Au fer rouge et noir

Par Rugbyrama
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En s'imposant avec la manière à Paris samedi, le Stade toulousain a incontestablement marqué les esprits. Les champions de France tiennent là le match référence qui leur faisait encore défaut cette saison. Pas de doute, ils ont les moyens de leurs ambitio

Dans le roman d'une saison, certaines pages marquent plus que d'autres. Le huitième chapitre de l'exercice en cours, à n'en pas douter, restera ainsi un des plus importants pour les Toulousains. De ceux qu'on n'oublie pas et sur lesquelles on peut bâtir. Après tout, on ne s'impose pas tous les jours au Stade de France contre le Stade français. D'ailleurs, avant ce week-end, Toulouse s'était toujours cassé les dents sur l'os parisien à Saint-Denis. Ce n'est donc pas une victoire tout à fait comme les autres que les Haut-Garonnais ont obtenu à Saint-Denis.

Depuis le coup d'envoi de la saison, les Rouge et Noir avaient alterné le très bon et le moyen. Il leur manquait encore un point d'ancrage collectif. Ils le tiennent désormais. "Ce qui est important, souligne Yannick Bru, c'est qu'on est sorti de notre ronronnement. Ce début de saison était parfois un peu poussif, même si on était dans les clous au niveau comptable aussi bien en Championnat qu'en Coupe d'Europe. Il nous fallait une occasion comme ça, un grand match contre des grands joueurs. On est content de voir que les joueurs ont su se mobiliser pour ce challenge." Et de quelle manière. Le talent, on le sait, dégouline de tous côtés sur les rives de la Garonne. Mais samedi, cet aspect du jeu toulousain est presque passé au second plan. Ce qui a frappé les esprits, c'est l'engagement, la détermination, l'envie et la maitrise déployés par cette équipe.

Landreau: "Toulouse mérite complètement son match"

Ce dernier élément fut tout particulièrement marquant. D'un bout à l'autre, Toulouse a maîtrisé les évènements. Même en seconde période, quand ils ont joué quasiment 20 minutes dans leurs 22 mètres, les coéquipiers de Jean Bouilhou ont donné le sentiment de garder la main sur le cours des évènements. Ce que Fabrice Landreau, beau joueur, a résumé avec la formule suivante: " On a beau taper dans le mur, quand le mur n'arrive pas à se lézarder, on s'épuise énormément." Et le co-entraineur parisien d'admettre que "Toulouse mérite complètement son match, ils l'ont dominé de la 1re à la 80e minute. On n'a jamais eu les clés de ce match, à aucun moment."

A vrai dire, au regarde de sa dernière sortie, Toulouse ne parait pas avoir de véritable faille. Les lignes arrières combinent vitesse et puissance. Le jeu au pied s'est avéré quasiment parfait. La conquête? Elle a été impériale. Sans parler de la démentielle profondeur de l'effectif, qui permet à Guy Novès de se passer de Byron Kelleher et de laisser Médard, Pelous ou Sowerby, sans que personne ne s'en aperçoive. Et dire que le Stade s'apprête à récupérer Frédéric Michalak, sans oublier Vincent Clerc, toujours convalescent. "Le groupe de Toulouse a un effectif de grande qualité et de grande quantité, se félicite Jean-Baptiste Elissalde, et même en laissant des joueurs sur le banc, on arrive à faire un match potable."

Potable? JBE a le sens de l'euphémisme. Si ce match là était tout juste potable, on n'aimerait pas être à la place des adversaires des Toulousains quand ceux-ci sortiront le match parfait. Mais ce n'est pas le genre de la maison de fanfaronner, même après une victoire aussi significative. "On a juste gagné un match, rien d'autre ", renchérit d'ailleurs Novès. N'empêche. Si Toulouse affiche dans les mois à venir la même envie et la même maîtrise que samedi aux quatre coins de l'hexagone, il y a toutes les raisons de croire que le champion reviendra au Stade de France, le 6 juin prochain, pour y disputer la grande finale. Qui pourrait prétendre le contraire aujourd'hui?

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