laissé cette désillusion. Après un début de saison calamiteux, le club basque paraissait sur le chemin de la rédemption. Tant au niveau des résultats, avec des succès probants face à Toulouse ou Clermont, que de celui du jeu observé. Et patatra... Le voilà stoppé dans son élan ! "Tout se passait bien. Nous avions réussi à revenir au classement, nous étions dans une forme ascendante et nous nous sommes pris les pieds dans le tapis à Montpellier", regrette Benoît August. Un faux pas que beaucoup de joueurs n'arrivent pas à expliquer. " D'une semaine à l'autre, nos matchs ne se ressemblent pas", constatait Nicolas Brusque à chaud.

Un effectif restreint ?

Première raison toutefois invoquée du côté des Biarrots : l'absence de plusieurs joueurs cadres. Aux départs d'Harinordoquy, Traille, Thion ou Barcella avec les Bleus est venue s'ajouter la blessure de leur joueur en forme, Dimitri Yachvili, victime d'une agression après seulement douze minutes de jeu à Monptellier. "Nous avons vu la différence entre des titulaires à part entière et leurs suppléants", assénait Rodriguez. Biarritz n'aurait donc pas un effectif assez riche, comme peut s'en targuer Toulouse, pour traverser les périodes de doublons sans encombre. Mais cette seule explication ne suffit pas à tout pardonner. " L'agression sur Dimitri aurait dû susciter un sentiment de rébellion pour le venger et aller chercher une victoire. Mais nous sommes restés amorphes", se désolait même Romain Cabannes.

Au-delà, ce revers démontre certainement la fragilité des Basques. Boitillant depuis maintenant plusieurs années, Biarritz est une formation convalescente même si son talonneur se refuse à le reconnaître : "Je ne crois pas que nous soyons fragiles. Cette défaite ne veut rien dire car d'autres clubs perdront sur le terrain de Montpellier". Certes, mais la rechute inattendue, et surtout le manque de réaction observé, a de quoi inquiéter. Beaucoup se refusent encore à l'admettre mais alterner périodes d'euphorie et grosses déceptions est peut-être tout simplement le signe d'un ancien cador devenu équipe moyenne du championnat.

L'Europe remise en cause ?

Autre conséquence de la défaite en terres héraultaises : les chances de qualification pour la prochaine H Cup sont à présent hypothéquées. "Ce soir, tous les efforts que nous avions effectués pour revenir dans la course à l'Europe viennent de tomber à néant", s'inquiétait Cabannes juste après la rencontre. Un brin exagéré mais pas totalement faux. Relancés un temps dans cette fameuse course, les Biarrots ont incontestablement perdu du terrain face à leurs concurrents directs, tous victorieux le week-end dernier, et se retrouvent à neuf points du 6e, Montauban. Mais August préfère rester optimiste : " La qualification européenne est toujours l'objectif prioritaire du club. Rien n'est fini, nous n'en sommes pas si loin". Cela passera par une guérison définitive...

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