Toulouse s'est régalé

TOULOUSE - AGEN: 47-0

Grandeur et décadence. Difficile de trouver contraste plus saisissant que celui qui sépare aujourd'hui Toulouse d'Agen, deux géants du rugby hexagonal aux trajectoires radicalement opposées. En humiliant le SUA 47 à 0, le Stade est le premier qualifié officiel pour les demi-finales du Top 14. Les hommes de Guy Novès s'installent à la première place. Même si c'est de manière provisoire, l'information est significative et surtout révélatrice de l'euphorie actuelle des Rouge et Noir.

Euphorie toulousaine, donc, et détresse agenaise. Rien ne va plus pour les Lot-et-Garonnais, qui n'ont plus gagné depuis maintenant six rencontres (un nul, cinq défaites) et qui joueront leur survie au sein de l'élite dans deux semaines, à Armandie, face au Stade Français. Ils espéraient un exploit, pour ne pas dire un miracle vendredi à Ernest-Wallon. Mais rien de tout cela n'est arrivé. Agen a perdu, ce qui était prévisible. Agen a même complètement explosé, encaissant six essais et 47 points sans en rendre un seul.

Chemin de croix

Dans ce contexte très difficile, le SUA n'a fait illusion qu'une petite demi-heure. Le temps pour les Toulousains de sortir de leur léthargie, et de concrétiser leur travail de sape. Ce n'était pas encore du grand Toulouse et la défense bleue, accrocheuse, ne voulait rien lâcher. Mais il a suffi d'un essai, signé Finau Maka à la 31e minute après un bon travail préalable de Jauzion, pour que les Agenais implosent. Complètement. Menés 10-0 à la pause, ils encaissaient trois pénalités en trois minutes à la reprise. Lorsqu'ils ont compris que le bonus défensif se trouvait hors de portée, ce fut l'hallali.

Le deuxième acte ressembla dès lors à un terrible chemin de croix ou à une formidable partie de plaisir, selon que l'on soit supporter agenais ou toulousain... Quatre essais supplémentaires pour le Stade (Bouilhou et ses jambes de feu, Jauzion et un improbable doublé de Perugini !), qui s'est ainsi offert le point de bonus offensif, la qualification, la place de leader, une neuvième victoire en 10 matchs et des adieux somptueux pour Michalak, Bru, Dubois et quelques autres, dont c'était la der à domicile. Que demande le peuple? Un Bouclier, bien sûr...