La forteresse Du Manoir?

C'est encore l'été à Montpellier. Dans le sillage des deux dernières saisons, qui ont vu le MHRC franchir les paliers du Top 14 un à un, le club héraultais vit un début de championnat conforme à ses nouvelles ambitions européennes. Troisième du classement avec trois victoires en quatre rencontres, la bande à Louis Picamoles s'apprête à vivre un week-end grisant avec la venue de Perpignan, qui la précède d'un rang dans la hiérarchie. Une nouvelle victoire à domicile permettrait aux Montpelliérains de s'ancrer dans le premier quart du tableau.

Ce serait aussi la meilleure façon de confirmer que, chez eux, les hommes de Didier Nourault sont durs à bouger. Depuis l'inauguration de leur stade Yves-du-Manoir, au début de la saison précédente, ils ont disputé 15 rencontres à la maison, pour un bilan très flatteur: 12 victoires, 3 défaites. Seul hic, ces trois revers sont intervenus face à trois ténors, Biarritz, Clermont (pour une mémorable claque (14-56) et Paris. Cette année, le MHRC veut donc passer un cap supplémentaire en domptant les gros. Toulouse, certes encore en rodage, en a fait les frais dès la première journée. C'est maintenant au tour de Perpignan de relever le défi. "Nous avons envie de gagner tous nos matchs dans notre nouveau stade pour marquer notre territoire, pour rester maître chez nous" , prévient Nourault.

Relever le défi physique

Pour s'offrir l'Usap, Montpellier veut rester dans la lignée de ce qui a été produit la semaine passée face à Montauban (32-10), tout en haussant encore d'un ton. "Cette victoire nous a confortés dans nos options et notre niveau de jeu, a expliqué l'entraineur héraultais à l'AFP. L'équipe s'est prouvé à elle-même qu'elle pouvait attaquer ensemble, défendre ensemble, qu'elle pouvait produire du jeu dans une dimension collective. Ce demi-finaliste du dernier championnat est d'un calibre supérieur à Montauban." Un nouveau test, en somme, idéal pour jauger du degré d'ambition que pourra afficher le MHRC.

Tout laisse à penser que la valeur montante du championnat a les moyens de répondre présent. Fort d'un effectif stable et habilement renforcé à l'intersaison (O.Smith, Brana…), le collectif tourne déjà presque à plein régime. Et les ex-espoirs du club devenus leaders assument leur statut, à l'image de Fulgence Ouedraogo, François Trinh-Duc ou Louis Picamoles, remarquables en cette entame de saison. Maintenant, c'est physiquement que Montpellier doit répondre au défi proposé par les poids lourds du Top 14. Didier Nourault ne l'ignore pas. "Nous devrons relever le défi physique pour prétendre à un succès, confirme-t-il. A partir d'une conquête solide, nous devrons mettre en place notre jeu, imposer notre rythme. Cette rencontre devrait se jouer sur des détails."

Il flotte en tout cas comme un parfum d'excitation sur la cité héraultaise. Plus que la perspective de la deuxième place, encore anecdotique à ce stade du championnat, c'est bien la possibilité d'épingler un nouveau candidat au Brennus qui aiguise les appétits. Didier Nourault, encore: "Nous nous préparons pour jouer des matchs comme ça. A savoir dans un stade coloré, dans une chaude ambiance. Les joueurs sont très concentrés. Ils ont manifesté beaucoup d'envie tout au long de la semaine." Du talent, de l'allant, de l'envie. Montpellier a les ingrédients pour se sentir plus fort que jamais dans son antre de Du-Manoir. Perpignan est prévenu.