Jean-Bouin fera peau neuve

Max Guazzini a gagné. Son club évoluera d'ici quatre ans, au début de la saison 2011-2012, dans un stade Jean-Bouin flambant neuf, avec une capacité presque doublée, puisqu'elle va être portée de 10500 à 18000 places. Un projet chiffré à 116 millions d'euros, que le Conseil de Paris, après un vif débat, a entériné mardi. Le maire de Paris, Bertrand Delanoé, qui a toujours soutenu le projet du président du Stade Français, dont il est par ailleurs très proche, avait le soutien de sa majorité, y compris des Verts. Par 80 voix pour sur 142 votants, le projet a été adopté. "Merci pour le rugby, merci pour le Stade Français", a commenté M.Delanoé.

Pour Max Guazzini, c'est donc une victoire personnelle. Lundi, dans les colonnes du Parisien, il avait implicitement menacé de tout lâcher si le projet de rénovation de Jean-Bouin n'était pas retenu. "Ce projet a pris du retard à la suite de l'échec de la candidature de Paris pour les JO 2012. Or la reconstruction de Jean-Bouin a été votée à l'unanimité. Si on avait eu les JO, l'affaire aurait été réglée. Je ne comprends pas pourquoi, aujourd'hui, cela pose problème ", s'interrogeait le président parisien.

Goasguen: "Une triple erreur"

Effectivement, le cas Jean-Bouin était loin de faire l'unanimité au sein du Conseil de Paris, et le débat a été animé mardi à l'Hôtel de ville. Elu du 16e arrondissement et à ce titre très concerné, Claude Goasguen, au nom de l'UMP, a fait valoir sa vive opposition au projet. "M. Delanoé commet trois erreurs, a-t-il martelé. La première est sportive. Le rugby va devenir un sport de masse. Jean-Bouin sera bientôt à l'étroit dans ses 18000 places. Il fallait un stade plus grand, d'où la solution du Parc des Princes. Une erreur financière, car ce projet sera un gouffre et enfin une faute politique, car le maire privilégie le sport spectacle au détriment du sport populaire."

Le groupe UMP, qui demandait un moratoire de six mois, militait pour une autre solution, soit du côté de Charlety (mais Guazzini a toujours repoussé cette hypothèse, considérant l'enceinte peu adaptée au rugby), soit du Parc des Princes, que le Stade Français aurait occupé en alternance avec le Paris-Saint-Germain. "Totalement irréaliste", a rétorqué le maire de Paris, qui a reproché à l'actuelle opposition de droite de ne pas avoir pris ses responsabilités quand elle était au pouvoir. "Vous avez laissé des installations minables au Stade Français, alors que ce club était déjà au sommet. Notre équipe de rugby honore Paris. Il faut donc la soutenir dans les actes, et pas seulement dans les paroles, ou en applaudissant au match."

Jean-Bouin sera donc prochainement démoli, puis reconstruit, sous la forme d'une enceinte couverte de 18000 places assises, avec un parking de 500 places ainsi qu'une galerie commerciale. Les travaux devraient débuter à l'été 2009. "Paris, capitale de la France mérite d'avoir un stade de rugby digne de ce nom", n'a cessé de clamer Max Guazzini. Il a donc, finalement, été entendu. Reste tout de même une question: où va jouer le club parisien pendant deux ans, soit la durée des travaux? Le président parisien a avoué que, pour l'heure, il n'avait pas la réponse.