Paris dans le brouillard

Par Rugbyrama
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Certaines victoires inquiètent autant qu'une défaite. Le Stade Français peut en témoigner après sa piètre performance face à Auch, samedi. Le champion de France est passé totalement à coté de son match.

La semaine dernière, à l'issue d'une première mi-temps mal maitrisée face à Brive, Max Guazzini était descendu dans les vestiaires de Jean-Bouin pour dire leurs quatre vérités à ses joueurs. Cela faisait un an que le président du Stade Français n'avait pas poussé pareille gueulante à mi-chemin d'un match. Cette fois, il aurait pu simplement attendre huit jours de plus et non douze mois pour récidiver, tant les Parisiens ont été affligeants contre Auch, qui s'est payé le luxe de mener à la pause (3-9), avant de résister presque jusqu'au bout.

Paris n'aura finalement mené que six minutes dans cette rencontre. Les six dernières. Suffisant pour éviter la catastrophe. Pas pour chasser les gros nuages noirs que cette triste sortie a fait ressurgir, au moment où l'on pensait les hommes de Fabien Galthié en phase ascendante. Cette victoire soulève énormément de questions. Certes, le Stade continue sa bonne série en 2008, avec ce septième succès en autant de matchs, mais c'est bien l'unique point positif du jour.

Péché d'orgeuil?

Un match n'est jamais gagné d'avance et les Auscitains ont eu l'immense mérite de le rappeler à chacun samedi. N'empêche. Comment expliquer que le Stade Français, invaincu chez lui depuis 58 matchs et quatre ans, ait pu trembler de la sorte face à une équipe à la dérive au classement? Comment comprendre l'incapacité des Parisiens à ne pas inscrire un seul essai (ce qui ne leur était arrivé qu'une seule fois à domicile ces trois dernières saisons) face à la défense la plus poreuse du Top 14, qui encaissait avant sa visite à Paris plus de 24 points par déplacement?

Sans doute faut-il y voir une part, même inconsciente, de confiance exagérée. On annonçait une terrible soirée aux Gersois. Paris se sent si fort chez lui qu'il croit parfois les matchs gagnés d'avance. Pierre Rabadan stigmatisait déjà ce problème la semaine passée après la piteuse entame de match contre Brive. "Chez nous, on croit que tout va être plus facile, confiait le capitaine parisien. Mais ce n'est pas ça le rugby. Il faut respecter tout le monde." En multipliant les pénaltouches de manière déraisonnable quand il aurait fallu prendre les points, les Parisiens n'ont pas forcément appliqué ce précepte face à Auch. Ils ont failli le payer très, très cher.

Sur ce point précis, Fabrice Landreau ne décolérait pas après le match. "Ces pénalités qu'on joue en touche au lieu de les tenter, c'est n'importe quoi. On a péché par orgueil", admet l'entraineur adjoint dans Le Parisien. Secoué dans le combat, friable en mêlée avant le repos, ce Stade Français n'était franchement pas beau à voir. "Si on joue comme ça à Castres la semaine prochaine, on prendra cinquante points", prévient Landreau. Nous n'en sommes pas là. C'est toujours quand il va mal que le club parisien trouve les ressources pour montrer son vrai visage. Mais s'il veut soulever un nouveau Bouclier dans quatre mois, il devra à l'évidence changer beaucoup de choses...

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