Usap : Acte manqué

Par Rugbyrama
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Comme en 2006 lors de sa dernière demi-finale face à Biarritz, Perpignan n'a pas su prendre le jeu à son compte afin de se montrer dangereux et espérer chahuter la sérénité auvergnate. Mais le groupe affirme avoir appris.

Jacques Brunel est le premier à être entré dans la salle dédiée aux conférence de presse comme ses joueurs avaient été les derniers à quitter la pelouse : le visage fermé, le regard noir, mais prêt à assumer. Quelques minutes auparavant, à la 63e minute d'une rencontre menée à sens unique par le leader de la phase régulière, l'Usap avait enfin trouvé la faille dans la carapace par une percée de Laharrague devant Domingo. Alors que Clermont semblait marquer un peu le pas, Perpignan retrouvait de l'allant et se mettait à rêver à un final époustouflant. "Nous rivalisons sur la deuxième mi-temps, souligne Jacques Brunel. Mais le mal était fait. Nous avons perdu à la pause. Nous pouvons vraiment avoir des regrets sur notre début de match et sur la manière. Nous avons tardé à jouer et avons été trop peu entreprenants."

Le modèle clermontois

L'oeil noir de Jacques Brunel trahit une déception immense. Les joueurs qui ont enfin quitté la pelouse, lieu de leur rendez-vous manqué, viennent à leur tour expliquer leur désarroi sans pour autant parvenir à s'expliquer cette entame ratée. Jean-Philippe Grandclaude ne cache pas sa frustration et veut un peu plus de recul avant d'avancer des explications. Pour Brunel qui avait préparé un tout autre scénario, c'est l'impuissance de l'entraîneur qui prend le dessus : "Les joueurs sont ceux qui ont les cartes en main. Pourquoi n'ont-ils pas appliqué les consignes ? Je ne sais pas. Ils ont pris cette option-là." Et doivent maintenant en assumer les conséquences. "A Reading, en quart de finale de Coupe d'Europe, nous avons manqué de réalisme, là c'est autre chose, nous avons manqué notre entame", analyse finalement Grandclaude.

Pour l'arrière des champions du monde Percy Montgomery, "l'Usap a tout simplement été en dedans." Le talonneur roumain Marius Tincu évoque un "manque de cohésion et un jeu au pied défaillant qui n'a pas permis d'aller jouer dans le camp adverse." Le film du match, on le sent, n'est pas prêt de s'arrêter de défiler dans les têtes catalanes. Mais à l'heure du bilan de leur saison, les Perpignanais sont d'un coup unanimes. "Suite à un grand bouleversement dans le staff, nous avons réussi en quelques mois à créer une cohésion, une cohérence, un état d'esprit qui nous a permis de signer une deuxième partie de parcours incroyable", veut retenir Brunel. "Il y a eu beaucoup de changements cette année, nous sommes partis de très bas, reprend dans la même veine Marius Tincu. Un peu comme Clermont l'a fait cette année, nous allons pouvoir nous appuyer sur l'expérience de cette saison pour remettre ça de plus belle et progresser encore et encore."

L'envie de revenir au plus vite jouer une demi-finale est très forte. Même si cette demie restera comme l'un des plus mauvais souvenirs pour Montgomery, la saison qui s'achève pour l'Usap est ponctuée de moments fédérateurs comme ce match gagné à Paris alors que Perpignan était aux portes de la zone rouge. C'est d'ailleurs ce que veut retenir le champion du monde : "Il y a eu d'incroyables victoires cette année. Je garderai quoiqu'il arrive un excellent souvenir de ma saison ici et je reviendrai. Assurément."

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