Le derby pour Montpellier

43e minute de jeu : alors que les deux équipes s'étaient quittées à la pause sur un score de 9-9 après une première mi-temps intense mais bridée, Julien Tomas jouait vite une pénalité dans les 40 mètres perpignanais et, au terme d'une série de pick and go, François Trinh-Duc prenait le trou et effaçait trois défenseurs catalans pour plonger dans l'en-but. C'était le premier essai du match, le seul, mais surtout le tournant de la rencontre, le coup d'envoi d'une domination montpelliéraine illustrée par la maîtrise de la jeune charnière du MHRC tout le long du match.

Jusque-là, les fautes avaient été nombreuses, des deux côtés. Les intentions et l'intensité étaient là mais le tout manquait de fluidité. Après une grosse entame de match héraultaise, Trinh-Duc (déjà lui) concrétisait avec un drop dès la 11e minute de jeu mais les Perpignanais revenaient vite dans la partie et, malgré un mauvais jeu d'occupation au pied, collaient au score grâce à la botte de leur métronome de recrue, Cédric Rosalen. A chaque nouvelle pénalité de l'arrière irlandais de Montpellier McHugh (21e, 36e), l'ancien Narbonnais répondait par un coup de pied (16e, 27e, 37e). Le score de 9-9 à la mi-temps était logique, tant les deux équipes peinaient à prendre l'ascendant l'une sur l'autre.

Domination héraultaise

Puis vint cet essai donc. La libération. Rosalen répliquait d'une quatrième pénalité à la 47e, mais il inscrivait là ses derniers points. Car petit à petit, Montpellier prenait l'ascendant. En touche, pas tellement en mêlée, mais sur les impacts et en défense. Surtout, l'occupation au pied de Perpignan était trop défaillante pour ramener les Héraultais dans leur camp. Des Héraultais très solides, emmenés par leurs jeunes, et qui n'encaissaient pas de point malgré 10 minutes à 14 après un carton jaune sévère contre Sébastien Petit. On crût bien au hold-up en toute fin de match, quand l'Usap bénéficiait d'une pénaltouche à 5 mètres à la 77e. Mais le talonneur perpignanais Ladhuie manquait son lancer. La chance avait choisi son côté samedi soir sur les bords de la Méditerranée. Il paraît qu'elle sourit aux audacieux ; c'est bien vrai.